Cluedo érotique – Chap.3 Début des hostilités

Après le choix des armes, il temps de passer à l’acte :

Dans le bureau, madame Pervenche avec la corde

Madame Pervenche n’était pas venue pour danser, et le fit bientôt savoir.
— Je m’installe dans le bureau ! Révérend, voulez-vous goûter à mes cordes ?
Elle avait bien compris qu’il avait jeté son dévolu sur Rose, mais n’en avait que faire. Son personnage en tout cas ! Et puis, il pouvait toujours refuser, elle se rabattrait sur le professeur Violet, oisif. Il regardait autour de lui d’un air niais.
Le révérend jeta un coup d’œil plein de regret à mademoiselle Rose, mais n’eut pas le cran de tenir tête à madame Pervenche, foudroyé par son regard et son ton sans réplique. Il opina et fut pris de vertiges. Qu’allait-il devenir ? Son cœur s’accéléra tandis que son visage virait au rouge écrevisse. Madame Pervenche le considérait en silence, consciente de l’effet qu’elle produisait. Elle se régalait de l’anxiété de sa victime, jusqu’à ce que l’impatience la gagne. Elle se jeta sur sa proie et la saisit vivement par le bras.
— Venez mon cher !
Le révérend frémit, mais il n’avait plus le choix. Il la suivit dans le bureau.
— Déshabillez-vous mon père, ça m’excite trop ce petit col de curé et cette soutane ! Je dois rester concentrée sur mon ouvrage.
Vaguement humilié, et étrangement excité à son tour, le révérend s’exécuta sur le champ, trouvant un plaisir suave à obéir à cette femme autoritaire. Elle lui ordonna de l’attendre là, au milieu de la pièce, le temps qu’elle prépare ses cordes. Elle s’approcha de lui en les caressant amoureusement, sans cesser de le fixer des yeux. Il restait figé, paralysé par son regard noir, tétanisé. Elle lui sourit, et il se mit à trembler. Il préférait encore son visage sévère à ce sourire carnassier. Madame Pervenche commença à tisser sa toile autour de lui, l’emmaillotant serré avec ses cordes. Emprisonné peu à peu, le souffle court, le révérend prenait un plaisir paradoxal à se retrouver impuissant, privé de liberté de mouvement. La dominatrice travaillait collée à lui, il sentait ses doigts courir sur sa peau, ajuster les nœuds, tirer sur les cordes. Il percevait son souffle, respirait son parfum… À l’occasion, elle croquait son oreille, mordait son épaule, griffait son bras. Sans prévenir. Fort. Il ne pouvait réprimer un gémissement, et madame Pervenche éclatait d’un rire sonore qui lui glaçait le cœur et durcissait son sexe.
Elle avait terminé de ligoter son torse, elle l’aida à s’allonger sur le sol. Elle s’affaira à présent à lier ses jambes l’une à l’autre, veillant à laisser son sexe libre. Elle le prit fermement et le força à se glisser entre deux cordes. Il s’épanouit de plus belle entre ses mains. Madame Pervenche le considéra avec satisfaction ; le révérend bandait comme un taureau. Elle garantit la qualité de son érection par un cockring de son invention, composé de cordelettes qu’elle portait toujours nouées autour de son poignet, pratique.
Le malheureux ne pouvait plus bouger une oreille. Seul son sexe oscillait, à l’air libre, il semblait démesuré exposé ainsi, gonflé par le garrot des cordelettes. Madame Pervenche arracha sa robe bleue d’un geste vif, elle apparut nue et splendide. Elle se pencha sur le sexe du révérend mouillé d’excitation, et s’amusa à le titiller de ses ongles rouges acérés. Le révérend gémit faiblement. Madame Pervenche lécha le bout du gland au bord de l’explosion avant de l’engloutir franchement. Elle le suça tout son saoul, sans tenir compte de ses cris d’extase. Elle ne s’arrêta que pour lui lancer cet ultimatum.
— Ne jouis pas ou il t’en cuira !
Le révérend pensa à ses sermons en retard et parvint à se retenir in extremis.
Madame Pervenche se prépara à lui donner le coup de grâce. Elle s’empala sur ce sexe qui n’en pouvait plus, non sans l’avoir gainé de latex, et se déchaîna sur lui, hurlant son plaisir dans ses oreilles.
Elle ne s’attarda pas en câlins inutiles, elle se releva en s’étirant et renfila sa robe. Ses appétits sexuels se trouvaient apaisés, mais l’envie de jouer était plus présente que jamais ! Elle lui pinça vivement la joue.
— Je te laisse comme ça, quelqu’un va bien finir par passer par ici, te délivrer ou jouer avec toi !
— Bien madame
— Et merci aussi peut-être ? C’est que tu m’as donné du travail !
— Merci madame.
Magnanime, elle dénoua ses jambes, mais s’assura que son torse était toujours aussi solidement encordé. Elle le gratifia de quelques coups de pied en guise d’au revoir et s’en fut vers de nouvelles aventures.

