Le soumis tend à sa Maîtresse une bague fabriquée par ses soins avec amour. Quoi de plus romantique qu’un soumis à genoux offrant son corps et une bague ! Elle fond, se retient de sourire jusqu’aux oreilles et de l’étreindre ; ce n’est pas très protocolaire…
— En quel honneur ? se réjouit-elle.
— Juste comme ça…
Il pensait à elle au travail, rêvassait, ses doigts ont trituré tout seuls un fil électrique. Ils l’ont dénudé, ont dégagé les fils cuivrés de leur gangue de plastique, et ont tissé un bijou. Il doit être un peu magicien, mi artiste mi bricoleur : entre ses mains est née une bague d’or rose pour sa reine.
La dominatrice, ravie, présente son doigt pour qu’il lui passe l’anneau, geste symbolique entre tous qui les trouble et les fait rire.
Mais bientôt, la bague révèle tout son pouvoir, elle sort ses épines, griffe et érafle la tendre chair entre les doigts de la dominatrice. Heureusement qu’elle est switch, elle goûte avec délices les minuscules blessures qui lui rappellent sans cesse son soumis taquin et leur lien. Ce qui ne l’empêchera pas de lui jouer un tour à sa façon, histoire de se venger de l’affront ! Des idées de supplices subtils défilent dans ses pensées…
En attendant, sa bague BDSM reste chevillée à son doigt et ne semble pas disposée à être retirée, s’accrochant de toutes ses petites pointes de métal doré. Elle pénètre peu à peu la peau, elle se fond dans le doigt, comme absorbée. Des traces rouges se dessinent autour d’elle, ajoutent des couleurs et des reliefs, composant un bijou unique à l’image de leur relation.