Idée d’histoire osée inspirée par mon voyage récent, à développer pour une future nouvelle peut-être : « Voyage linguistique », ou comment le manque de vocabulaire permet toutes les audaces…
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— Quoi, tu pars encore à Berlin ? s’étonnent ses amis, et toute seule en plus !
— Oui, j’aime beaucoup la techno, confesse Alice avec un petit sourire gêné.
Ce n’est qu’une partie de la vérité, mais elle reste bouche cousue, protégeant farouchement son jardin secret.
Quand on est timide et que l’on se pique de romantisme, parvenir à ses fins (baiser) se révèle un parcours semé d’embûches : il faut batailler à fleurets mouchetés avec l’élu de son corps, à coups de fines allusions, de jeux de mots subtils, de perches tendues plus ou moins clairement, se chercher, se fuir, se montrer à la fois mystérieuse, sensuelle, complice, pudique et sexuelle…
À l’étranger, d’un coup de baguette magique, tout devient possible et simple ! Alice se métamorphose, s’épanouit, devient une créature assoiffée de sexe, assumant enfin ses désirs. Elle va droit au but : le 7e ciel, sans passer par tous les méandres de la carte du tendre. Ses séjours sont si courts, pas le temps de tergiverser et de tourner autour du pot… Et surtout, son manque de maîtrise de la langue de Goethe, et même de Shakespeare, entraîne des raccourcis osés, avec le peu de mots qu’elle connait : « I want to fuck you ! » Alice ne ressent aucune honte, elle qui rougit si vite et pour bien moins que ça en France. Elle sait qu’elle ne reverra jamais ces garçons, qu’ils lui répondent oui ou non n’a au fond aucune importance, alors à quoi bon prendre des gants ! Elle les regarde droit dans les yeux en souriant, suspendue à leurs lèvres, dans l’attente du verdict.
Étrangement, ils acceptent tous, enthousiastes, sans doute excités par l’exotisme de la proposition et ce delicious french accent !
– Photo : film Lost in translation