 

Dans la bibliothèque, le Colonel Moutarde avec la chandelier et le poignard

Le départ en fanfare de madame Pervenche avait marqué le début des festivités. Blanchette se dit qu’elle n’avait rien à faire là, dans le grand salon. Sa place était clairement à la cuisine. Elle s’empara de son chandelier et annonça à la ronde de sa voix sucrée.
— Qui m’aime me suive !
Le colonel saisit au vol son invitation et accourut. Cependant, il ne voulut pas entendre parler de la cuisine. Il la prit par la main et la guida vers la bibliothèque, qui serait parfaite pour abriter leurs amours – le colonel se piquait de littérature.
— Avez-vous du feu Blanchette, car il s’agirait d’allumer ces bougies !
Blanchette se précipitait déjà, briquet en main, et alluma les cinq bougies du chandelier.
— Très bien ! Et maintenant, tu vas te dénuder…
— Entièrement colonel ?
— Oui, et que ça saute !
Blanchette se tortilla pour retirer son tablier et sa mini robe. Le colonel put enfin admirer tout à son aise le ravissant porte-jarretelles blanc assorti à la minuscule culotte en dentelles.
— Tu n’es pas entièrement nue il me semble !
Blanchette sourit, et ôtât ce dernier rempart protégeant son intimité. Elle s’approcha, nue comme une fille d’Eve, devant le colonel. Son visage était devenu rouge-brique, et Blanche espéra qu’il n’allait pas lui faire une crise cardiaque – c’est qu’il n’était plus de toute première jeunesse.
— Allonge-toi sur le sol à présent ! ordonna-t-il.
Le colonel s’empara d’une bougie rouge et d’une bougie noire, et commença à déverser la cire fondue sur la peau de Blanchette, goutte à goutte d’abord, et puis par grandes rasades. Il s’appliquait, cherchant à composer un beau tableau, malgré les tressaillements de Blanchette qui réagissait à chaque coulée de cire.
— Allons, gronda le colonel, ça ne fait pas si mal que ça ! Si tu bouges, tu vas gâcher mon œuvre…
Blanchette se tint coite, se contentant d’émettre de petits gémissements tout à fait excitants. Le colonel ne s’arrêta qu’une fois toutes les bougies fondues, jusqu’à la dernière goutte de cire. Ses dessins se mélangeaient les uns aux autres, formant une croute ; il allait s’amuser à tout gratter !
Il commença avec ses ongles, non sans griffer la peau de la jeune fille au passage – pour son plus grand plaisir semblait-il -, avant de s’emparer du poignard. Un bel objet, lourd dans sa main, avec sa lame large, tranchante, et son bout pointu. Il enfonça la pointe dans le sein de Blanchette, au ralenti. Il ne voulait pas la blesser, mais seulement lui faire éprouver la pointe du couteau, la sensation de piqure… Il fit ensuite glisser la lame sur sa peau, et s’occupa de racler l’épaisse couche de cire. Blanchette gardait une immobilité de statue, il s’agissait de ne pas faire dévier la lame. Le colonel joua de son poignard jusqu’à ce que la dernière parcelle de cire fût enlevée. Il ne lâcha pas son poignard pour autant, et traça de belles arabesques de sa pointe, éraflant la peau.
— Des souvenirs de cette belle soirée… tu les garderas quelques jours !
— La soirée est loin d’être terminée, protesta Blanchette en se relevant. Merci colonel pour ces divins sévices !
Il la prit dans ses bras et elle l’embrassa, sur les joues d’abord, affectueusement, avant de s’emballer un peu et s’égarer sur sa bouche, puisqu’il se laissait faire.
— Je vous ai dit que j’étais fétichiste des uniformes ? fit-elle dans un souffle.
Le Colonel se rengorgea.
— Il est authentique !
— Encore mieux, se réjouit Blanchette en promenant ses doigts sur les épaulettes et les boutons dorés. Elle ajusta la casquette.
— Voilà, un peu de travers, ça fait canaille, j’aime mieux.
Le colonel se laissait faire, émoustillé par ses petites caresses de chatte. Elle le chatouillait avec ses attouchements !
— Vous voulez bien être ma prise de guerre mademoiselle ?
— Oh oui, je suis toute à vous, je me rends, corps et âme… Pouvez-vous garder votre casquette colonel ?
Il promit tout ce qu’elle voulut, tant il avait hâte de posséder son joli corps. Il la souleva dans ses bras, la déposa sur le canapé, lui écartant bien les jambes. Il prit le temps de bien l’observer, avant de mettre un préservatif et de se poser sur elle, la pénétrant dans un même mouvement.

