Je devrais poursuivre la lecture des nouvelles reçues à l’occasion du concours organisé par Le Secret – en tant que membre du jury -, mais je fais tout le contraire, en vraie rebelle 😉 puisque j’écris à mon tour ! Etant hors concours, je publie directement mon histoire, et me remets ensuite au travail ^^
Une histoire où j’ai laissé libre cours à mon fétichisme des unifomes…
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Partout où son regard se promène, Chloé ne voit que des pompiers, des policiers, des marins… C’est une soirée spéciale « uniformes » au Secret, ce restaurant libertin qui cache dans ses caves voûtées des lieux aménagés pour d’autre plaisirs que ceux de la table.
Pour l’occasion, un buffet a été dressé, les tables et les chaises rangées en coulisses. Les convives circulent une assiette ou un verre à la main, des amis se retrouvent, bavardent, se taquinent ou se séduisent. Le bar est joyeusement pris d’assaut, une jolie barmaid en blouse d’infirmière prépare des cocktails et distribue des coupes de champagne à la ronde. Tout le monde a joué le jeu, de façon plus ou moins convaincante : on croise aussi bien des déguisements d’opérette, des uniformes réinventés, comme cette tenue de policier entièrement en latex, que des tenues authentiques…
Chloé a un peu honte de l’uniforme qu’elle s’est choisi : une tenue de collégienne vaguement british. Sur le moment, ça lui a semblé une bonne idée, sexy et rigolote : une minijupe écossaise, des socquettes blanches, un chemisier blanc moulant, la cravate de Gryffondor, des couettes… — qu’elle est en train de défaire discrètement, un peu gênée de jouer les petites filles avec ses désirs pervers.
Ils arrivent et éclipsent tous les autres : lui, en magnifique officier Soviétique, elle, en hussard de Napoléon avec une toque de fourrure et des galons étincelants. Les costumes sont vrais, de toute évidence, ou ce sont de parfaites reproductions, ils semblent cousus sur mesure tant leurs propriétaires les portent avec aisance. Ils deviennent aussitôt le centre de l’attention, tous les regards se tournent vers eux, le bruit des conversations cesse. Le temps se fige un instant, avant de repartir à toute allure. La salle bruisse à nouveau d’échanges et de rires.
Chloé reste pétrifiée, une couette encore en l’air, l’autre à moitié dénouée, et les contemple bouche bée. Elle ne sait lequel à sa préférence, le colonel de l’armée rouge, ou le hussard aux longs cheveux bouclés. Elle s’arrête sur la casquette géante, fascinée, impossible d’en détacher son regard. Il doit s’en rendre compte car il plonge soudain ses yeux dans les siens et s’avance vers elle d’un pas décidé, frappant avec désinvolture la paume de sa main de sa cravache. Elle voudrait disparaître dans un trou de souris.
Il s’incline avec une certaine raideur et claque des talons, avant de lui baiser la main. Un frisson parcourt l’échine de Cloé.
— Yvan, enchanté. J’ai laissé mon cheval à l’entrée, ajoute-t-il, sans doute pour justifier la présence de la cravache en ce lieu raffiné.
Elle glousse, conquise par ses yeux pétillants de malice et son sourire en coin. Il prend ce rire comme un encouragement. Il soulève légèrement sa minijupe du bout de sa cravache, fait glisser l’extrémité en cuir sur sa peau.
— Puis-je vous enlever et vous emmener au cachot ?
Elle acquiesce, rayonnante et anxieuse à la fois, avant de pousser un cri. Il vient de la soulever de terre pour l’emporter dans ses bras. Il rit aux éclats, en voilà une jolie prise de guerre ! Il va en profiter tout son soûl ! Chloé arrête de battre des jambes et s’immobilise, toute volonté anéantie, déjà sous la coupe de son ravisseur. Elle se rend sans lutter, heureuse captive. Qu’il l’attache, l’emprisonne, lui mette des fers… elle veut bien tout ! Et surtout assurer le repos du guerrier, entourer de ses bras menus son corps musclé et blessé, avant qu’il ne la transperce de son épée de chair !
Chloé ne se reconnaît plus, elle, si féministe, pacifiste… voilà qu’elle vibre et se liquéfie à la seule vue d’une casquette d’un temps révolu…
Elle s’inquiète un instant de sa compagne aux galons dorés. Il lui indique d’un signe de tête son hussard, assise non loin sur une banquette. Une coupe de champagne à la main, elle devise joyeusement avec un pompier ; une vision anachronique qui les fait sourire.
— Elle mène ses propres combats, fait Yvan avec un clin d’oeil.
