Un accueil chaleureux

Je suis décalée dans le temps… Je pense au 6 juin 1944 ! Tellement touchée que tant d’hommes soient venus de si loin pour nous libérer des griffes de l’ennemi, au péril de leurs propres vies. Nous ne représentions rien pour eux, ils ne nous connaissaient pas, et ils sont venus risquer leurs vies pour nous. Reconnaissance éternelle !
Cela m’a donné envie d’écrire une petite romance sur ce thème, la reconnaissance, suivie de l’admiration, et puis, de fil en aiguille…
(Écrit d’une traite une nuit d’insomnie, sans vérifications historiques. N’hésitez pas à me signaler toute erreur ou approximations, cela m’intéresse…)

***

Jacqueline se réveilla en sursaut, elle ne rêvait pas, elle entendait des pas dans le jardin. Quelqu’un marchait autour de sa maison. Elle retint sa respiration. Depuis quelques jours, elle ne dormait que d’un œil, sur le qui-vive. Les rumeurs de débarquement allaient bon train, les Allemands se montraient nerveux et multipliaient les contrôles. Où, quand, personne ne le savait – sauf la résistance peut-être.
Elle finit par se ressaisir, autant affronter l’ennemi que mourir de terreur. Comme son Henri lui manquait ! Prisonnier de guerre depuis la défaite, elle n’avait aucune nouvelle… Pourquoi ne lui écrivait-il pas ? Etaient-ils seulement encore fiancés ?
Elle enfila sa robe de chambre, prit le fusil de chasse de son père, paix à son âme, et descendit les escaliers. Elle ouvrit sa porte d’entrée d’un coup et alluma la lumière du porche. Elle écarquilla les yeux, une silhouette se tenait sur le pas de la porte.
— Shut the ligtht miss please, stop the… lumière, chuchota l’homme.
Jacqueline s’empressa d’éteindre, avant de faire signe à l’inconnu d’entrer. Un Américain ! ça y est, ils avaient débarqué, enfin ! Et pile dans son jardin… Tous ces hommes venus de l’autre côté de l’atlantique pour les sauver, les libérer, sans rien connaître d’eux. Des volontaires pour la plupart… Bouleversée, elle se promit de s’occuper de son mieux de cet américain tombé du ciel. Un parachutiste ; il était en train de mettre en boule son parachute. Il le lui tendit, elle comprit qu’elle devait le cacher. Elle hocha la tête et le fourra dans le placard de l’entrée ; elle trouverait mieux demain.
Ils se regardaient, indécis. Lui ne connaissait que quelques mots de français, appris pendant l’entraînement, et il possédait un petit livret, avec des phrases clef pour toutes les situations, ou presque. Jacqueline se mordait les doigts d’avoir été si dissipée chez les sœurs, et renvoyée du couvent avant le bachot. L’anglais ce n’était pas son fort, elle ne savait rien dire, à part I love you, mais c’était sans doute prématuré, et aussi quelques paroles de chansons à la mode. L’Américain avait des yeux si bleus, elle aurait pu s’y noyer ! Il mâchouillait un chewing-gum, beau comme un acteur de cinéma malgré ses joues couvertes de boue – il avait tant plu ces derniers jours.
John la regardait en souriant, se prêtant à son examen avec flegme. Cette petite française n’avait pas froid aux yeux ! Dieu merci, elle n’avait pas crié ni ameuté le voisinage ! Quelle guigne d’avoir atterri dans ce village inconnu, seul. Ce n’était pas ce qui était prévu apparemment, car il n’avait pas retrouvé les autres. Demain il aviserait, tenterait de s’orienter. En attendant, il espérait pouvoir rester, il se sentait secoué, épié. Les avions Allemands tournaient sans relâche au-dessus de leurs têtes. Il consulta son livret et articula, avec un accent irrésistible.
— My name is John, nice to meet you ! Je peux… rester… la nuit ?
Jacqueline approuva de la tête. Elle vivait seule, ses parents étaient décédés peu de temps avant la guerre. Elle se consolait en pensant qu’ils étaient partis en temps de paix, après avoir vécu la terrible « der des der » – soi-disant.
Encouragé, John poursuivit, feuilletant fébrilement les pages de son livre.
— Merci… May I take a bath ? Un bain… s’il vous plait ?
— Oui bien sûr ! Heu, yes…

