Dans l’éventail des pratiques BDSM, j’aime particulièrement les jeux de rôles ! Lors du goûter du divin marquis du 22 janvier dernier, j’ai joué à la maîtresse (dans les deux sens du terme) ; Axelle de Sade organisait une dictée.
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Las, le vendredi après-midi, il m’est difficile à présent de m’échapper, je suis privée de goûters ! – Un comble vu le nom de mon blog 😉 mais une conjonction favorable des planètes m’offre un peu de liberté : cette fois, je peux y participer, mais seulement trois heures, pas une de plus ! Cela vaut-il le coup ? Oui !! Les coups même ! 😉 Je saute dans ma jupe vinyle et je file au château, me réjouissant une fois de plus d’habiter Paris, et d’avoir à ma disposition ce tapis volant qui fonce sous terre et m’amène à bon port, se défiant des obstacles de la circulation. (Le métro quoi, il faut que j’arrête avec mes métaphores foireuses ^^)
Je n’ai plus le temps de faire appel à mon fidèle soumis, mais je suis sûre de retrouver des amis, et il y a souvent des nouveaux soumis égarés venus en reconnaissance, curieux et anxieux ; j’aime bien accompagner leurs premiers pas de débutants…
De nombreux amis sont là effectivement, j’ai d’agréables surprises en retrouvant plusieurs personnes ! On fête l’anniversaire du plus fidèle d’entre les fidèles… Je fais connaissance avec une amie Facebook que je n’avais jamais rencontrée encore, je suis contente ! Et puis je m’accoude au bar, une amie nous montre sa collection de sondes de toutes tailles. Je les considère, curieuse, ça doit être amusant de jouer au docteur ! Sa trousse de sondes est ensuite rangée dans un joli sac à l’effigie des Goûters, et mon goût des goodies se réveille, j’en voudrais bien un moi aussi !
Je papillonne sans jeter mon dévolu sur qui que ce soit, avant de me poser sur une banquette pour me faire masser les pieds par un ami ; c’est toujours un plaisir en début de soirée. D’après-midi plutôt, mais entre la lumière tamisée, les tenues, la musique, nous perdons vite la notion de l’heure et nous sommes plongés dans une ambiance hors du temps. Mon soumis masseur me montre son petit fouet, et m’invite à m’exercer sur lui. Je suis curieuse, nous montons à l’étage, et je me lance avec précaution. Aïe, mon premier coup l’a touché sur les flancs, je dois reculer, me concentrer, et viser les fesses ! Et à ce petit jeu-là, il me semble que je progresse à grande vitesse… Je m’enhardis, je prends de l’élan, je touche au but à chaque fois ! Au bout d’un moment, je décide de prendre une pause, j’ai le bras tout endolori par le poids du fouet, pourtant léger – On parle souvent des fesses meurtries des pauvres soumis, mais jamais des bras courbaturés des dominatrices ! Il est vrai que je suis peu sportive ^^
Nous redecendons, et arrivons pile poil pour le début de la dictée. Axelle de Sade commence par nous présenter l’école de la domination qu’elle vient de fonder : l’école des arts sadiens. Les différents cours programmés sont déjà presque complets.
Elle lance ensuite le début du jeu, et recrute des surveillants et surveillantes volontaires parmi l’assistance. Elle nous entraîne à part pour nous briefer en secret : sous prétexte de « surveiller » les soumis et soumises appliqués à écrire, nous devrons les perturber, les tourmenter, les agacer… C’est le retour des châtiments corporels à l’école sur des élèves consentants et adultes ! Tout est permis pour les distaire, les détourner de leurs tâche, et leur faire commettre des fautes, afin de pouvoir les punir ensuite ! Nous sommes tous excités à cette perspective et étouffons des rires. Je sens mon paddle frétiller d’impatience dans ma main…
Nous faisons irruption dans la grande pièce, armées de stylos, et les distribuons avec autorité aux soumis tremblants… J’ai en outre la responsabilité de désigner le soumis qui arborera une guirlande de lumière ; un zeste de la féérie de Noel qui s’attarde ! J’en choisis un qui est torse nu, ce sera plus joli sur la peau nue. Il a d’emblée un petit avantage sur les autres : sa copie est éclairée.
