La Monarch, samedi 22 avril

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   Un petit récit de soirée : La Monarch, samedi dernier !

  Ce soir-là, une effervescence inhabituelle s’ajoute à mon impatience grandissante à l’approche de la soirée : le lieu est secret cette fois ! Un parfum d’interdit flotte dans l’air et excite ma curiosité.
  Deux heures avant la soirée, l’adresse, enfin, je suis déjà sur les starting blocks, mais il me faudra encore patienter : ce n’est pas si loin (soupir de soulagement, je me souviens de quelques soirées techno cultivant elles aussi le goût du secret : l’adresse tombait, implacable, indiquant un entrepôt au fin fond de la banlieue. J’ai beau aimer la techno, tout amour à ses limites (géographiques), j’ai quand même visité de nombreux entrepôts dans des zones industrielles désertes — motivation, quand tu nous tiens). Cette fois, ce sera aux limites de Paris ! Ni tout à fait Paris, ni tout à fait la banlieue – je n’en dirai pas plus !
   Une fois arrivés devant la fameuse adresse, nous échangeons des regards perplexes avec mon ami, avant de nous laisser guider par les basses qui pulsent en sourdine non loin. C’est en face ! Nous nous dirigeons vers le son, et l’aventure commence.
   Nous nous retrouvons dans un « non lieu », un lieu frontières qui n’existe pas, une zone pour rien, investie par des oiseaux de nuit amateurs de gros son le temps d’une soirée. Un no mans’land bientôt surpeuplé de filles et de garçons, pour la plupart lookés fetish, et ivres de liberté, de danser et s’aimer !
  Ce vaste espace, mi industriel, mi entrepôt, bien underground et interlope (j’adore ce mot ^^) est aménagé pour l’occasion avec un bar, une tente dédiée au vestiaire, une autre pour la dark room (pas si dark que ça, en tout cas pour l’instant 😉 )
   Les lumières, le son, nous plongent immédiatement dans l’ambiance, ainsi que les flots de fumée artificielle qui nous entourent de brouillard par moments. Il fait un peu frais en ce début de soirée, et je m’inquiète en considérant l’immense hauteur sous plafond ; j’aurais dû garder une petite laine. Mais l’atmosphère se réchauffe à vue d’œil, entre la foule et la danse, j’ai vite bien chaud !
  Je retrouve des amis des soirées fetish-bdsm, nous formons un temps un petit groupe soudé avant de nous éparpiller et de nous fondre parmi les danseurs. Nous apportons une touche BDSM, son énergie particulière, qui attise la curiosité et les désirs. Une amie dominatrice fouette de son martinet un bel homme musclé qui découvre ces sensations, et se laissera peut-être tenter par le fouet, plus tard.
  De mon côté, je retrouve un ami de soirées, grand fétichiste des pieds, et m’installe avec enthousiasme sur un banc près du bar. Un massage est bienvenu après avoir tant tapé du pied ! Des fêtards souriants viennent se poser près de moi un instant, curieux, intrigués (et pour me conter fleurette aussi). Ils me demandent pourquoi mon partenaire fait ça, s’il aime ou si je l’oblige, si je serais prête à le faire moi aussi  — heu, non, n’étant pas fétichiste des pieds. Je réponds avec plaisir à toutes leurs questions sur le BDSM, et leur conseille de venir samedi prochain, pour la Master Squat. Ce sera une soirée techno aussi, mais avec une couleur bien plus SM, et tout un donjon aménagé (pure abnégation de ma part, puisque je n’y serais sans doute pas, pour cause de vacances). Ils me distraient de mes sensations, et je me concentre à nouveau, car je profite d’un divin massage des pieds par un authentique fétichiste des pieds. Il me masse longuement, et dans la continuité de ses massages, je le laisse m’embrasser les orteils, les suçoter… je ne l’autorise pas souvent, mais c’était si bien amené ! J’essuie mes pieds sur sa chemise, un peu de trampling du poitrail au passage, et je le laisse me remettre mes bas en l’aidant un peu (ouf, mes dim-up collent toujours, sinon j’en étais quitte pour les tenir de mes mains toute la nuit, j’aurais eu une drôle d’allure ^^) , puis mes chaussures, et je suis prête à rejoindre la foule des danseurs, pleine d’énergie pure qu’il me faut dépenser d’une façon ou d’une autre.  
