Facebook, mon addiction !

  Facebook… Don du ciel ou malédiction ? Ces dernières semaines, j’avais parfaitement réussi à m’en passer, limitant mes visites à quelques minutes par çi par là… Mais aujourd’hui, catastrophe, les circonstances se sont réunies contre moi, j’avais mille choses à accomplir, mais je n’ai pas réussi à m’arracher à son emprise ….
    Un petit billet publié sur Facebook et recopié ici, pour faire le point, évaluer l’étendue des dégats, recueillir vos témoignages 😉

 ***
J’aime Facebook !
Entrer en contact avec des inconnus surgis de nulle part, qui vous font découvrir des textes magnifiques, des photos belles et touchantes, vous confient leur vie, et parfois deviennent des amis dans la vraie vie, pour la vie …
Un univers parallèle entier, complet, riche, où l’on risque de se perdre tant les possibilités sont infinies…
On peut y découvrir de nouveaux auteurs, les lire, se découvrir une vocation d’écrivaine, heu de scribouillarde plutôt, se sentir portée, emmenée, tirée en avant par des amis entreprenants qui vous permettent de vous dépasser…
On peut y tomber folle amoureuse, rêver, fantasmer…. pour rien, juste le plaisir…
On peut débattre, s’indigner, s’étonner, échanger des blagues de potaches et des jeux de mots foireux, rire, critiquer en direct tout ce qui nous passe entre les mains….
On peut aussi franchir le miroir, basculer dans la vraie vie au cours de fêtes à tout casser, rencontrer ses idoles, les adorer encore plus. Ou non. Souvent la distance complique tout, mais certains accomplissent de veritables prouesses pour forcer le destin !
On peut se composer un personnage fabuleux, le distiller au compte goutte au fil des confidences, des photos tronquées et truquées, jouer, provoquer …. S’arrêter avant de faire mal. Toujours savoir s’arrêter. Même si le jeu se révèle enivrant et tentant.
Parfois les choses s’inversent, une personne croisée à une soirée, à peine entrevue, vous recherche sur Facebook, vous retrouve, et vous faites enfin connaissance… la foule, le bruit, votre timidité surtout, vous ayant empêché de le faire sur le moment… La petite pointe de regret qui vous pinçait le coeur est balayée d’une demande d’amitié, et, bien à l’abri derrière votre écran, votre timidité s’envole et vos ailes s’épanouissent…
Les heures passent, vous êtes toujours devant votre ordinateur. Vous faites connaissance avec les nouveaux amis, vous lisez les derniers textes publiés (vous êtes en retard ! vous ne voulez pas décevoir par votre indifférence..), vous voyagez sans fin au fil des plus belles photos postées en permanences … Vous avez déjeuné sur le pouce, bu moult cafés, grignoté encore, téléphoné, les yeux toujours rivés sur les actualités qui tombent sans cesse, comme une cascade, un mouvement perpetuel hypnotisant qui vous capte et vous immobilise, anxieuse de rater une info, car, à certains moments, tout s’emballe et se précipite. Vous ne voulez pas rater ces moments de grâce.
C’est déjà l’après-midi. Vous n’avez rien fait, simple spectatrice des exploits et productions des autres.
A 17h, quoiqu’il arrive, qu’il vente, qu’il neige : éteindre.
Ne pas réussir à décrocher complètement cependant et jeter des coups d’œil furtifs depuis son portable pour « liker » discrètement sous les regards goguenards de l’entourage immédiat (l’homme).
Facebook, ma nouvelle bande, mon univers secret, ma seconde famille, mes meilleures copines, mes complices, mes amours rêvées, mes amants fantasmés, mes amis !
Il n’y a qu’une chose qui me fait peur, vraiment. Quand des gens sans visage me demandent en « amie ».  Des dizaines de fantômes patientent ainsi dans une liste d’attente oubliée. Je ne peux me résoudre à les accepter, leur absence de visage me glace. Vous en avez vous aussi dans vos tiroirs ? Il est si facile pourtant de mettre un avatar, n’importe lequel, un animal, une planète ou une fleur. Ne rien révéler sur soi et lancer à la mer une demande d’amitié, trop étrange…
Quelques autres aussi restent en rade, ceux dont je ne parle pas la langue, dont je ne partage pas l’écriture. Pourquoi m’ont-ils contactée ? Comment espérer communiquer ?
Bon, j’avais réussi mon mini-sevrage pendant quelques semaines, mais là, il semble que j’ai replongé jusqu’au cou … tout est à refaire 😉  (météo oblige,… je me trouve des excuses…)
Au-secours !

 Titre inspiré de « Facebook, mon amour ! » d’Eric Neiriynck, j’espère qu’il me pardonnera 😉 et photo tirée du film « Upside down »

3 commentaires

  1. Clarissa a écrit :

    Merci les amis ! Je me sens moins seule, nous sommes donc plusieurs à être tombés dans le piège ! Au plaisir de vous rencontrer dans la vraie vie pour en parler

  2. eroscasper a écrit :

    Clarissa, beau texte autour de Facebook et tellement vrai, pour ma part je me retrouve dans ce que vous écrivez et en fonction des périodes (et/ou de la météo) , j’y suis souvent ou pas du tout ! Seule différence avec vous me semble-t-il mais je peux me tromper, pour ma part, des maîtresses fantasmées sont devenues bien réelles … Belle journée

  3. Erik Torrent a écrit :

    Ah, quelle douce addiction Merci pour cette belle description des phénomènes incontrôlables auxquels sont soumis les addicts de notre espèce !
    Et oui, je me suis reconnu, ma chère Clarissa

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