Ariane contre le Minotaure

Ariane 2

    Je n’ai jamais caché mon goût pour la littérature jeunesse, quand j’ai envie par exemple de lire des histoires de fantômes, ou des légendes mythologiques.
    – Bizarrement, il n’existe pas de recueils de mythologie pour les adultes ou je ne les connais pas.

    Récemment, j’entrouve par hasard Ariane contre le Minotaure, et très vite, je suis prise au piège moi aussi, je ne lâche plus le petit livre.
    J’ouvre de grands yeux, l’écrivaine érotique en moi se réveille, et j’ai envie de rire : je n’aurais jamais osé écrire une histoire pareille ! Les Grecs et les Romains, leur imagination débordante, leur inventivité sexuelle, waou ! Ils ne reculent devant rien, y compris devant la zoophilie.
   — J’avoue, j’ai effleuré le sujet moi aussi, sous prétexte de mythologie, en écrivant ma version de l’enlèvement d’Europe, La vengeance de Junon (petite pub au passage ^^), mais le taureau s’était bien vite métamorphosé en dieu, Zeus himself, juste avant le moment fatal. Alors que là, il s’agit d’un vrai taureau. Très beau, certes, mais un taureau quand même !

    Je vais résumer l’histoire, en attendant, peut-être, d’écrire ma propre version un jour :

    Minos, fils d’Europe et de Zeus d’ailleurs, et roi de Crète, a promis de sacrifier un taureau à Poséidon. Il en trouve un si beau, qu’il ne peut se résoudre à le sacrifier, il choisit d’en immoler un autre. Poséidon se fâche et se venge sur son épouse, en la rendant folle amoureuse du beau taureau épargné.
    La reine dépérit, dévorant du regard le taureau, consumée d’amour. L’architecte Dédale a pitié d’elle, il fabrique une fausse vache à l’intérieur de laquelle la reine se glisse. Le taureau n’y voit que du feu. Séduit, il se met à l’ouvrage avec ardeur.
    Le Minotaure, mi-homme mi taureau naît bientôt de leurs amours. Violent, il doit bientôt être arraché du sein de sa mère, et enfermé dans un labyrinthe conçu par Dédale. Tous les 9 ans, on lui offre en pâture 7 jeunes filles et 7 jeunes hommes Athéniens, parmi les plus beaux qui soient. Un lourd tribut exigé par Minos pour venger la mort de son fils.
    J’imagine ces jeunes gens éperdus, effrayés, s’aimant une dernière fois peut-être à l’entrée du labyrinthe, avec le désir du désespoir, puisqu’ils vont mourir avant même d’avoir vécu… Mais dans ma version du conte, le Minotaure ne penserait pas à les manger, il les goûterait d’une autre façon, avant de les relâcher discrètement par un souterrain. Honteux, les jeunes gens s’évanouiraient dans la nature, et c’est pourquoi on n’entendrait plus jamais parler d’eux.

    La suite « officielle » de l’histoire est bien connue : Ariane tombe amoureuse de Thésée, qui fait partie des jeunes gens destinés à être sacrifiés. Elle l’aide à combattre le Minotaure en lui fournissant une épée forgée par Héphaïstos, et de la laine à dérouler le long des couloirs pour ne pas se perdre dans le labyrinthe : le fameux fil d’Ariane. Elle ne veut qu’une chose en échange, que Thésée l’emmène avec lui à Athènes.
    Thésée réussit à vaincre le monstre, avec quelques scrupules, car le voilà pris de compassion devant la malheureuse créature. Mais au moment de rentrer en bateau chez lui, il préfère abandonner Ariane sur une île, de peur de déclencher une guerre entre Athènes et la Crète en l’enlevant. – Ce qui ne l’empêchera pas un peu plus tard d’épouser la sœur ainée d’Ariane, Phèdre. Les hommes !
    Mais Ariane se console vite ; Dionysos tombe amoureux d’elle, une vie de plaisirs et de fêtes éternelles s’annonce !

    Erotisme, paraphilies, amour, trahison, action, drame, retournements de situations, rivalités et fêtes sans fin… what else !

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