Les soumis ont déjà une feuille, ils sont invités à noter leurs noms, leurs salaires et leurs châteaux en Espagne dans la marge !
Axelle de Sade commence à dicter, et entre l’obscurité et nos agissements, les pauvres soumis ont bien du mal à écrire. Ils sont pour la plupart prosternés sur le sol, qui leur sert de table. Je tapote les fesses de mon soumis lumière, ses flancs, je glisse mon pied sur sa feuille, taquine son cou, ses joues de mes doigts de pieds, tâtant le terrain pour voir jusqu’où je peux aller… Je lui grimpe dessus, je fouette de ci de là de mon paddle, avant de remarquer que ses voisins sont un peu trop tranquilles ; il y en a même un qui triche avec une lampe de poche ! Je m’éloigne de ma victime consentante, et m’en vais taquiner ses camarades, au hasard de mes rencontres. Les autres surveillants ne ménagent pas leur peine, soumis lumière ne reste pas longtemps esseulé. Je m’amuse avec d’autres soumis, connus ou inconnus, les griffe et les tapote, je marche sur leurs feuilles, leurs mains… (sans mes talons, je précise !)
– Je me demande après-coup si j’ai eu une bonne idée de changer de « victime »… si j’avais choisi de m’occuper toujours du même soumis, je me serais enhardie selon ses réactions, en un crescendo de sensations ! Mais c’était amusant aussi de circuler entre les rangs et de fesser au hasard des derrières frémissants, et de déconcentrer ces élèves peu studieux.
Cest la dernière phrase de la dictée, Axelle de Sade ajoute une difficulté supplémentaire : elle chuchote, et nous en profitons pour faire un maximum de tapage… Beaucoup de soumis ont jeté l’éponge, d’autres s’accrochent encore.
C’est fini ! Nous ramassons les copies, et les redistribuons dans le désordre pour la correction. Chaque soumis va noter la copie d’un camarade d’infortune. Ce n’est guère brillant on dirait, c’est souvent illisible, et je me moque d’eux gentiment. Et maintenant, en rang deux par deux !
Chacun est invité à annoncer le nom et la note de son malheureux confrère ou consoeur, avant de partir avec une surveillante ou une surveillante récolter la punition qu’il mérite ! Mais les surveillantes se sont déjà égayées partout, et des soumis ont pris la poudre d’escampette ; Axelle de Sade décrète que justement, la punition, ce sera de ne pas être punis !
C’est le temps des discussions. Juchée sur un tabouret de bar pour profiter à la fois de la vue sur la grande salle et de la super barmaid, je bavarde avec mon voisin, nous inventons des soirées qui n’existent pas. Soumis lumière passe à ma portée – délesté de sa guirlande, il me faudrait lui demander son nom. Nous échangeons un mot ou deux et je pince vivement ses tétons entre mes doigts, serrant de plus en plus fort. L’expression de ses yeux attise mon sadisme. Je reprends mon verre de perrier en main ; il est glacé, il ne reste plus que des glaçons. Je le promène sur sa peau, le fais rouler sur son torse, ses flancs, et m’amuse de ses tressaillements, jusqu’à ce que je le renvoie – mon verre s’est réchauffé au contact de sa peau brûlante, c’est moins drôle !
L’après-midi prend un tour festif, des amis arrivent encore, le gâteau d’anniversaire surgit des coulisses comme par magie, mais c’est l’heure pour moi de m’envoler…
Trois heures, cela passe si vite !
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Les Goûters se déroulent tous les vendredis de 15h à 20h au Château des Lys
Pour en savoir plus
La page Facebook des Goûters du divin Marquis
Le Site des Goûters du divin marquis
L’école des arts sadiens
Photo : Ness Harper. Deux surveillantes prêtes à en découdre, et puis Axelle de Sade
2 commentaires
Merci beaucoup pour ce retour… Je suis contente si j’ai réussi à capter l’ambiance Je suis contente que les Goûters vous aient plu ! A très bientôt alors !
Bonjour. J’étais présente, pour la première fois, au Goûters du Divin Marquis, ce vendredi 22 janvier 2022. J’avais très envie de découvrir ce lieu. En tant que spectatrice, la dictée fût fort distrayante. Et lire votre article m’a replongé dedans. J’ai passé une, très belle, après-midi.