Café brûlant

café
    1000 signes par jour, tel est le défi que vient de se lancer Aline Tosca sur son blog.
    Je tente l’aventure moi aussi ! Mais de mon côté, ce sera mille signes de temps en temps… Et je ne garantis pas non plus le nombre exact de signes (#nulleenmaths)
    Il s’agit de choisir un thème qui nous obsède, et de broder (ça, on sait faire, la difficulté, c’est de faire court !). J’ai opté pour le café (j’ai dormi debout toute la journée, malgré les cafés avalés, ne pensant qu’au café suivant…) ; j’ai pensé aussi à l’adage « black is beautiful »…

***
    Noir le café du matin, celui du petit-déjeuner, au saut du lit, chiffonnée de sommeil, ébouriffée, toute chaude encore, à peine sortie des draps froissés…
    Noir le café pris au comptoir, amer, fort, un expresso qui claque comme un coup de fouet, pour trouver le courage d’aller travailler, loin du sourire du serveur.
    Noirs les yeux de mon patron, furieux de mon retard, des excuses oiseuses, des atermoiements. « Lundi, dernier délai ! Je compte sur vous ! ».  Les yeux noirs disparaissent, remplacés par l’écran noir de mon ordinateur. L’allumer à regret.
    Noirs les costumes de mes collègues, tous plus séduisants les uns que les autres. Les plaquer contre le mur, enfoncer ma langue dans leur bouche, mon genou entre leurs jambes. M’agenouiller, descendre leurs pantalons, avaler leurs sexes…
    Se reprendre, respirer. Un café… Noir le café du distributeur automatique, pas assez noir quand même, aqueux. Espérer tes bras, ton sourire, ta bouche…
    Retourner vers l’ordinateur, être aveuglée par son éclat blanc qui blesse mes yeux.
    Noire la nuit qui tombe sur Paris, signant ma libération. Un noir orangé, lumineux, pollué. Courir me jeter dans tes bras forts, me couler contre ta peau noire à laquelle j’ai pensé toute la journée. Ne plus avoir envie de café, enfin. Juste envie de toi.

Photo prise sur le net

3 commentaires

  1. Cosimo vF a écrit :

    Elle m’a dit « Mille signes, c’est une idée d’Aline. » Je lui réponds « Mille cygnes, c’est une idée de Léda » tout en rêvassant à un gang-bang aviaire. Elle me vole dans les plumes et m’explique qu’il ne faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Docte, je lui rétorque du tac au tac : « Noli dei pueros putare pro feris anatibus » comme un honnête latin traduisant Euripide. Audiard n’aurait pas fait mieux. Mais Audiard se serait fait prier pour écrire mille signes. Ce que je fis, l’œil mi-clos, attendant qu’elle me mît le pied à l’étrier. Mît-le-pied ? Mille pieds ? Mille pieds c’est moins que mille mots. Et de filles en anguilles, nous voici à Malmö à risquer malemort sans trouver trace des mille mots. Adieu les Mille, j’ vous aimais bien. Heureusement, elle me remet sur le droit chemin : « Pas mille mots : mille signes » Enfin j’entrave. Je clique sur l’onglet « statistiques » et vérifie mes caractères. Pile mille !
    Eh bien, tu as mis le temps ! Mille temps ?

    1. Clarissa a écrit :

      Merci Cosimo pour ce poème enlevé, plein de références, de jeux de mots dans tous les sens !

  2. Cosimo vF a écrit :

    Paint it black.

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