Jacqueline le guida jusqu’à la salle de bain et lui donna une serviette, avant de se retirer discrètement. Elle devrait ranger la salle à manger, mettre la table ; son soldat aurait sans doute faim, mais elle restait paralysée, ne pensant qu’à lui en train de se laver, nu dans sa salle de bain. Elle réalisa qu’elle était toujours en robe de chambre, et préféra s’apprêter, se maquiller, renouant avec son adolescence joyeuse. Elle choisit une robe pour aller danser au bal, du temps où ils se fréquentaient avec Henri, son collier de perles qui lui venait de sa grand-mère, et se coiffa de son mieux. Elle manquait de temps pour refaire sa mise en plis, tant pis.
L’Américain émergea bientôt, la serviette trop petite ceinte autour de sa taille. Il était tellement grand, bien plus que tous les Français du village ! Plus musclé aussi… Son cœur se mit à battre plus fort, tandis qu’elle le contemplait ; ses cheveux mouillés, les gouttes d’eau miroitant sur sa peau bronzée, son grand sourire, et toujours son éternel chewing-gum qu’il mâchouillait avec nonchalance.
Lui la regardait, attendri ; elle s’était mise sur son 31, pour lui ! Il aurait voulu l’emmener danser dans un club de jazz, l’inviter au cinéma, lui offrir une glace…
Jacqueline fouilla une armoire et lui remit quelques vêtements de son père, trop larges, mais ils feraient l’affaire. Elle n’avait jamais pris le temps de les trier et de les donner, et s’en félicitait. Son Américain avait une drôle d’allure, elle étouffa un rire entre ses mains. Beau joueur, il se mit à rire avec elle, et leva les bras en signe d’impuissance. Il aurait fallu rallonger les ourlets, resserrer la taille, mais le temps manquait pour s’installer devant sa machine à coudre. Jacqueline voulait profiter de sa présence avant tout.
Elle se secoua ; il devait avoir faim. Elle porta une cuiller imaginaire à sa bouche et se lécha les lèvres avec une mine interrogative. So pretty pensa John. Il se demanda ce qu’elle lui proposait exactement, tant ses mimiques étaient sexy, et se hâta d’opiner, prêt à tout.
Elle le conduisit en cuisine et prépara un dîner improvisé, avec un sourire contrit —les temps étaient difficiles, les restrictions nombreuses. Les poules donnaient toujours des œufs cependant, braves poulettes, et ils se régalèrent de son omelette et de son potage aux légumes. Sans oublier un verre de vin rouge, il fallait faire honneur à la réputation de la France !

