– Les trois petits points surtout ! Je dois me surveiller pour ne pas en abuser… Ils symbolisent l’infini, l’inachevé, la pensée qui s’effiloche, s’essouffle, l’indicible, les sous-entendus… il sert à tout et à rien !
– Le point d’exclamation, je l’aime beaucoup lui aussi, signe d’enthousiasme, d’élan, de mauvaise ou de bonne humeur, de joie, de surprise, de peur… le baromètre de nos émotions, dont le sens varie selon le contexte. Ne pas en abuser aussi…
– L’un de mes préférés, c’est le point d’interrogation : une question en suspens, un mystère, un embranchement, un choix de vie ou de dessert, une hésitation… toute ma life !
Mais mon chouchou entre tous, c’est le point-virgule… Je ne l’ai pas utilisé pendant longtemps, je l’ignorais superbement ; il ne me servait à rien. Je l’ai découvert à travers les textes de Julie Derussy, qui le maîtrise à la perfection. Il apporte une saveur particulière à ses textes, une finesse, une pointe d’ironie, d’humour, ou un côté désuet pour ses textes historiques.
Maintenant, je ne peux plus m’en passer, de ce point-virgule ! Il me convient à merveille, il est fait pour moi, car j’oscille souvent, je reste indécise, tiraillée, je ne termine rien, je mène de front tout à la fois, je passe du coq à l’âne, je change d’avis en cours de phrase, il me faut nuancer… Le point-virgule peut exprimer tout cela, selon son contexte. Comme son nom l’indique 😉 ce n’est ni un point, ni une virgule, et j’aime ce qui n’est pas noir ou blanc, les zones grises, les zones d’ombre, j’aime par-dessus rester « sur le seuil », prête à entrer, à succomber, chuter, hésitant à me jeter dans le vide… J’aime quand tout est possible encore, vivre tout à la fois, en étant «entre deux». C’est ce que m’offre le point-virgule : une respiration longue, une hésitation, un répit. Il évoque une nouvelle direction de nos pensées toujours mouvantes, il n’est pas brutal et définitif comme le point final qui marque l’arrêt, la fin de quelque chose, avant de passer à autre chose. Le point-virgule, c’est un infléchissement en douceur, un ralentissement, un changement d’orientation, de sujet, à l’image de nos pensées qui divaguent, vagabondent, sans jamais s’arrêter.
Mon seul souci avec le point-virgule : je ne l’ai pas complètement apprivoisé encore, il m’échappe parfois, me fait douter : a-t-il vraiment sa place, là ? Je relis mes textes, je l’enlève, et la relecture suivante, je les remets.
Photo : un grigri chiné sur Amazon (c’était d’ailleurs n’importe quoi : les frais de port étaient plus chers que le bijou 😉). Mais j’aime cette lune, comme le C de Clarissa, avec ses arabesques vaguement celtiques, et sur la « planète » : le point virgule et le point d’interrogation réunis qui me font signe ! Seul regret, ça fait vraiment « toc » ^^