  Je me faufile à travers la foule et progresse au plus près du son, tout près du DJ, fascinée de le regarder se démener en rythme devant ses platines pour nous composer un set d’anthologie. Devant lui, un vrai tableau de bord digne d’une fusée ! Il nous emmène loin, nous décollons à pleine vitesse pour un voyage au coeur du son. Je repense à nos échanges avec l’un des organisateurs en début de soirée : « un set techno, c’est comme une histoire, avec un début, une introduction, et puis un déroulé avec ses rebondissements, et enfin, une conclusion » ; ça me parle ! Je danse en me laissant porter par « l’histoire », les accélérations, les crescendos, les brusques retombées (il faudrait que je me forme un peu mieux sur les secrets de la techno, qui agit directement sur nos corps).. tout près du DJ, les basses pulsent dans nos ventres, nos poitrines, nous vibrons des pieds à la tête, nos cœurs battent à l’unissons, nos pieds aussi. On est serrés les uns contre les autres, un bain de foule d’inconnus, d’anonymes, avec de nombreux visages plus ou moins connus, souriants, déjà croisés lors de précédentes soirées. Certains m’abordent « tu viens souvent à la Monarch, non ? Oui ! » On est comme une famille, mais il n’y aurait que des enfants qui font des bêtises 😉. On veille les uns sur les autres aussi, on me demande si ça va, si je passe une bonne soirée ; oh oui alors ! Le son est vraiment bon, mais plutôt un peu moins fort que d’habitude, on peut se parler à l’oreille. — Évidemment, on se marche parfois un peu sur les pieds, ou je redoute de recevoir sur ma robe la cendre de la cigarette de mon voisin qui s’agite en fumant. Mais j’aime cette liberté là aussi, pouvoir fumer partout, grâce au gigantisme de la salle.
  Et quand la foule devient trop dense autour de moi, se resserre, il me suffit de reculer, et de danser à la lisière du bar et de la piste de danse, sur « le seuil », haut lieu de rencontres en tous genres. Là on a de l’espace pour bouger, même si on n’est plus tout à fait « au cœur du son », une expérience incroyable que je peine à décrire : danser dans une sorte de transe, n’importe comment (moi en tout cas), en surfant sur la musique, accompagnée de centaines de danseurs tout aussi dingues de musique (certains dansent vraiment bien, je les regarde avec plaisir, leur corps ondule et épouse parfaitement les rythmes).
  Il est déjà tard, des participants arrivent encore, en mode « After », frais comme des gardons, et plongent à corps perdus dans la foule. La soirée bascule peu à peu, mais moi je dois partir, une valise m’attend, et puis un train.
  On quitte la soirée comme on passe une porte dimensionnelle : on se retrouve dans un autre monde : la ville la nuit, tranquille, silencieuse, à peine animé par de rares voitures et les clignotements lents des feux rouges, à mille lieues de la techno qui se déchaîne tout près, emmenant les danseurs au-delà du réel.

  Pour en savoir plus :

La Monarch, prochaines soirées : 6 mai, 20 mai
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   On me demande souvent si la Monarch est une soirée gay ou pas ? A la base, oui, elle s’adressait plutôt aux garçons, et ils sont nombreux, arborant leurs muscles mis en valeur par leurs harnais de cuir. Tout le monde est bienvenu, toutes les créatures de la nuit, nous sommes nombreuses à aimer son ambiance particulièrement festive, bienveillante, all inclusive, ouverte… dans l’air du temps, comme on aime 🙂
Et sa petite soeur BDSM : La Master Squat, prochaine soirée : 29 avril
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   On retrouve le son techno intense de la Monarch, avec cette fois des équipements BDSM, et un dress code fetish obligatoire, histoire de se mettre dans l’ambiance à fond. Une soirée pour toute la communauté techno et fetish, toutes tendances confondues.

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