Ils restaient plongés dans le noir, ça n’aurait pas été prudent d’allumer les lampes. Il fallait se contenter d’une bougie, qui apportait une touche romantique, incongrue en ces temps de guerre.
John lui fit un clin d’œil et sortit du chocolat de son paquetage. Les yeux de Jacqueline brillèrent, elle n’en avait pas mangé depuis le début de la guerre ! On le trouvait au marché noir, mais trop cher pour ses maigres économies. Elle ferma les yeux tandis que le carré magique fondait doucement dans sa bouche. Elle ne voulait pas le croquer pour faire durer le plaisir. Les arômes chocolatés chatouillèrent ses papilles avant d’exploser dans sa bouche, la faisant frisonner de plaisir. Mmmmmm… le goût des plaisirs d’avant !
John avait aussi des cigarettes dans sa besace. Il en alluma deux grâce à la bougie, et en tendit une à sa nouvelle amie, conquis par ses yeux bruns pailletés d’or. Ils fumèrent en silence, échangeant quelques rares paroles laborieuses et des rires, Jacqueline comprit qu’il s’était perdu. Elle alla chercher une carte, et pointa son village.
— On est là !
Il compara avec son plan.
— Thanks god, it’s not too far ! I hope my division is still waiting for me…
Jacqueline ne comprenait pas tout, seulement qu’il repartirait dès que possible. Son cœur se serrait, elle voulait qu’il s’attarde encore…. Elle se sentait si seule ! Elle se secoua, elle ne devait pas se montrer égoïste, mais penser à la France ! John posa son doigt sur son lieu de rendez-vous, et elle traça un chemin discret pour s’y rendre depuis sa maison, à l’écart des routes fréquentées. Son doigt toucha le sien ; elle ressentit comme une décharge électrique dans tout son corps. Elle retira vivement sa main, comme brûlée vive.
— Thanks you, lui dit-elle, en lui serrant le bras avec reconnaissance.
Merci d’être venus, merci de tant de générosité, d’abnégation, merci de venir vous battre pour nous, de nous sauver, de repousser les Allemands… Faute de mots, elle espérait transmettre son message en lui pressant doucement le bras. Et puis sa main, ignorant son cœur qui battait à tout rompre.
Il comprit, lui sourit en retour, et articula avec son accent de cowboy :
— De rien, ma demoiselle.
Jacqueline fondit de tendresse. Elle ouvrit les bras pour l’enlacer et le serrer contre elle ; tout serait dit.
Fébrile, il sentit ses seins s’écraser contre son torse, et la serra fort contre lui à son tour, ému. Il n’avait pas tenu une femme dans ses bras depuis des mois ! Et la dernière, c’était sa mère, au moment de s’engager. Elle pleurait à chaudes larmes… Il chassa ce souvenir, il ne voulait pas penser à sa mère, pas maintenant.
Ils avaient vingt ans tous les deux, et ces noble sentiments, reconnaissance, générosité… furent rapidement submergés par une vague de désir qui les engloutit corps et âme. Jacqueline sentit quelque chose céder en elle. Elle le humait comme un animal, enivrée par son délicieux parfum, un mélange de tabac, de menthe. Elle posait des mains timides sur son corps dur, façonné par les travaux de la ferme, et l’eau lui venait à la bouche. Bientôt, elle palpait son torse musclé, ses bras forts sans retenue… Avec Henri, ils s’accordaient bien, il était gentil avec elle, mais jamais elle n’avait ressenti une telle passion, un tel élan. Elle culpabilisa un instant vis à vis de lui, avant de tout oublier. Son union avec John était symbolique avant tout ; la France reconnaissante accueillait l’Amérique de son mieux !
John la souleva dans ses bras et l’étendit sur le lit. Il ne souriait plus, solennel. Il allait prendre tout son temps, il n’avait pas connu beaucoup de femmes encore. Il était déjà nu, la serviette avait glissé à terre. Il la déshabilla maladroitement, embarrassé par les tissus délicats, les agrafes récalcitrantes, les boutons trop petits pour ses doigts… Jacqueline riait et l’aidait, enhardie, pressée. John écrasa sa bouche sur la sienne, un vrai baiser de cinéma, et l’attira dans ses bras. Bientôt, ils roulèrent sur le lit, il se retrouva sur elle, allongé de tout son poids. Jacqueline frémit de bonheur, goûtant ce poids lourd sur elle, l’écrasant ; elle aurait voulu qu’il soit plus lourd encore ! Elle referma ses bras autour de son dos musclé, ses jambes s’ouvrirent, et elle l’accueillit en elle avec ravissement ; son libérateur, son soldat, son amant…
Ils s’aimèrent longtemps, oublièrent tout ce qui n’était pas leurs peaux, leurs bouches, leurs sexes. Elle, folle de désir pour son bel Américain, heureuse d’assurer le repos du guerrier ; lui, oubliant le stress des combats à venir, allant et venant entre ses jambes à l’infini, sans cesser de la couvrir de baisers, retardant l’inéluctable le plus possible. Ils refirent l’amour plusieurs fois, voulant retenir la nuit, le temps, rester ensemble insouciants le plus longtemps possible, s’épuiser de baisers et d’éteintes. Mais John ne put ignorer plus longtemps la levée du jour.