 

Madame Pervenche s’incruste, avec la corde

Madame Pervenche survint sur ces entrefaites, désœuvrée et pleine d’envies, ses cordes enroulées autour de son bras – sauf celle qui ceignait le torse du révérend, elle veillerait à la récupérer. Elle surprit les amants, et s’avança comme une somnambule. Blanchette n’était pas la seule à s’émouvoir devant un uniforme, elle se sentait inspirée elle aussi ! Les amants bougeaient en rythme, les yeux fermés, inconscients du reste du monde, concentrés sur leur plaisir. Cette vision l’excita, lui donnant envie d’entrer dans la danse.
Elle posa sa main sur l’épaule brûlante du colonel pour signaler sa présence, certaine d’être repoussée, – il devait vouloir se consacrer à cette petite – mais le colonel ouvrit les yeux, surpris, et bientôt ravi. Il tendit la main à Madame Pervenche et lui fit signe de les rejoindre. Dieu merci, le canapé était vaste, et Madame Pervenche menue. Elle se faufila près de Blanchette, qui aussitôt la prit dans ses bras et l’embrassa à bouche que veux-tu, toujours baisée ardemment par le colonel. Madame Pervenche lui rendit ses baisers et ses caresses, tout en s’égarant sur le poitrail musclé du Colonel, son ventre dur apparaissant par éclipses, ses fesses bombées…
Le colonel mourrait d’envie de bondir sur Madame Pervenche, cependant la délicate étape du changement de préservatif le retenait, et son sexe répugnait à quitter le chaud cocon où il palpitait.
Madame Pervenche, elle, avait d’autres envies. Bientôt, elle se libéra des caresses et mignardises de Blanchette et se releva. Elle lissa une corde et s’approcha des amants tendrement emboîtés, à nouveau plongés dans leur transe amoureuse. Elle allait les lier encore plus ! Elle souleva un peu Blanchette, qui l’aida de son mieux, passa la corde sous ses épaules, et commença son travail : un magnifique harnais les emprisonnant comme un seul être. Blanchette adora cette sensation, se retrouver attachée à son amant qui lui plaisait tant ! Le colonel, entravé peu à peu, goûtait moins la situation, mais une partie de lui aimait se retrouver le jouet de Madame Pervenche, soumis à son regard dur et à sa main de fer.
Fidèle à ses habitudes, Madame Pervenche les abandonna ainsi liés. Elle avait laissé assez de jeu pour qu’ils puissent faire l’amour aussi longtemps qu’ils le voudraient. Il faudrait qu’elle redemande des cordes au Docteur Lenoir, elle les avait toutes données, dans sa générosité.
Elle oubliait un détail : le poignard du colonel ! Il aurait pu se libérer sur le champ. Cependant, il goûtait lui aussi cette étreinte paradoxale, fougueuse et contrainte à la fois.

à suivre…

– Photo prise sur le net, retirée ou créditée sur simple demande

 

 

1 commentaire

  1. Bernard a écrit :

    Ça me change de a lecture actuelle. Je suis en compagnie de Monsieur Mariole qui vient de s’échapper de son Epadh. Il est paumé, c’est un tueur professionnel mais il a oublié qui il devait tuer. Par recouvrement, il retrouve sa truie Chauchon, retrouve sa belle voiture, une Dauphine, croisé Mathilde, une victime qui vient de se faire violer par un pompiste, Elle ère sur une route, il s’arrête et finissent dans un motel. Il lui propose de se venger si en contrepartie, elle l’aide à retrouver sa future victime. A suivre
    Félicitations pour votre texte, j’attends monsieur Moutarde pour pimenter encore davantage l’histoire, surtout que son caractère peut-être extra fort, fort, doux , sucré etc..une palette à exploiter.
    Mille amitiés
    Bernard

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