Confidences d’encre au Boudoir des muses

Flore Cherry vient de lancer une série d’évènements autour d’une autrice à chaque fois différente : « Confidences d’encre », et j’ai la joie – et le stress – d’être sa première invitée, en ce dimanche 20 octobre.

Làs, je n’ai pas résisté à la tentation de sortir la veille, et je suis rentrée tard, aux petites lueurs de l’aube, malgré mes bonnes résolutions. Je craignais d’être fatiguée, mais je me sens galvanisée au contraire ! L’effervescence de l’interview à venir me donne un coup de fouet et un surcroit d’énergie, encore boostée quand je découvre le superbe lieu où se déroule la soirée : Le boudoir des muses.
Il s’agit d’un hôtel qui vient tout juste d’ouvrir, proche du cirque d’hiver. J’ai le souffle coupé en découvrant « l’atrium », un vaste espace-cathédrale d’une hauteur vertigineuse, surmonté d’une verrière, entouré de mezzanines sur plusieurs étages. Plusieurs banquettes et tables se déploient autour d’une table lumineuse en forme de croix — alors que dans l’entrée, des serpents ondulent sur les moquettes. Le ton est donné : l’endroit se veut sulfureux, et mélange le sacré et le péché, comme l’attestent les peintures aux murs. C’est très réussi, je me sens aussitôt comme chez moi ! Au fond de l’atrium, un bar en rotonde évoque un cabaret ou un théâtre. Des palmiers disposés çà et là ajoutent une note orientale à l’ambiance art déco.

Flore commence par évoquer l’histoire du Boudoir des Muses, une histoire passionnante, digne d’un roman : il fut d’abord un théâtre avec des actrices aux mœurs légères, peut-être même une maison close, avant que Napoléon, choqué, ne ferme l’établissement. Il deviendra un couvent ! Je crois à la mémoire des murs, aux ondes dégagées par les lieux… Les religieuses ont surement été influencées malgré elles par leurs prédécesseures ! Cette histoire questionne la liberté du corps des femmes, entre celles qui s’offrent à une multitude d’hommes, celles qui se consacrent corps et âme qu’à un seul être, Dieu. Le grand écart des possibilités… Un lieu de passions !

Flore se tourne vers moi, et me présente avec une avalanche d’éloges ^^ : « autrice prolifique » depuis plus de dix ans, entre le blog, une quarantaine de nouvelles publiées, et, bien plus modestement, quelques romans. Car là réside le vrai travail en réalité : l’écriture au long cours, avec une intrigue en fil rouge, et de multiples réécritures et relectures pour traquer les incohérences, les passages obscurs, etc…
Les articles pour le blog, c’est de l’écriture-plaisir, j’y poste directement mes premiers jets, écrits dans l’enthousiasme du moment, sur tous types de supports, dans les transports, les cafés… Une habitude d’écriture au fil de l’eau qui date de l’enfance, de mes « journaux intime », cette sombre époque d’avant internet !
Écrire des nouvelles, procure aussi énormément de plaisir ! Inventer, fantasmer, imaginer, et puis écrire d’une traite, dans un même souffle, avec mes mains qui s’agitent toutes seules sur le clavier, dans le foisonnement de l’inspiration…
Tandis qu’écrire un roman, c’est une autre histoire ! Le plaisir est au rendez-vous aussi, bien sûr, pendant l’écriture du manuscrit, mais  viennent ensuite mille souffrances.
Flore me questionne sur mes sources d’inspiration, ma méthode, ma façon de procéder, mes techniques d’écriture… Autant de sujets sur lesquels je réfléchis peu, me jetant d’instinct dans l’écriture, mais je m’étais un peu préparée à ces questions, et j’ai réussi à prendre du recul. (Peut-être qu’un jour j’écrirai un article plus détaillé sur ma « méthode » — ou plutôt, mon absence de méthode, et ce ne seront pas des conseils à suivre !)
En tout cas, au-delà du plaisir d’écrire (plaisir très solitaire), il y a aussi le plaisir de tisser des liens autour mes écrits ! Je suis sans cesse tiraillée entre le désir de rester derrière mon ordinateur et l’envie de sortir dans le vaste monde ! Aussitôt écrits, aussitôt partagés : mes articles de blogs sont l’occasion d’échanges avec des lecteurs et des lectrices « un peu comme la pause-café avec les collègues dans une entreprise ». L’occasion de sourire, de plaisanter avec les commentaires des amis, même si je redoute souvent les commentaires du genre « ça sent le vécu », au point de me censurer souvent (tiens, il faudra aussi que j’écrive un article aussi sur ce sujet).
Tenir un blog m’a ouvert de nombreuses portes, c’est comme un passage magique vers d’autres dimensions ! Très vite, je suis allée à la rencontre d’autres blogueurs et blogueuses, auteurs et autrices, lors des Écrits polissons (ateliers d’écriture animés par Flore Cherry), de soirées à la Musardine (la librairie érotique de Paris. Et, ceux et celles qui me suivent connaissent la suite, je suis aussi sortie en soirées, en particulier dans les soirées fetish-bdsm, et je ne me suis jamais arrêtée (un jour je reviendrai sur ce glissement progressif du virtuel au réel, cette magie à l’œuvre ! Encore un article que j’ai envie d’écrire, même si j’ai déjà dû le raconter ici ou là)