Sur ce, il ferme sa bouche d’un baiser, Chloé comprend que le temps des palabres et des négociations est passé. Il descend l’escalier sans hésiter, la portant toujours, avant de la déposer avec précaution sur l’un des lits. Autour d’eux, ce ne sont que gémissements et plaintes de plaisir. Chloé n’entend rien, elle ne voit que lui qui se déshabille peu à peu… la veste couverte de décorations, le pantalon de cavalier bouffant, les bottes de cuir…
— Pouvez-vous garder votre casquette ? supplie Chloé avant de de se mordre les lèvres, abasourdie par son audace.
Il lève les yeux au ciel, mais garde la casquette à l’étoile rouge vissée sur sa tête. Il se tient nu, impérial et martial, il la considère longuement des pieds à la tête, avant de s’attaquer au sage chemisier blanc, bouton après bouton. Chloé se met à trembler comme une feuille, de désir, de trac, elle ne sait plus, et ce n’est qu’une fois nue à son tour, son corps serré contre le sien, qu’elle se détend enfin. Elle soupire de bien-être, heureuse de sentir sa peau brûlante contre la sienne, les muscles durs de son torse sur ses seins, son sexe cherchant le sien… Il prend le temps de mettre un préservatif et se pose sur elle, l’écrasant de tout son poids. Elle s’ouvre pour son conquérant, il s’enfonce en elle ; nul besoin de forcer l’entrée, il est accueilli en libérateur.
Il la chevauche longtemps, leurs corps en sueur glissent l’un contre l’autre, à un rythme effréné. Chloé ne sait si elle est propulsée au septième ciel ou à demi évanouie. Lui laisse libre cours à ses penchants, puisqu’elle a l’air d’aimer, l’étranglant par moment, broyant ses hanches, avant de la retourner pour la prendre à la hussarde et se répandre en elle.
Il la serre un instant dans ses bras, avant d’écourter ses effusions et ses murmures joyeux d’un baiser mordant.
— Quand on se croisera à nouveau, je te convoquerai à un interrogatoire poussé, petite rebelle.
Il lui glisse quelque chose de piquant dans la main.
— Tiens, tu la porteras si tu souhaites rejoindre les rangs et t’engager !
Il disparaît dans la salle de bain avec son uniforme avant que Chloé n’ait le temps de lui poser les questions qui se bousculent sur ses lèvres. S’engager à quoi ? Quels rangs ? Est-ce qu’il plaisante, comme lorsqu’il a parlé de son cheval ? Elle regarde ce qu’il lui a donné avec étonnement : une étoile rouge ! Une broche… la même que celle accrochée à sa casquette. Elle est magnifique, son coeur se serre de joie, elle a dû lui plaire pour qu’il lui offre ce talisman ! Est-ce un indice pour le retrouver ? Sans trop y croire, elle l’examine en détails, à la recherche d’un nom, d’un numéro… En vain.
Chloé se resaisit. Depuis combien de temps s’attarde-t-elle seule sur ce lit ? Un policier et un marin s’approchent d’elle, les yeux brûlants de désir, les mains déjà baladeuses. Elle leur adresse un sourire d’excuse et se rhabille rapidement, accrochant fièrement l’étoile à sa cravate. Elle s’élance à la recherche de son officier, explore tous les recoins, avant de l’entrevoir dans le coin fumeur, en train de fumer voluptueusement un épais cigare et de rire avec le joli hussard. Chloé ravale sa déception, elle se réfugie au bar et se confie au patron du Secret ; ils se connaissent bien.
— Qui est ce bel officier soviétique, là-bas, dans le coin fumeur, tu le connais ?
— Il t’a bien plu, j’ai vu ça ! Non, je ne le connais pas, ni sa femme, c’est la première fois qu’ils viennent. Je leur ai parlé de notre prochaine soirée, dans quinze jours, ils ont eu l’air intéressés… Viens toi aussi, ce sera sans doute l’occasion de le revoir !
Le visage de Chloé s’éclaire.
— Oh super ! Ce sera une soirée « uniformes » aussi ? se réjouit-elle, pleine d’espoir.
— Ah non, une soirée BDSM cette fois !
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Merci au restaurant-club Le Secret d’avoir offert un décor à mon histoire !
Photo : Choeurs de l’armée rouge (qu’ils me pardonnent mon effronterie !)
2 commentaires
Merci pour ce compliment ! Et ce début d’histoire suite à mon histoire ! J’adore l’idée
quel plaisir que cette distraction de ton travail. Mais j’y pense. Que porter pour se prosterner à tes pieds, les honorer, s’oublier sous le martinet bien guidé? Quelques lanières de latex sur un corps nu? Un boxer ouvert sur son cul pluggé. Leo s’interrogeait en parcourant le blog de Clarissa, inquiet. Il sentait l’excitation monter. Le fétichiste s’éveillait