Dernières lectures

    Un billet sage, pour une fois, sur les livre lus en Décembre.
    Je suis toujours partagée entre deux envies : rédiger des chroniques au fur et à mesure de mes lectures… et ne rien faire ! Par flemme, par choix aussi, pour que la lecture reste un plaisir, sans m’obliger à quoi que ce soit ensuite.

    Je vais choisir une solution intermédiaire (comme souvent ^^) : des retours de lectures groupés, selon mes envies… – J’ai failli rajouter : chaque mois, mais là encore, je ne veux me mettre aucune obligation, ce blog reste un espace de plaisirs, pour moi, et pour vous aussi, peut-être, par ricochet 😉


Fou de Vincent      Fou de Vincent, d’Hervé Guibert

    J’ai trouvé par hasard dans une librairie ce livre que je ne connaissais pas d’Hervé Guibert. J’avais dévoré, il y a longtemps déjà, ses livres autobiographiques, où il raconte l’évolution de sa maladie : A l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, Le protocole compassionnel.
    J’ai aimé Fou de Vincent, construit comme un journal intime à l’envers, avec des chapitres courts, des impressions, des sensations, consacrés à son amant inconséquent. Hervé Guibert décrit l’attente, la déception, le désir, la joie du corps, les désillusions… de sa belle écriture que j’ai eu tant de plaisir à retrouver, poétique, directe, crue. Il nous ouvre grand son cœur, ses pensées intimes, nous trouble et nous touche, nous provoque aussi, et nous choque parfois. J’ai eu l’impression de retrouver un ami qui me parle, se confie, une voix amie qui m’avait manquée.
    J’ai envie de relire ses autres livres. Il avait tant de livres à écrire encore, cruel destin de mourir si jeune d’une maladie que l’on sait soigner aujourd’hui, à défaut de la guérir complètement.
   
C’est le seul livre érotique lu ces derniers temps, et encore, un érotisme dark et souvent désespéré. 
    Quelques citations :
    – Détenir une petite quantité de drogues, quand je passe une soirée avec Vincent, même si je ne m’en sers pas, c’est me munir d’un balancier pour aller jusqu’au bout du fil lui ravir son corps.
    – Les autres sont adorables avec moi, mais moi je ne suis pas vraiment ici, je suis avec l’autre qui n’est pas là, je m’absente pour retrouver Vincent. S’il était là, je serais sans doute nulle part.
    – Voir Vincent le soir est une joie dès le réveil, dès la veille au soir, dès le matin de la veille, dès le soir de l’avant-veille ; la dernière fois, il s’est décommandé à la dernière minute.
    – Qu’au moins il me laisse lui prodiguer l’amour dont je suis capable, et je resterai bien vivant en ce monde !

souvenirs dormants    Souvenirs dormants, de Patrick Modiano

    J’ai retrouvé une autre voix amie lors de ces vacances, restée proche, elle, qui m’accompagne régulièrement : Patrick Modiano !
    J’aime son écriture onirique, teintée de nostalgie. Ses histoires, et celle-ci ne fait pas exception, ressemblent à des rêves que l’on tente de reconstituer à travers des souvenirs qui affleurent, s’effilochent, surgissent soudain, s’embrouillent, dans une tentative de reconstituer des événements anciens, qui se sont déroulés dans un Paris disparu, celui des années 60.
    Comme j’aime son style et ses errances dans Paris la nuit, les femmes mystérieuses qu’il rencontre, qui croisent sa route de façon éphémère… J’aime suivre le fil de ses souvenirs qui construisent une histoire en énumérant des noms disparus, des noms de rue, et leur redonne vie. Une histoire qui reste en suspens et nous laisse sur notre faim.
   Quelques extraits : 

2019-12-22 20

Amatka    Amatka, de Karin Tidbeck

    Un livre de science-fiction, mon péché mignon !
    Surtout, ne pas lire la 4e de couverture ! Elle raconte les 2/3 du livre… Je me suis soigneusement abstenue, comme toujours avec les romans SF et les policiers, et j’ai pu entrer dans l’histoire petit à petit, comprendre le fonctionnement de cette colonie aux conditions de vie difficiles. Je ne vais rien dévoiler de l’histoire, j’ai trop aimé la façon dont on comprend peu à peu ce qui se passe, par petites touches, à travers le regard de l’héroïne. Curieuse, elle se pose des questions, explore, découvre des secrets, que le régime plus ou moins communiste régissant la colonie tente de cacher.
    J’ai aimé l’ambiance, le déroulement de l’histoire, lente au début, et qui s’accélère, un peu trop même, à la fin. (D’ailleurs, je me pose des questions, ça m’intéresse d’en discuter avec ceux qui l’ont lu…)
    Et toujours, ces questionnements qui me reviennent : comment un régime politique qui se veut généreux, avant tout protecteur de tous, en particulier des plus faibles, peut-il se figer, se raidir, devenir la plus terrible des dictatures.
    Dans la lignée de 1984, La servante écarlate… pour tous ceux qui aiment les histoires de régimes politiques oppressants et sans espoir. Mais il suffit d’un héros ou d’une héroïne….

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