Il se leva à regret, Jacqueline fut tentée de le retenir, de le cacher ; pourquoi risquer sa vie ? Mais elle chassa cette idée égoïste, elle l’aimait pour son courage aussi !
Il lui donna le chocolat, les chewing-gum et les cigarettes. Elle lui laissa les vêtements de son père, c’était plus discret pour circuler, et un sac pour mettre sa tenue et son paquetage. Elle lui offrit une boite d’œufs aussi, ce qui les fit rire, et une photo d’elle, avec son adresse écrite derrière. Ce n’était pas assez, John voulait lui confier un objet qui comptait vraiment, il retira ses plaques militaires pendues autour de son cou. Jacqueline tenta de refuser, mais il insista ; elles ne servaient à rien, il n’avait pas l’intention de mourir, il avait une promesse à tenir : revenir la voir dès que possible, quand « tout ça » serait terminé ! Elle finit par accepter, à condition qu’il prenne sa médaille de baptême en échange. Il serait protégé par la vierge Marie ainsi ! John regarda l’effigie de Marie gravée sur la médaille ; elle ressemblait à Jacqueline avec son air doux…
Il se serrèrent longuement dans les bras l’un de l’autre, elle lui chuchota I love you de tout son cœur avec son délicieux accent français, tandis qu’il lui murmurait plein de déclarations incompréhensibles à l’oreille, et promettait de revenir bientôt. Il s’en alla sans se retourner, pendant qu’elle le suivait du regard, depuis le pas de la porte.
Elle rentra, enfouit son visage dans sa serviette de bain et pleura toutes les larmes de son corps en retrouvant son odeur bien-aimée. Le manque la torturait, déjà. Elle tâchait de se consoler ; le débarquement commençait, bientôt l’embellie ! Et puis, dans son potager, les fraises s’arrondissaient… Soudain, elle bondit sur ses pieds, pleine d’enthousiasme. Elle dénicha dans sa bibliothèque une méthode Assimil, jamais ouverte encore – elle se souvenait encore de sa déception, il y a si longtemps, quand on la lui avait offerte un Noël. Elle s’y mit bravement, enfin studieuse ; les sœurs seraient contentes si elles la voyaient. Bientôt, My tailor is rich n’eut plus de secret pour elle. Un feu de joie crépitait dans son cœur, prêt à s’embraser quand son soldat reviendrait.

John se hâtait vers son régiment, le cœur brûlant d’ardeur, motivé comme jamais, s’arrêtant à maintes reprises pour regarder et baiser la photo de Jacqueline — il devait en profiter tant qu’il était seul. Ensuite, il n’oserait plus devant ses camarades, mais il aurait une photo à montrer lui aussi, le soir ! En espérant les retrouver… A cette pensée, il allongea le pas, impatient de les rejoindre, actionnant son « criquet » régulièrement pour annoncer sa venue. La bataille ne faisait que commencer, et il comptait bien se couvrir de gloire pour impressionner Jacqueline ! Il lui écrivait déjà des pages et des pages en pensée.
Son cœur s’emballait, inconscient des atrocités à venir ; quelle chance avaient-ils de se rencontrer ? Tout les séparait, l’océan, la langue, les frontières… La folie des hommes, d’un homme surtout, les avaient jetés l’un sur l’autre, pour le meilleur, sur le rivage de la guerre. Une parenthèse bénie entre son atterrissage et le début des combats, un no man’s land où ils s’étaient cachés et aimés. Cette nuit d’amour flamberait éternellement dans leurs souvenirs et les consolerait dans les épreuves. Un cadeau du ciel, pour adoucir les horreurs de la guerre, en attendant de se retrouver.

Bien entendu, rien ne se passa comme prévu.

Photo : film Le jour le plus long

3 commentaires

  1. victor sierra a écrit :

