Cluedo érotique – Chap1. Les forces en présence

Cela fait longtemps que je n’ai pas publié de feuilleton sur mon blog ! La période de Noël m’inspire, avec une histoire autour d’un jeu bien connu…
C’est un ami m’a soufflé cette idée un jour : « et si on s’inspirait du Cluedo pour s’amuser à écrire une histoire érotique ? »
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Enfin presque… en tout cas, mes fantasmes se sont emballés : le Cluedo offre un décor idéal avec son manoir fastueux, l’esthétique des années 20, et des personnages hauts en couleur, équipés d’accessoires évocateurs…

Donc, bienvenue dans mon jeu de rôle érotique grandeur nature 😉
– en espérant ne pas avoir de souci avec la société commercialisant le jeu ! J’ai pris beaucoup de plaisir à y jouer enfant, et plus tard aussi (les petites armes, les figurines, et le plan joliment illustré plaisaient à l’amatrice de maisons de poupées que j’étais), en aménageant quelque peu les règles, sinon, on passe son temps à tenter d’aller d’une pièce à l’autre ! Mes personnages aussi vont se jouer des règles (de bienséance)

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L’accueil des convives dans le salon

— Bonjour à tous et à toutes, les salua leur hôte. Bienvenue dans notre jeu de rôles grandeur nature autour du Cluedo, jeu de société bien connu, interprété dans une version inédite et tout à fait irrévérencieuse, puisque, comme vous le savez, nous avons corsé l’histoire. C’est donc un Cluedo pour adultes, il ne sera pas question de tentatives de meurtres ou de violences, sauf celles consenties et même vivement souhaitées par les participants et participantes, si vous voyez ce que je veux dire ! Je suis le docteur Lenoir, et Dieu merci, je ne suis pas assassiné dans ce Cluedo consacré aux plaisirs et à l’amour de son prochain. Je serai votre maître du jeu, disponible pour toute question et à tout moment, pour gérer d’éventuels litiges, ou pimenter le jeu si besoin, mais si j’en juge par nos échanges virtuels, il me semble que cela ne sera pas nécessaire. Vous connaissez déjà Madame Leblanc, notre soubrette, elle vous a accueilli à votre arrivée dans le hall et débarrassé de vos manteaux.
La jeune fille fit une petite révérence en relevant sa mini robe et son tablier blanc, laissant entrevoir la naissance d’un ravissant porte-jarretelle en dentelle.
— Enchantée, appelez-moi Blanchette, pour vous servir !
— Très bien… Blanchette, c’est noté ! approuva le docteur Lenoir. Voilà un charmant surnom qui ne laisse aucun doute sur votre nature soumise. J’invite les autres participants à se présenter, fit-il avec un geste vers les invités, même si vos tenues nous donnent des indices… D’ailleurs, bravo pour ce respect du dress code et de vos couleurs ! J’espère que vous avez aussi bien travaillé vos fiches de personnages, car nous nous sommes éloignés de nos modèles… Honneur aux dames ! Mademoiselle Rose je présume, supposa-t-il devant une jeune femme en robe de soirée de satin rose. Quelle robe ravissante ma chère, parfaitement assortie à votre teint.
Tous les regards se tournèrent vers la jeune femme : son décolleté outrageux, sa robe fendue jusqu’aux fesses, ses longs cheveux noirs…
Mademoiselle Rose ondula sur le canapé et sourit gracieusement.
— Oui, tout à fait ! Vous pouvez m’appeler Rose tout court… J’ai 25 ans, je suis actrice, et je suis célibataire pour le moment, avoua-t-elle en battant des cils.
Un homme en soutane la contemplait, la bouche entrouverte et le regard fixe. Le révérend Olive. Elle lui adressa un clin d’œil qui déclencha immédiatement son érection. Il rougit.
— Vous n’oubliez rien mademoiselle ? On est entre nous voyons, insista le docteur Lenoir.
— Je suis aussi strip-teaseuse !
Elle releva la tête en signe de défi ; le premier qui oserait tenter une allusion graveleuse aurait affaire à elle !
— Merci Rose ! Nous espérons profiter d’un show au cours de la soirée… Seulement si le cœur vous en dit, s’empressa d’ajouter le docteur Lenoir devant son regard courroucé. À côté de vous madame Pervenche je suppose, d’après cette superbe robe bleue.
— Bonsoir, je suis madame Pervenche en effet. Mais contrairement au jeu du Cluedo classique, je n’ai pas de lien de sang avec mademoiselle Rose, Dieu merci ! Je suis actrice moi aussi, et j’ai un âge qui ne s’avoue plus, contrairement à ma jeune voisine.
— Allons madame, dites-nous toute la vérité, point de secrets entre nous…
— Je vous ai dit la vérité ! Bon, je suis dominatrice en réalité, et je vous garantis que c’est comme jouer au théâtre, avec des mises en scène, des décors, même s’il n’y a qu’un seul spectateur, également acteur d’ailleurs ! Appelez-moi madame jusqu’à nouvel ordre. Ah, et je tiens au vouvoiement.
— Merci madame, s’inclina le docteur Lenoir, avant de se tourner vers son voisin.
— Colonel Moutarde ! tonna l’homme. Appelez-moi colonel, cela conviendra. Mes missions sont classées Secret Défense, je ne peux rien vous révéler d’autre que mon souhait de vous plaire, conclut-il d’un ton péremptoire, foudroyant l’auditoire.
La pointe de sadisme dans son regard ne laissait aucun doute sur la nature de ses appétits. Madame Pervenche le toisa ; un collègue, de toute évidence.
— Et moi je suis le Révérend Olive, fit l’homme à côté de lui.
Il se lança dans une drôle de révérence, pinçant les plis de sa soutane comme s’il s’agissait d’une robe de bal.
— Je suis là pour vous pardonner vos péchés, ceux de chair uniquement, je ne connais rien aux autres, et punir vos débordements avec amour ! Amen.
Son regard lubrique balaya l’assemblée, il se passa la langue sur les lèvres avec gourmandise et se tourna vers son voisin.
— Je suis le professeur violet, inventeur de jouets pour ces dames. Je fabrique des objets destinés à leur plaisir, des sextoys en d’autres termes !
Il battait des cils, qu’il avait fort longs, et madame Pervenche se dit qu’elle en ferait bien son dessert. Cependant, il n’avait d’yeux que pour mademoiselle Rose lui aussi ; il faudrait faire entrer cette demoiselle dans la danse. A la réflexion, ce révérend en tenue de curé d’autrefois lui plaisait mieux, l’idée de saccager ses vœux fouettait ses appétits.
— Et maintenant que tout le monde s’est présenté, nous allons passer aux choses sérieuses ! Blanchette, servez-nous du champagne et trinquons.
Le docteur Lenoir regarda avec satisfaction les grandes manœuvres commencer, les premiers rapprochements s’opérer, ces messieurs jouant les jolis cœurs, ces dames les citadelles imprenables… Il les laissa en roue libre quelque temps avant de taper dans ses mains et d’annoncer de sa voix de stentor.
— Suivez-moi dans la salle à manger !

à suivre…

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