Nous nous sommes amusés devant l’objectif d’ Alain Massa, et cette séance photo m’a inspirée un petit texte…
Un grand merci Alain de nous avoir mitraillés, encouragé à prendre la pose, avec patience, gentillesse et les mots qu’il nous fallait pour nous lancer et faire fi de notre timidité !
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Lui, enthousiaste et frétillant :
— Je ferais n’importe quoi pour toi ma déesse ! Tu n’as qu’à demander !
Elle, taquine :
— Mmmm, voyons… que pourrais-je te demander… ah oui, je sais ! tu vas arrêter de fumer !
Lui, embarrassé, pris en flag de ne pas être en mesure d’exaucer tous les vœux de son impitoyable maîtresse adorée :
— Heu, c’est compliqué, je ne pensais pas à ce genre de choses quand même…
Elle, sarcastique :
— Ah, oui, quel genre de trucs alors ? Tu as une liste ?
Lui, plaidant sa cause :
— Non, mais j’imaginais des choses agréables pour toi, pour te faire plaisir, te servir, je ne sais pas moi… porter tes sacs quand tu fais du shopping, te préparer un café, te faire un massage des pieds… tu vois ?
Elle, sadique :
— Mouais, je vois… mais tu sais, ce serait agréable pour moi que tu ne fumes plus, je n’aime pas l’odeur du tabac froid !
Lui, taquin, cherchant les ennuis :
— Attends, je vais en fumer une, ça sentira le tabac chaud, c’est mieux non ?
Elle ne répond pas, trop occupée à chercher partout sa cravache sous un amoncellement de vêtements.
Lui, soucieux de s’expliquer, ne supportant pas le moindre nuage entre eux :
— Tu aimes bien quand je fume pourtant, non ? Tu trouves ça sexy, bad boy, et tout…
Elle soupire, il n’a pas tort. Il la connaît trop bien, elle adore son look quand il fume, le feu du briquet, son geste quand il allume sa cigarette, aspire la première bouffée en fermant les yeux de plaisir, la fumée qu’il souffle, tel un dragon… mais elle reste déterminée, et décidée à se venger de ce soumis indocile qui n’en fait qu’à sa tête :
— Ok, tu marques un point, je n’ai pas envie que tu arrêtes de fumer, pas totalement du moins… mais désormais, tu fumeras uniquement quand je te le demanderai ! Sinon, il te faudra solliciter mon accord ! Quoi, tu ne ferais pas ça pour moi ? Tout ce que tu me dis et ce que tu m’écris à longueur de mails, c’est juste du bla bla alors ? A la première demande un peu sérieuse de ma part, tu te défiles ? Sérieux ? Je suis déçue, et le mot est faible.
Elle tapote nerveusement sa cravache dans la paume de sa main, ses yeux lancent des éclairs qui n’augurent rien de bon.
Lui, cherchant à changer de sujet, arborant son grand sourire craquant et ses yeux de cocker, pour l’amadouer sans doute :
— Et sinon, en attendant, tu aimerais un petit café ?
La cravache s’agite de plus belle. Le café n’a pas l’air d’être une bonne idée, elle semble assez énervée comme ça. Il va jouer son va-tout.
— Un massage plutôt, pour te détendre ?
Elle s’attendrit, c’est plus fort qu’elle, ce coquin lui a encore fait le coup du regard suppliant et du sourire plein d’espoir – mais elle ne veut pas perdre la face quand même :
— D’accord, mais un long massage alors, au moins une heure, tant pis si tu t’ennuies à mourir, et on en reparlera, tu peux compter sur moi !
— Tout ce que tu veux ma princesse…
Elle cherche une réplique cinglante pour avoir le dernier mot, mais sa contrariété s’évanouit dès que ses mains douces se posent sur ses épaules endolories. Il sourit, il est tiré d’affaire, mais il connaît sa redoutable maîtresse, elle ne s’avouera pas si vite battue.
« Toute ressemblance avec des personnages existants, ou ayant existé, n’est que pure coïncidence, etc… »
Photos : Alain Massa