Duo de dominas

    Quand deux dominatrices complices s’entendent pour s’occuper d’un soumis, le temps d’une séance :

***

Deux amies partagent le même goût pour la domination.
Leurs pratiques diffèrent cependant : l’une organise des séances intimes et extrêmes dans son appartement aménagé en donjon, l’autre préfère sortir en soirée bdsm, s’étourdir de danses, taquiner des soumis de passage, au hasard des rencontres, et garder sa liberté avant tout.
— Je sais que tu aimes sortir, mais j’ai envie de te proposer quelque chose. J’organise une séance samedi soir chez moi, tu peux venir si tu veux ! Tu n’es pas obligée de participer, tu peux te contenter de regarder, ça rajoutera à l’humiliation que recherche mon soumis… et si tu le souhaites, tu pourras me prêter main forte ! Il m’appelle Madame, toi, tu seras Mademoiselle !

Mademoiselle bout d’impatience, sur les charbons ardents toute la semaine. Samedi arrive enfin, elle se présente à l’heure dite, son amie l’accueille d’un grand sourire et d’un doigt sur la bouche : la séance a déjà commencé. Elle retourne auprès de son soumis, la laissant chausser ses hauts talons, remplacer sa robe sage par une mini robe de cuir. C’est sans doute une robe magique, car Mademoiselle ressent aussitôt un afflux d’énergie et des fourmillements dans les mains, comme des envies de fesser, cravacher…
Fin prête, elle rejoint le salon plongé dans la pénombre, seulement éclairé de dizaines de bougies qui diffusent un parfum de cire chaude et une lumière douce et vacillante. Une musique religieuse emplit la pièce, rajoutant une note mystique. Elle découvre un soumis nu, à genoux sur un tapis sombre. Il porte un masque, il ne voit rien. Tout près de lui, Madame officie, resplendissante dans son élégante robe noire. Elle lui susurre des choses au creux de l’oreille, et Mademoiselle s’approche pour mieux entendre, curieuse – c’est son vilain défaut. Madame révèle à son soumis qu’elles seront deux ce soir, pour mieux le torturer comme il le mérite. Qu’il ne la déçoive pas devant une amie !

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Mademoiselle arpente la pièce, fait claquer haut et fort ses talons pour signaler sa présence, s’amusant des frémissements du soumis en réaction aux mots doux murmurés d’une voix suave et sadique par Madame. Dans un élan de générosité, Madame autorise son soumis à relever un instant son bandeau, et contempler, tête baissée, les pieds de Mademoiselle qui vont et viennent avec entrain, témoignant de son impatience à se jeter dans la séance.
— Présente lui ta bite !
Piteusement, le soumis place dans sa main une jolie petite queue recroquevillée d’effroi. Mademoiselle fixe la chose, goguenarde, fait durer le plaisir, avant de lancer quelques commentaires moqueurs. Les deux amies rient en chœur, Madame en rajoute encore, avant de se relever de toute sa hauteur. Les choses sérieuses vont commencer.
Mademoiselle ne sait pas trop sur quel pied danser, ce qu’elle peut s’autoriser, quelles sont les limites de ce soumis. Il a l’air endurant, à première vue… Elle peut compter sur son amie, ses petits signes d’encouragement, ses clins d’œil, en cachette du soumis toujours aveuglé, et elle ne perd pas une miette des confidences qu’elle lui distille toujours au creux de l’oreille, avec sa douceur mêlée de cruauté, un mélange subtil qui n’appartient qu’à elle.
— Mademoiselle a apporté de quoi te chauffer les fesses, je sais que tu n’es pas maso, mais tu vas bien lui procurer ce petit plaisir n’est-ce pas !
Mademoiselle s’empare de sa cravache avec enthousiasme, elle fait mine de s’attendrir en utilisant le coté velours, avant d’abattre ses coups du coté cuir avec ardeur, excitée par les discrets couinements du soumis. Les fesses sont à point, bien roses, elle les remet avec fierté entre les mains de Madame qui va les travailler de ses doigts gantés, les enduire de lubrifiant, pour que ça glisse bien. Mais auparavant, Madame place un énorme gode de belle taille devant la tête de son soumis.
— Suce le bien ! Mademoiselle, je vous le confie !
Mademoiselle se fait un malin plaisir à l’encourager à bien sucer le gland de silicone, lécher la hampe, l’enfourner jusqu’au fond de sa gorge, tout en lui tenant fermement la nuque, histoire qu’il ne se dérobe pas. Elle lui fait croire qu’il va bientôt sentir au cœur de ses entrailles ce phallus de Goliath et rit sous cape. Madame fait preuve de mansuétude, elle s’équipe d’un gode-ceinture de taille tout à fait raisonnable. Pendant ce temps, Mademoiselle harcèle la victime de griffures, morsures, réjouie de son extrême sensibilité. Elle se repaît du moindre frémissement, gémissement, et se remet cent fois à l’ouvrage, plus motivée et remontée que jamais ! Sans oublier de lui écraser les mains de ses talons pointus, comme par mégarde, en circulant autour de lui et l’étourdissant de petites gifles bien senties, et d’ordres secs.
— Continue de bien sucer ! Ne relâche pas tes efforts !
Madame se positionne, attrape les fesses de son soumis, les pénètre et jouis de son pouvoir en riant aux éclats. Elle va et vient longtemps, le chevauchant toujours plus loin, profondément, sans se départir de son sourire, magnifique, tandis qu’il lui tend son cul de plus belle.

