Rock acrobatique

Petite anecdote de soirée (ne me demandez pas laquelle !) :

J’adore les soirées techno, les soirées gothiques, mais ça me démange parfois de danser le rock, de virevolter à en avoir le tournis, et de m’envoler ! (entre des mains expertes). Je furète sur le net en quête de la soirée ad-hoc, et trouve bientôt mon bonheur.

Je me présente le jour J, souriante et pleine d’espoir, brandissant ma pancarte invisible « y-a-t-il un danseur de rock dans la salle ? »
Après quelques instants d’errance en solitaire et d’observation des mœurs, us et coutumes en vogue dans cette soirée (toujours intéressant de sortir seule et d’observer ses congénères. Finalement, c’est pareil dans toutes les soirées, peu ou prou : le relou qui aborde toutes les filles, le timide qui jette des regards en coulisse sans jamais oser aller plus loin, etc…), un espèce de James Bond en full costume s’avance vers moi :
– On tente un rock ?
– Oh oui !!
Il ne se montre pas effrayé outre mesure par mon enthousiasme excessif et m’entraîne aussitôt, me faisant tournoyer dans tous les sens ! Une chance, on a de la place… et il est doué ! Quel plaisir de tourner d’un côté, de l’autre, à toute vitesse… un peu trop vite à la réflexion. J’avais oublié ma faible endurance, et au bout d’une chanson, je suis déjà à demi-évanouie – mais hors de question de l’avouer, tant qu’il veut danser, j’en suis !
Las, je n’avais pas pensé à mon sac de soirée en bandoulière contenant l’essentiel : mon ticket vestiaire, de quoi m’offrir un coca, des bouchons d’oreille… En soirée fetish, je porte des porte-monnaie de poignets, mais ils me semblaient moins adaptés pour cette soirée-là.
Et voilà que cette petite sacoche de rien du tout se met à perturber la danse ! Elle s’élance dans les airs à contre-courant, nous fouette les flancs en revenant à toute vitesse comme un élastique, le fouette même à un endroit sensible – mais il a le tact de garder le sourire. Je commence à me sentir penaude et au bord du fou rire à la fois, avec ce sac qui joue les trouble-fête et se mêle à la danse dans le mauvais sens. Lors d’une passe particulièrement acrobatique (ce n’est pas ma préférée d’ailleurs), la longue et fine lanière s’emberlificote autour de nos bras, nous attache l’un à l’autre un instant, sans que l’on parvienne à se libérer des nœuds. Nous devons nous arrêter de danser pour dénouer les liens (cela me rappelle la séance de shibari à deux dont je rêvais…). Je tiens ensuite cette sacoche qui n’en fait qu’à sa tête bien serrée contre ma taille, m’efforçant de ne danser que d’une seule main, ce qui nuit un peu au plaisir.
Je dois demander grâce, ne tenant plus debout, maudissant une fois de plus mon manque d’endurance.
Un peu plus tard, un autre homme m’invite à danser le rock, je suis ravie ! Mais il ne connait qu’une seule et unique passe… Le plus loooong rock de ma vie, je n’ai pas osé me défiler ! (Il a dû me voir danser le rock de loin et a flairé le filon…)

Moralité : je reviendrai à cette soirée (il y a des danseurs de rocks. Enfin, au moins un), mais sans mini sac en bandoulière, j’assumerai mes porte-monnaie-bracelets !

 

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