L’association French bonds propose des ateliers autour du Kinbaku (autre nom pour Shibari). Elle vient de prendre ses quartiers dans un nouveau local, j’ai participé au cours de reprise mercredi dernier.
J’étais déjà venue à un atelier en juillet, mais j’étais arrivée très en retard, cette fois, j’ai envie d’assister à un cours complet !
Stéphane Arnoux NawaShiva commence par nous rappeler les précautions à prendre, tout en encordant sa partenaire :
Avant la séance :
Discuter avec sa ou son partenaire de façon à connaître ses limites, savoir ce qu’elle ne souhaite pas, recueillir son consentement éclairé, enthousiaste et révocable !
Pendant la séance :
– Eviter certaines zones du corps :
– les articulations
– le nerf radial du bras (risque de bras engourdis)
– l’aine (risque de jambes insensibles, longtemps)
– le cou
– Repérer les éventuelles tensions et contractures avant de démarrer, détendre la personne en la caressant, lui parlant à l’oreille
– Regarder son partenaire dans les yeux régulièrement, ne pas regarder seulement ses mains et les cordes
– Être attentif aux signes non verbaux : écouter sa respiration, observer la couleur de sa peau, les tensions
– Toujours accompagner les gestes, éviter les mouvements trop brusques, tenir la tête si besoin. Il ou elle doit pouvoir lâcher prise, se laisser faire… Accompagner les gestes quand on enlève les cordes aussi, car c’est comme si on quittait un cocon.
– Manipuler la corde toujours très près du corps pour imprimer une tension, la déposer avec précaution sur la peau
– Ne pas hésiter à changer d’intention à sa guise, accélérer, affirmer la tension, surprendre…
– Une fois la personne encordée, s’amuser, jouer avec elle. C’est le moment de se montrer plus bdsm, ou plus sensuel, selon le cadre convenu à l’avance…
Stéphane effleure la peau de sa partenaire de son ongle.
Après la séance : accompagner la « redescente »- être encordé peut emmener loin, débriefer sur les ressentis de part et d’autre
Stéphane nous propose ensuite de nous mettre en binôme : l’un ferme les yeux et l’autre le manipule, le fait changer de position en l’accompagnant, le retenant au besoin pour l’empêcher de tomber. Puis on échange les rôles, avant de débriefer sur nos impressions.
Notre professeur nous montre une très jolie proposition d’attachement.
C’est un plaisir de le regarder encorder sa partenaire avec des gestes souples, vifs, toujours soucieux de son bien-être, même s’il s’amuse à la surprendre ; ils sont très beaux à regarder. Il commente tous ses gestes au fur et à mesure, y compris ses hésitations, ses changements d’avis. Un processus créatif est à l’œuvre ; sa partenaire se laisse faire en confiance, souriante, laissant parfois échapper de petits rires ou gémissements.
Stéphane fait preuve de beaucoup d’attention, tout en étant rapide, et en nous expliquant tout.
Il a terminé, je suis soufflée par l’aisance, la facilité naturelle, la fluidité avec lesquelles les cordes entourent la jeune fille, l’attachant dans des positions gracieuses, esthétiques.
— Maintenant, c’est à vous, découvrez le lieu, appropriez-le-vous, investissez-le… Thème de l’exercice : attacher son modèle quelque part, à un poteau, une grille… partout, sauf l’escalier !
Les débutants sont invités à revoir le nœud de départ, le single. Pas si simple.
J’entraîne mon soumis de soirée, transformé pour l’occasion en partenaire de cordes, nous nous trouvons une place libre à l’étage, contre la grille de la mezzanine.
Je me lance la première, je commence, lentement d’abord, un peu hésitante, et puis je m’emballe, une certaine fièvre attacheuse me gagne, j’aime la façon dont se laisse faire mon captif, complètement à ma merci. La première corde se termine trop tôt, vite, une autre, pour l’attacher au poteau de la mezzanine avant de contempler mon œuvre. D’autres idées me viennent, des histoires fantasmatiques… mais ce n’est pas le lieu !
Et puis j’ai envie de sentir à mon tour les cordes s’enrouler autour de moi. Je ferme les yeux pour me concentrer sur les sensations. J’ai envie de rire au début, j’ai l’impression qu’on joue comme des enfants, je suis une pionnière attachée par un indien au poteau de torture ! Et puis, je goûte le moment, les cordes forment des bras très fins qui m’enserrent doucement, mille bras autour de moi, enfin les tentacules que j’appelle de tous mes vœux ! J’aime beaucoup… Il fait glisser la cordre très lentement sur ma peau pour ne pas me faire mal, prend le temps de l’appuyer, de serrer… c’est très bon, je comprends l’addiction de certaines pour les cordes !
C’est fini, je suis délivrée, je suis libre de mes mouvements à nouveau. Nous repartons avec l’envie d’avoir nos propres cordes, et de nous exercer ! D’autres participants arrivent, plus expérimentés, c’est le début du « jam » : pratique libre des cordes.
Quelques photos prises à la sauvette : – merci de ne pas trop zoomer sur les noeuds, on débute 😉
Prochain cours le 24 avril : L’événément Facebook
Quelques liens :
La page French Bonds
Le site French Bonds
Le tumblr de Stéphane Arnoux