Samedi dernier, j’ai rejoint la Master Squat in extremis, à ma descente du train ou presque, attirée par le son techno, l’ambiance de cette soirée que je connais bien, et ce lieu incroyable bien underground, caché dans les replis de la ville. Un endroit dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence auparavant et découvert lors de La Monarch de la semaine précédente.
La Master Squat se veut nettement plus BDSM et fetish que sa grande sœur La Monarch (ou cousine, je ne sais plus 😉), et s’adresse à toute la communauté fetish et bdsm en plus de la communauté techno.
Des équipements bdsm sont installés ça et là : une croix de St André trône sur une estrade et sera le théâtre de diverses séances de fouet (attention en passant devant !) ou de martinet, une cage devant le DJ est régulièrement occupée par des teufeuses en transe – je m’y suis risquée moi aussi en début de soirée, étrange sentiment de devenir un animal sauvage, une bête fauve rendue folle par la musique. Près du bar et sous une tente, d’autres équipements n’attendent que des joueurs : piloris, bancs à fessée….
La foule des danseurs et des joueurs arrivent et réchauffent vite l’atmosphère. Le plaisir de danser et des jeux bdsm se mélangent en un divin cocktail : on veut tout vivre à la fois, donner des fessées en rythme avec la musique, danser collés-serrés en s’étranglant doucement, et d’autres délices que je garderai secrets.
La musique techno nous agite depuis un moment déjà, nous sommes ivres de son, dans un état second, dédiés corps et âme à la fête, quand l’’organisateur nous fait signe de reculer. Il libère un vaste cercle au milieu de piste de danse, et nous nous déployons tout autour ; la performance va commencer. J’étais au courant par quelques indiscrétions, et je suis positionnée au bon endroit, au bon moment, pour admirer la démonstration aux premières loges.
La maîtresse de cérémonie, Ness Harper (l’organisatrice des Goûters du divin marquis), entre en scène, impressionnante avec sa casquette d’inspiration militaire, sa cagoule de dentelles et son grand manteau de latex rouge. Elle est accompagnée d’une soumise et de trois soumis — des amis participant régulièrement aux Goûters.
Ness Harper invite la jeune femme soumise à s’installer dans une sorte de hamac constitué de larges sangles la retenant à la taille. Elle se retrouve suspendue à un mètre de hauteur au-dessus du sol, nous permettant de bien la voir, et à sa maîtresse d’officier.
La dominatrice s’empare d’un rouleau de cellophane et entoure complètement le corps de sa soumise, visage compris, ne laissant que sa bouche à l’air libre. Elle disparaît sous l’épaisse couche cellophane qui la recouvre des pieds à la tête, méconnaissable, emmaillotée dans un cocon blanc qui gomme les contours de son corps. Elle devient une œuvre d’art, étrange et belle, oscillant dans les airs. La dominatrice ajoute une note de poésie en collant des fleurs partout sur le cellophane.. Son soumis reste près de la tête emmaillotée de la soumise, à son écoute, vigilent.
Toutes les fleurs sont plantées, et forment une belle composition florale fetish. La dominatrice donne du mouvement au corps emballé qui se balance, nous frôle parfois, avant de le fouetter en lui tournant vivement tout autour.
Elle se tourne ensuite vers ses deux soumis. Ils sont coiffés de masques à gaz et se font face. Elle les frappe tour à tour avec un paddle hérissé de pointes. Les fesses rougissent, le sang affleure et perle, dessinant des peintures rupestres sur leurs peaux.
La séance s’achève ; une très belle cérémonie bdsm, magnifiée par la musique qui accompagne si bien les épreuves et les souffrances endurées ! Nous applaudissons à tout rompre. La soirée reprend ses droits, le cercle s’efface, envahi par les danseurs.
2 commentaires
Merci beaucoup pour ce retour ! Oui, il faut venir et la vivre, c’est mille fois mieux « en vrai » !
Très beau résumé de cette soirée qui donne vraiment envie de participer ! Je rêve d’une invitation comme celle-là.