Désorganisation et indécision

Le blues du dimanche après-midi : cet abattement face au bordel ambiant régnant sur mon bureau (et pas seulement) – je vous épargne la photo.
Être désorganisée, désordonnée, procrastineuse, accumulatrice, c’est se compliquer horriblement la vie pour tout, en permanence, et perdre un temps infini dans des tâches peu intéressantes. Un exemple, les lunettes :

***

Avant les vacances, je revois mon ophtalmo pour faire contrôler ma vue, parce que j’ai envie de changer de lunettes, coquette que je suis, et ma mutuelle est d’accord. Et puis l’été arrive, je manque de temps pour les choisir. De retour à Paris, je me dis qu’il serait temps de rendre visite à Afflelou. Damned, je ne trouve plus mon ordonnance, et mon ophtalmo a pris sa retraite, impossible de lui demander un double. Je reprends rendez-vous dans un centre spécialisé, étonnée par découpage taylorien des tâches : une première jeune fille me fait lire les lettres au tableau et regarder la montgolfière dans l’appareil, puis m’envoie le phssitt dans la pupille (ce med play !), une deuxième jeune fille me regarde le fond de l’œil (les deux travaillent à toute allure ^^) et enfin, une dame plus âgée me reçoit — la dominatrice en chef —, et me tend mon ordonnance pour de nouvelles lunettes, avec deux trois conseils judicieux (j’eusse aimé le savoir avant)
Le temps passe à nouveau (je déteste tout autant les trucs liés à la santé que l’administratif, c’est dire !), avant que je ne me décide enfin à aller chez l’opticien. En plus Afflelou termine bientôt sa promo d’été (trois paires pour le prix d’une, ou comment multiplier par trois la difficulté de choisir). Mais où ai-je fichu mon ordonnance, ça ne va pas recommencer quand même ! Je les retrouve finalement toutes les deux, me voilà plongée dans les affres : elles ne disent pas la même chose. Vais-je aller voir un troisième ophtalmo pour trancher ? Choisir celle qui me corrige le plus, ou bien celle qui me corrige le moins ? Entre les deux, mes yeux balancent…
La médecine, cette science non exacte ^^

Vient le moment du difficile choix de ma monture. Je passe un temps fou dans la boutique à tout essayer, sous le regard indulgent de la vendeuse.
Rien ne va, elles me font toutes une sale tête. Soudain, je réalise qu’en fait c’est moi qui ai une sale tête, lunettes ou pas ! Aucune paire de lunettes ne pourra rien y changer ! Et je reprends le laborieux processus de sélection.
Au prix de douloureux renoncements et d’hésitations à n’en plus finir, je jette enfin mon dévolu sur ma monture principale – tout à fait lambda, semblable aux dizaines d’autres déjà choisies dans la douleur les années précédentes. Ce n’est pas celle qui me plaisait le mieux, mais c’est la plus légère sur mon nez. Je choisis le confort plutôt que l’esthétique. Je les porte très peu, juste pour le cinéma, la télé, préférant rester dans un flou agréable et moins agressif que l’excès de netteté, même si je vis dans l’incertitude : le métro arrive-t-il dans une minute ou quatre minutes ? Oh, je reconnais un ami là-bas, j’accours ! Heu, finalement non, oups… Pour la deuxième paire offerte (enfin, plus ou moins, il y a toujours des trucs qui se rajoutent, sacré Afflelou), je choisis une monture plus fantaisiste, rose et dorée.
— Madame, c’est une monture enfant.
Quoi ? Ah, oui, cette couleur rose Barbie et tout ce doré, j’aurais dû m’en douter, qu’est ce qui m’a pris de choisir ça L’accablement menace, il me faut recommencer !
— Mais je les ai choisies dans ce rayon, là…
— C’est le rayon des nouveautés, il y a de tout : des montures femmes, hommes, enfants…
Okayyy…
Elle me sourit.
— Mettez-les pour voir. Impeccable ! Aucun souci pour les choisir, c’est plus pour les ados que les enfants en réalité.
Me voilà soulagée. Je suis trop paresseuse pour recommencer tout le processus du choix.
Elle joue les tentatrices.
— En ce moment, il y a une monture de plus offerte, à choisir dans la gamme « solaire » si vous voulez des lunettes de soleil à votre vue ?
Et comment !
Cette fois, le choix est vite fait, la boutique devrait déjà être fermée pour la pause déjeuner, j’ai des scrupules d’abuser et de mordre sur les horaires.
Elle m’annonce gracieusement le montant de la facture, je frôle l’arrêt cardiaque, avant de balayer mes scrupules, soyons fous, comme dirait son patron !

Rare photo de moi avec des lunettes

 

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