Lassée par le jeu, elle rejoint Mademoiselle à la hauteur du visage du soumis, et s’occupe de lui à sa façon. Les claques se font plus retentissantes, les humiliations pleuvent. Elle lui ordonne de se lever, l’envoie au coin.
Le jeune homme se relève, chancelant, engourdi, et sa piteuse démarche fait sourire ses tortionnaires. Madame lui demande d’imiter un chien, d’aboyer, et les deux amies pouffent en attendant ses jappements ridicules. Voilà qui donne des idées à Madame ! Elle lui donne une gamelle de chien à laper, avant de lui jeter le contenu au visage, ça va lui rafraîchir les idées !
Dos au mur, il retient sa respiration, s’efforce d’accueillir de son mieux les supplices qui s’abattent sur lui. Madame souffle le chaud et le froid, manie des bougies, des glaçons, avant d’encourager Mademoiselle à verser de l’eau glacée sur son corps nu, une pluie froide qui le fait gémir, provoquant les rires des deux amies, complices pour le supplicier. Il tremble, se plaint doucement, sa beauté martyrisée excite les deux amies qui s’acharnent sur lui.
— Il est si sensible au choix et au froid, c’est trop amusant ! Allonge-toi !
Le soumis étend son beau corps sur le sol. Mademoiselle a la bouche sèche, il est superbe, un corps à damner une sainte ! Il reste inaccessible à ses désirs, et cela décuple son envie de le torturer. Pendant que Madame s’assoit sur son visage, l’étouffant à moitié, Mademoiselle poursuit ses jeux d’eau glacée, parsème le corps offert de gouttes d’eau, ici ou là, à la recherche des endroits les plus sensibles, et se régale des frémissements provoqués. Le garçon réagit comme s’il s’agissait d’eau brûlante ! Il tressaille, tressaute, excitant Mademoiselle de plus belle.
Madame va passer aux choses sérieuses et annonce gaiement : « le jeu des foulards ! »
— A genoux ! Je te laisse entre les mains de Mademoiselle, le temps de tout préparer.

Mademoiselle se réjouit du cadeau, elle s’accroupit devant le soumis prosterné et le taquine de toutes les manières, en lui pinçant les joues, lui griffant les chairs, l’empoignant, manipulant son visage de façon à lui faire perdre ses repères, avant de renverser sa tête en arrière en tirant ses cheveux.
Une collection de fins foulards se déverse sur le sol, Madame demande à son amie de passer les menottes au pauvre garçon, et noue un premier foulard autour de sa tête.
— Il ne voit toujours rien, et à présent, il respire plus mal. Nous, on ne voit plus son visage avec ce foulard, il ne peut plus espérer nous apitoyer avec sa bouille, il a perdu son identité, il n’existe plus… c’est bien plus facile de le torturer ainsi tu ne trouves pas ? On va encore mieux s’amuser !
Elle rit, s’amuse à étouffer son soumis d’un foulard supplémentaire, deux secondes seulement, assez pour lui faire perdre le souffle. Madame est lancée, elle demande à son soumis de s’allonger à nouveau, et pose sur son visage du cellophane, deux secondes encore, à plusieurs reprises, vite, avant de s’asseoir sur son visage sans façon. Elle cède bientôt la place à Mademoiselle, qui s’installe à son tour avec allégresse, protestant contre le nez pointu du soumis qui la gène, il faudrait le couper !
Madame fait claquer des ciseaux.
— Oui, et sa bite aussi, qui sert à rien !
Les deux dominatrices considèrent sa verge, elle l’avait complètement oubliée celle-là ! Elle se dresse à peine, intimidée contrariée, malmenée. L’ordre tombe :
— Masturbe-toi !
Le pauvre garçon a bien du mérite à obéir, car Madame pèse à nouveau sur son visage, et les agaceries de Mademoiselle sur sa peau s’intensifient.
Entre les quolibets des deux maîtresses unies pour le torturer, les souffrances qu’elles lui infligent, le garçon réussit néanmoins à bander pour de bon ! Son courage est salué, ces dames s’intéressent, se penchent sur le sexe qui sort de sa coquille : la lente montée du phallus reste un phénomène mystérieux et envoûtant. Lui sait qu’il dispose de peu de temps, Madame s’impatiente déjà, menace de le renvoyer frustré chez lui… alors il se concentre, s’applique sous son regard, aidé ou distrait par les mots qu’elle lui chuchote.
Mademoiselle se tient enfin tranquille, fascinée par les mouvements de la main sur le sexe, de plus en plus vite, jusqu’à l’orgasme. Des gouttelettes blanches s’échappent, recueillies du bout des doigts par Madame, qui s’amuse à les faire lécher par le bienheureux soumis, enfin apaisé, récompensé de son endurance et de son abnégation.

Elle l’expédie sous la douche, le traitant de dégoûtant, et Mademoiselle en profite pour s’éclipser, enchantée de sa soirée ! Il était trop mignon ce soumis, touchant dans son abandon.
Il est entre de bonnes mains, nul doute que Madame n’en a pas fini avec lui. Une fois récuré, nu, et vulnérable, d’autres idées, d’autres envies vont jaillir. L’imagination de Madame n’a pas de limite…

 

Photos : Alain Massa

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