Bibliothèque rose abandonnée

Samedi dernier, je regarde un stand de livres à donner, l’un me tente en particulier, un livre édifiant datant de la fin du 19e « Les heures sérieuses d’une jeunes femme » (écrit par un homme, évidemment, je sens que je vais rire — un rire amer, en pensant au sort de mes sœurs du 19e, j’ai lu des extraits qui m’ont fait bondir ! Qu’il est doux de vivre ici au 21e, malgré ses défauts). Je remarque aussi des livres jeunesse d’autrefois… Un homme se tient à côté du stand et m’encourage.
— N’hésitez pas surtout, servez-vous !
— J’en ai déjà pris un, je ne veux pas abuser… (je lui montre le livre sur l’éducation des jeunes femmes)
— Prenez-en autant que vous en voulez, ils vont tous partir à la benne…
— Oh ! Même ces anciens livres, de la Comtesse de Ségur, ils datent du tout début 20e !
— Oui, ceux-là aussi…
Mon cœur saigne, impossible de les imaginer détruits, jetés… Je ne peux quand même pas emporter tout le stand faute de place chez moi, mais je peux au moins sauver quelques romans jeunesse ! Sans la moindre intention de relire « L’auberge de l’ange gardien » ou « Le général Dourakine » pourtant. Les prendre et les garder n’a donc aucun sens, éprouver de la compassion à leur égard encore moins… (et à la fin des temps, tout sera détruit de toute façon, me susurre ma raison, en vain)
Je les feuillète depuis, charmée par leurs délicates gravures, et, comble de joie, je découvre des marque-page d’autrefois, et même une carte postale de « mamie chérie »
Bien sûr, je ne sais pas où les mettre… ils se retrouvent dans un coin, un sort à peine plus enviable que la poubelle ! (Mais il y a de l’espoir, quand il n’y en a plus dans la poubelle ^^)
Je rêve d’une immense bibliothèque, avec mes livres bien rangés par genre : les classiques, les romans jeunesse, la SF, le fantastique (avec la place belle réservée aux fantômes), les livres érotiques (avec les romans bdsm bien tous ensemble), les romances, la littérature blanche, les livres anciens… (les policiers et thrillers j’arrive encore à les donner), …
Au lieu de cela, mes livres lus atterrissent dans des cartons, avant de rejoindre la cave. Et puisque la cave est pleine (parait-il), les cartons s’empilent à présent dans ma chambre… Le syndrome de Diogène me guette, je vais finir ensevelie sous des écroulements de cartons et des piles de livres instables !
(note à moi-même : ne jamais repasser devant ce stand)

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