Le polyamour… j’en ai déjà parlé par ici, mais j’y reviens, suivant mon adage préféré et détourné Quand on aime, on ne compte pas !
On peut être amoureux et amoureuse de plusieurs personnes à la fois, cela ne fait aucun doute ! On l’a tous et toutes vécu, notamment à l’adolescence, en plein bouillonnement hormonal, mais aussi bien plus tard. Il a fallu faire des choix cruels, des cachotteries… Les romans, les films, regorgent de ces drames à l’infini !
Désormais, fini les cachotteries et l’adultère d’antan, grâce à l’émergence du couple libre, et en particulier sa forme structurée : le polyamour. Bien sûr, cela ne convient pas forcément à tout le monde, il reste d’irréductibles romantiques épris d’absolu.
L’enthousiasme sur le polyamour s’exprime à longueur de podcasts, livres, posts Instagram, etc… Je suis l’actualité avec gourmandise, m’intéressant énormément aux relations amoureuses, curieuse de leur évolution et des nouveautés.
Là je viens de lire un article de Marie-Claire (acheté cet été pour le goodies offert avec, un bijou ou une trousse, j’ai oublié ^^). Marie-Claire, magazine féminin mainstream par excellence, s’empare du sujet, et ne pointe que les difficultés ou presque, au point de négliger les aspects positifs du polyamour, ça m’a fait rire !
En un mot, comme me l’avait confié un ami un jour : l’agenda ^^
Quelques citations :
– Des plannings compliqués à gérer
– Jongler avec mon job, mon compagnon principal, mes dates m’a épuisée, j’ai fait un burn-out relationnel
– Avec qui passer Noël, les vacances, les réveillons… c’est compliqué de faire en sorte que tout le monde aille bien, on doit communiquer sans cesse, gérer des crises, des affects…
– Le modèle est insécurisant émotionnellement et donne l’impression d’être sur un siège éjectable
– Il faut aussi être capable de voir son ou sa partenaire s’épanouir avec d’autres que soi : on se compare, on se sent délaissé.e…
etc…
Le phénomène reste marginal, j’ai été étonnée d’apprendre que « moins de 5% de la population serait en relation libre » (je suis tombée des nues, preuve que je vis dans un microcosme parisien très pointu sur ces questions ^^)
De mon côté, je pense qu’il ne faut pas se laisser enfermer dans un système contraignant, que ce soit le couple exclusif ou le polyamour « officiel » : à chacun et chacune de construire le mode de relations qui lui convient, et de tâcher de convaincre son ou ses partenaires ! (la clef du succès : que tout le monde soit consentant et y trouve son compte à sa façon)
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Les différents modes de relation, petit récapitulatif
– Le couple vanille, exclusif : le socle traditionnel de la famille depuis toujours, reconnu et éventuellement officialisé par le PACS, le mariage, basé sur l’amour romantique de nos jours. Attention, l’amour fou, passionnel, le désir irrésistible, durent trois ans dit-on (ou plus longtemps si jamais il y a des obstacles, si l’on ne vit pas ensemble, etc)
Ensuite, il faut accepter d’éprouver un amour plus tranquille, serein, complice, et là réside le secret du bonheur… ou se mettre en quête d’un autre partenaire, si on est accro à la passion des débuts.
– L’infidélité, l’adultère : fréquenter des personnes en dehors de son couple, sans le dire à son partenaire, ce qui engendre des mensonges et des secrets. En vogue dans les siècles passés, passé de mode avec la libéralisation des mœurs et le déclin du couple à l’ancienne. Se termine souvent mal, dans les larmes et chez les avocats. Ou se termine bien aussi, car après une franche discussion, chacun et chacune peut s’adonner librement à ses envies, en testant d’autres formes de relations, sans mensonges cette fois.
– L’amour libre : chacun a la possibilité d’aller voir ailleurs en toute liberté, d’avoir des amants, des sex friends, des « coups d’un soir » , en le racontant ou non à son partenaire principal s’il existe… Testé en communauté dans les années 70’s, ça n’a pas vraiment perduré sous cette forme ^^ Le couple libre s’épanouit aujourd’hui, les tentations sont si nombreuses !
– Le libertinage, l’échangisme : la forme la plus connue et la plus ancienne d’amour libre. Les amateurs s’y adonnent traditionnellement dans des clubs dédiés, pour le plaisir d’étreintes fugaces, avec des rencontres sans lendemain. Depuis l’émergence des réseaux sociaux et des sites de rencontres spécialisés, les clubs déclinent au profit des soirées privées, ou se réinventent. Seuls les corps exultent, sans que les sentiments entrent en jeu.
– Le polyamour : plus récent, plus troublant, car on s’autorise des sentiments pour plusieurs partenaires à la fois. Il me semble que l’on ne peut vivre que trois ou quatre relations en même temps (l’agenda toujours !), avec parfois des relations « comètes » qui s’invitent dans le paysage et les plannings déjà bien remplis.
– Le BDSM propose des relations autour du sadomasochisme : se faire plaisir en se faisant du mal, s’amuser comme des enfants à se faire peur, au docteur, à s’attacher… Au-delà de ces pratiques, il existe des couples D/s (domination-soumission), où des soumis et des soumises en appartenance s’offrent entièrement à leur maître ou maîtresse, H24 ou lors de soirées.
Attention aux abus sous prétexte de « domination » ! Une amie m’a alertée sur ce sujet récemment, en me reprochant de trop « glamouriser » le monde du BDSM, ne voyant naïvement que ses côtés « bisounours » et positifs (le respect, le consentement, le plaisir échangé, etc…), quand des prédateurs, et même parfois des prédatrices, rôdent et abusent de la confiance de soumis ou soumises. Mais ces hommes violents existent dans tous les types de relations, et en particulier dans les couples « traditionnels ». J’ose espérer qu’ils sont rares dans le milieu BDSM qui s’efforce de mettre particulièrement l’accent sur le consentement – ce qui n’est pas une raison pour les ignorer. Elle a eu raison de me reprendre !
Et j’en oublie peut-être ^^ tout complément et précisions m’intéressent sur les différents modes de relations !
2 commentaires
Bonjour Clarissa,
je retiens de tout cela pour m’être reconnu dans deux catégories, qu’il ne faut jamais idéaliser, et encore moins vanter, car comme tu l’écris si bien notre monde regorge de prédateurs et de prédatrices, tout comme avant, pas plus pas moins. Etre soi y compris avec celui ou celle comme aime et comme toujours commencer par s’aimer soi-même ce que je pratique tous les matins.
A bientôt.
J’ose espérer que les prédateurs et les prédatrices ne représentent qu’une infime partie de l’humanité ! Oui, ne pas idéaliser, mais profiter néanmoins des espaces de liberté offerts…