Vendredi 9 et Samedi 10 septembre, j’ai participé à la fête de l’humanité, une première pour moi !
J’étais invitée sur le stand des Éditions Elixyria, pour dédicacer Coups tordus, écrit avec Julie-Anne de Sée, et Immersion, mon roman érotique et BDSM, au côté d’autres auteurs et autrices d’Elixyria, et de notre amie de plume Sonia Saint-Germain.
Toute une aventure !
Le jour J, je pars bien en avance, un peu trop tôt sans doute, puisque j’arrive une demi-heure avant le départ de la première navette pour la fête de l’huma. Je me retrouve en perdition à la gare d’Orangis bois de l’épine (dont je ne soupçonnais pas l’existence quelques jours auparavant). Qu’à cela ne tienne, je vais bien trouver un café pitoresque près de la gare ! Que nenni, c’est la rase campagne… Je compte me rabattre sur un distributeur automatique de café dans l’enceinte de la gare, mais elle est sans dessus dessous, en travaux. J’interroge un agent de la RATP cintré dans son coquet uniforme — ça ne vaut pas ceux de la marine nationale, mais quand même, tout uniforme est bon à prendre ! Il secoue la tête.
— Avec les travaux, il n’y a plus de distributeurs… et pas de café dans le coin. Mais si vous voulez, je vous offre un café dans mon bureau.
Son œil égrillard ne me dit rien qui vaille. Quel prix exorbitant me coûtera ce café ? Je préfère esquiver adroitement.
— Je n’ai pas le temps, la navette ne va pas tarder.
— Elle n’arrive pas avant 20 mn… et je vous emmène à la fête de l’huma en voiture après si vous voulez…
Là, j’avoue, je commence à peser le pour et le contre… mais soudain une brochette d’agents de la RATP déboule et mon interlocuteur me fait un vague signe d’excuse et m’abandonne prestement. Bon, ce sera la navette finalement.
Elle se retrouve engluée dans les embouteillages, et les 15 minutes annoncées sur le site se transforment vite en trois quart d’heure de voyage. Je vais être en retard ! La discussion entre militants est générale à bord, tous regrettent amèrement le site historique de la Courneuve et échangent des souvenirs de guerre — j’ai raté quelque chose on dirait.
Nous finissons par arriver à bon port, et là je déchante : c’est la foule ! Les bénévoles sont présents en nombre, un peu débordés en ce premier jour déjà pluvieux. J’exhibe fièrement mon « accréditation » et réclame haut et fort l’entrée réservée à mon rang ;-).
— C’est l’entrée K, de l’autre côté du village, m’indique le jeune homme d’un geste.
Je suis pile à l’opposé, j’en ai pour deux kilomètres à vue de nez. Je considère « l’entrée pour tous », et, légèrement soupirante, je décide de rejoindre le troupeau massé devant. La file d’attente est digne d’une attraction de Disney !
Nous serpentons le long des travées délimitées par des barrière en devisant gaiement avec mon voisin, muni lui d’une « Invitation ». Soudain, notre regard est attiré par une entrée non loin, portant la mention « Bâtisseurs, Accréditations, Invitations ». C’est pour nous, ça ! Et il n’y a personne devant ! Nous sommes au milieu de la queue « pour tous », cernés de toutes parts, il nous faudrait franchir la barrière faute de pouvoir rebrousser chemin facilement. Avec ma robe étroite, ce n’est pas gagné… Mon voisin promet de m’aider, et je me vois déjà dans les bras de ce chevalier servant qui n’en demandait pas tant, délicatement déposée de l’autre côté de la barrière. J’annonce mon poids, frémissante d’impatience, et me tient prête ! Mais le vigile que l’on vient de consulter revient vers nous en secouant la tête, il nous conseille plutôt de rester dans la file. Petite pointe de déception, vite envolée, car nous avançons vite tout en bavardant. Il me demande ce que je fais.
— J’écris… des histoires d’ amour… un peu pimentées…. (Bon, il serait temps d’assumer bordel) ! Des textes érotiques en fait !
Nous arrivons enfin, et je m’enfuis vers mon stand, atteint peu glorieusement avec deux heures de retard. Mais telle l’enfant prodigue, je suis accueillie avec des sourires, des bises et un café !
Les choses sérieuses peuvent commencer !
J’ai aimé ces deux jours sur le stand des Editions Elixyria. Nos éditeurs sont aux petits soins pour leurs auteurs et autrices : barres de chocolat, cafés, sourires et taquineries à gogo ! Et l’ambiance entre collègues auteurs et autrices est excellente, entre confidences, projets d’écriture, et rires.
Nous discutons avec les curieux et les visiteurs qui se pressent devant nous. Le monde est petit : j’ai croisé deux amis de soirée ! C’est drôle de se voir dans un tout autre cadre. J’ai discuté avec un cheminot et un contrôleur de mon goût pour les trains (ils m’ont promis des histoires), avec une jeune femme connaissant la Nuit Dèmonia, une amie grande lectrice est venue se poser un moment près de nous, un homme est venu se documenter sur le BDSM, mais il ne veut pas lire, il veut directement passer à la pratique…
Je me suis promenée de ci de là pour profiter de l’ambiance de la fête, j’ai bravé les averses, j’ai bu force cafés pour lutter contre les températures fraîches et humides. Les exposants du village du livre sont gâtés : on a un bar rien que nous, avec cafés et petits fours à volonté, trop sympa. On nous a offert un apéritif aussi, sponsorisé par Ricard. J’ai demandé quelque chose sans alcool.
— On n’a pas ça ici, mais je vais vous faire goûter ceci, c’est très léger…
— Bon d’accord ! Mmmm, c’est délicieux…
— Je vous ressers ?
— Allez !
J’étais bien réchauffée ensuite. Dommage, j’ai oublié ce que c’est… citron, gingembre, dans une eau gazeuse…
Pour déjeuner, on a l’embarras du choix, que du terroir ! Un ami auteur me lance pour rire quand je pars me restaurer :
— Tu vas prendre une choucroute ou une raclette ?
Ce fut raclette ! Un plat de saison pour lutter contre les bourrasques.
Dédicacer à la fête de l’humanité s’est révélé une super expérience pleine d’aventures, à peine gâchée par la gadoue et la pluie (mais la couleur changeante du ciel était fantastique), et ce fut largement compensé par les sourire échangés et la chaleur humaine qui nous entourait de toutes parts ! J’ai discuté pendant mes pauses cafés avec des militants qui avaient le cœur sur la main, candides encore sur « la cause », et œuvrant collectivement pour le bien de tous. Les bénévoles ont fait un travail de folie pour sortir le village de terre et tout organiser. Ils m’ont touchée ! Je ne suis pas restée pour les concerts, j’avais deux glaçons à la place des pieds, et une soirée en vue ; ça m’aurait bien tenté en cas s’il avait fait beau…
Un grand merci aux Editions Elixyria pour l’invitation !
Album souvenir