L’entretien avec Flore prend un tour plus personnel, me voilà interrogée sur des sujets plus intimes. Je réponds bravement, nous sommes en petit comité, entre personnes passionnées par les mêmes sujets, je reconnais d’ailleurs des visages amis venus m’encourager !
Flore explore avec moi l’un de mes fantasmes favoris, les inconnus, dont je lui ai déjà parlé dans un podcast : comment ce fantasme alimente mon imaginaire et inspirent mes textes, la façon dont je l’assouvis en soirées – mais uniquement en soirées. « Ce ne sont pas vraiment des inconnus dans ce cas » me taquine l’un des participants lors du jeu des questions-réponses. Effectivement, il marque un point, je sais déjà qu’ils partagent les mêmes goûts que moi pour ces soirées ! Mais je ne me vois pas rencontrer des inconnus dans le noir, comme certaines s’y risquent ! Certains fantasmes ne sont pas réalisables… Flore me questionne aussi sur l’un de mes fétichismes, je tente de m’expliquer, un peu gênée, mais c’est une gêne agréable (le mystère des émotions contradictoires qui se mélangent)
L’assistance me pose aussi des questions anonymes, grâce à des petits papiers : un couple souhaite se lancer dans les soirées, mais se pose la question de la jalousie (voilà qui mériterait aussi un article à part entière), une autre me demande si je n’écris que de l’érotisme — l’occasion de parler de mon nouveau roman, Souvenir d’Écosse, hors sujet ce soir !

La soirée se termine avec un jeu d’écriture. En ces temps où il est devenu délicat d’aborder quelqu’un, en raison de la multiplication des cas de harcèlement, Flore nous propose l’impossible : « vous repérez un ou une inconnue au bar, écrivez-lui un mot pour lui dire qu’il ou elle vous plaît, pour tenter de le ou la séduire, vous avez 20 minutes ! » Elle lit ensuite à voix haute toutes les propositions, et j’avoue que je n’aurais résisté à aucun mot doux tant ils sont charmeurs, je serais déjà en train de toquer à la porte de la chambre 107, d’envoyer un mail ou un texto, selon les cas ! Un mot, voilà une très bonne idée pour entrer en relation avec un ou une inconnue ! Bien moins intrusif que lui adresser directement la parole… (Je me souviendrai toujours de cet échange de regards brûlants avec un inconnu dans le métro, il y a longtemps. En se levant pour sortir, il me tend un ticket de métro (ça existait encore !) avec un petit mot écrit au stylo « vous êtes très jolie ». J’étais surprise, et ravie, j’ai levé les yeux pour le chercher du regard et le remercier, mais il avait déjà disparu. Pas de numéro de téléphone, pas de mail, juste un acte gratuit qui a illuminé ma journée ! J’aurais bien aimé son 06 quand même, ne serait-ce que pour le remercier… Je crois que j’ai toujours ce ticket de métro quelque part dans mes tiroirs.
Mais je m’égare !

En conclusion, j’ai passé une excellente soirée ! Mille mercis à Flore pour son invitation, aux amis d’être venus, d’avoir pris des photos, et de m’avoir offert des fleurs ! Et un grand merci au Boudoir des muses pour son accueil et son cadre magnifique.
Un peu stressée au début et sur des charbons ardents, j’ai beaucoup aimé me confier. Flore est une journaliste hors pair, bienveillante et souriante, encourageante. Je lui ouvre aussitôt son cœur et lui confie mes fantasmes les plus secrets ! (qui ne le sont plus depuis longtemps en réalité, à force d’être évoqués à longueur de textes et d’articles de blog !)
J’ai aimé en particulier les questions des participants, alors que c’était le moment que je redoutais le plus (impossible de se préparer à l’avance), mais on était deux pour répondre, Flore prenait le micro aussi. Je répondais de mon point de vue, avec mon expérience personnelle, et Flore de façon plus précise, forte de son expérience de journaliste sexo, avec de judicieux conseils à la clef.

Pour plus d’informations : 
le site du Boudoir des muses
Flore Cherry sur instagram

Quelques photos souvenirs

Merci beaucoup à l’ami qui m’a prise en photos (il y en a beaucoup, et je manque de temps pour trier…), et à @lesmotsdefia pour la séquence shooting accoudée au bar !
J’ai des vidéos aussi, que je diffuserai peut-être…

 

 

 

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