Esthétique de la Nuit élastique


On me demande régulièrement ce qui se passe dans telle ou telle soirée fetish-BDSM – Je raconte souvent pourtant ! On me rétorque que c’est trop flou, trop « général », je me livre assez peu finalement, je décris les soirées comme une observatrice extérieure peu engagée, sans me « mouiller »…
Pour répondre à mes détracteurs 😉 voici un souvenir précis de la Nuit élastique du 8 janvier dernier, un moment imprévu, insolite, qui m’a beaucoup plu ! (du coup, je passe sous silence le reste de la soirée)
  Ce titre, Esthétique de la Nuit élastique n’est pas de moi. Une amie me l’a soufflé, je l’ai trouvé si chouette que je le reprends ici ^^

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    Je suis assise sur la banquette, mon soumis à mes pieds en train de les masser, quand une amie s’avance vers moi, pleine d’énergie et de vivacité. Troublante dans son allure ambigüe, à mi chemin entre les genres, maquillée, vêtue de dentelles, la perruque blonde virevoltant, avec quelque chose d’intense dans le regard, l’allure… Par moments pleinement femme, dans sa façon de bouger, de se tenir, l’instant suivant plus masculine… J’adore cette fluidité, ce mouvement…
Elle s’assoit vivement près de moi, fouille dans son sac de Mary Poppins, et sort deux cordes. Elle les brandit et bougonne.
— Ces petites cordes, elles s’emmêlent toujours, mais je ne voulais pas me charger en prenant mes autres cordes, je n’étais pas certaine de pouvoir faire du shibari… celles-là, elles entrent dans mon sac !
On se connaît déjà un peu, mon enthousiasme ne fait aucun doute. Sans transition, elle joint mes poignets sur mon ventre et les attache, avant d’enrouler la corde autour de mon dos. Ses gestes sont précis, rapides, instinctifs. Je soupire de bien-être, je suis entre de bonnes mains, de plus en plus contrainte. J’aime bien les cordes, bizarrement, alors que je suis plutôt claustrophobe. J’aime me retrouver entre des mains bienveillantes, expertes, et me retrouver entravée peu à peu, à la merci… Je rêve à voix haute.
— J’aimerais bien être attachée un jour avec mon soumis…
Des paroles en l’air, aussitôt attrapées au vol par le shibariste. Avec sa deuxième corde, elle attache les poignets de mon soumis et lui demande de poser sa tête sur mes genoux. Elle la colle contre mon ventre et joue de ses cordes pour attacher mon soumis tout contre moi. Il se retrouve lié à moi ; j’espère qu’il arrive à respirer ! Nos mains liées se rejoignent, nous restons ainsi un moment, un instant d’éternité, attachés l’un à l’autre pour de bon.
— Voilà ! Je ne peux pas faire plus, je n’ai que ces deux cordes, déclare notre shibariste.
Un avant-goût rapide, virevoltant de mon fantasme ! Je profite de chaque seconde.
Et puis le shibariste décrète que c’est assez, elle a la bougeotte, d’autres réclament ses attentions, tendent déjà leurs mains vers elle. Elle nous libère et nous nous étirons.
Quelques minutes dans les cordes, serrés et liés, c’était bon ! Je rêve d’être encordée longuement et intégralement !
En attendant, c’est l’heure de nous détendre, un verre pour moi, une cigarette pour mon soumis, dans le bel espace fumeur, lieu de toutes les rencontres improbables… mais ceci est une autre histoire !


  
   Pour en savoir plus
Le site de la Nuit élastique
Sa page Facebook

 

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