    Re bonjour Madame : vous vouliez des précisions ; en saut de guerre on abandonne notre parachute sur place sauf pour les éclaireurs droppés en premier avec mission de baliser les zones de saut (de nuit) et mettre en place les balises de guidage … Il y’eu beaucoup de loupés ce 6 juin …Beaucoup de gars ont été largués sur les marais noyés dans moins d’un mètre d’eau étouffés par leurs voilures retombant sur eux …Pour les US à l’Ouest (secteur Ste Mère Eglise) et les GB Canda à l’Est (les planeurs de Major Howard ont atterris à quelques mètres de leur objectif par effet de surprise ont pu s’emparer du pont de Bénouville en moins de 15 minutes …Par contre les 800 paras du Major Ottway ont été dispersés à cause de la mauvaise météo ont pris du retard pour se regrouper seuls 170 ont pu neutraliser la batterie de Merville à quelques minutes du déclenchement du tir de l’artillerie navale et l’envoi des barges de débarquement parmi lesquels 177 commandos marine français du Capitaine de corvette Kieffer ( ce dernier a été conseiller technique pour le film  » D-DAY » DCD juste après la mise en salle ) Le dernier survivant(Léon Gautier DCD début JUL 2022 à eu l’honneur d’être décoré par Macron)…macron a décoré cette année le COL Achille Müller ( 17 ans en 1942 est partit de Forbach (57) à vélo qu’il à dû échanger pour franchir la nouvelle frontière du 3 ème Reich …Puis à pied jusqu’à la ligne de démarcation … Puis les Pyrennées , l’Espagne …pourchassé par la police de Franco à Algésiras il plonge en mer et nage vers Gibraltar jusqu’à la flotte GB qui l’emmèneront à Londres …Vu son nom soupçonné d’être « espion » il sera reçu par de Gaulle ira chez les paras de la France Libre entrainé par la brigade indépendante para polonaise ( pays de mes parents)…puis sautera sur la Bretagne avec sa jeep « la vengeuse » ( sources du net j’avais mis plein d’articles sur mon sky blog exterminé en 2023…) y ai mis des extraits INA sur les SAS français ( on y aperçoit le CDT « Conan » alias Chateau-Jobert Compagnon de le Libération , commandera le 2 ème RPIMa et sautera sur Suez en 1956 …intervention Franco-Anglaise avec l’appui du jeune état Israël …Puis sera recherché par les polices de de Gaule en raison de sa position de la présence Française en AFN…Le comble un des ministres de De Gaulle ( ancien CNE de la Légion à Bir Hakeim donnera l’ordre de fusiller des soldats français surtout légionnaires ??? malgré tout il portera la relique du CNE Danjou mort à Camerone en 1863 ??? il aura été 1er ministre jusqu’à l’avènement de VGE)…Concernant les premières unités aéroportées c’est les soviétiques qui ont ouvert la voie dans les années 30
    ça a tout de suite intéressé göring … les US et GB BOF … L’ancien front populaire décida de créer 2 CIES les 601 et 602 en 1937 rattachées AAF…
    vint la débacle …Utilisation massive des TAP (troupes aéroportées) depuis la Norvège hollande fort imprenable d’ Eben Emaêl ( pris en quelques heures par une CIE de paras) et 5 ème colonne en France …Hitler abandonna l’emploi des TAP massivement suite à l’invasion de la Crète en 1941 car 75% de pertes ça donna enfin l’idée aux anglais d’utiliser ce mode d’opérations …En premier avec le SOE pour parachuter des agents en France et ailleurs (dont Jean Moulin) et 39 Femmes une des plus célèbres Violette Szabo à sa 2 ème mission elle tombe sur la 2 ème SS en route vers Oradour sur Glane …
    elle vide son chargeur arrêtée , torturée , déportée puis assassinée au camps de Ravensbruck …Les anglais ont envoyé aussi 11 norvégiens sur le plateau d’arenberg pour saboter l’usine d’eau lourde empêchant les nazis de produire l’eau lourde pour leur bombe atomique … O pertes contrairement au film de 65 avec Kirk Douglas « les héros de Télémark » …Les GB ont crée aussi les SAS (Spécial Air Service) des groupes de commandos parachutés derrière les lignes ennemies pour semer la zizanie avec de nombreux paras des FFL (presque 1000 avions détruits et dépôts de carburant incendiés en Lybie pour freiner l’Afrikakorps de Rommel). Parmi les français un prof de philo l’Aspirant Zirnheld (mort au combat) dans sa veste le texte de notre prière des paras …Un blessé grave le CDT Bourgouin officier de réserve , instit à Cherchell de son métier, y perds son bras …Malgré celà il sera nommé LCL et commandera les paras français sautant en premier sur la Bretagne avant le jour J pour désorganiser les allemands afin d’empècher d’envoyer des renforts en Normandie mission prévue pour 15 jours durera 2 mois …création et armement du maquis de ST Marcel (où macron s’est rendu) …Surnommé le Colonel manchot tête mise à prix par les allemands …Vous pouvez le voir défiler à la tête des survivants à la fin du film « la traversée de Paris « avec Gabin ,de Funès et Bourvil …Puis les US et GB après le débarquement en AFN ont enfin crée des divisions TAP homologuées TAP afin de sauter en Sicile (opération Husky) 82 ème puis 101 éme US et 6 ème GB jusqu’au débarquement du 06/06/44 avec les paras français la veille… comme beaucoup de films (surtout US) on privilégie surtout suspense et spectacle )…Etant ancien expert des Armées para en plus sur votre image les voilures sont trop petites ??? et pourtant les ricains sautaient avec des « pépins » plus grands que les nôtres(60 mètres carrés)…
    tout le monde se rappelle l’anecdote de John Steele accroché au clocher ( contrairement au fim il s’est accroché de l’autre côté) …au début du film on voit une jeune résistante française en vélo jupe courte et chemisier déboutonné afin d’attirer le regard des gardes allemands sur le pont de Bénouville (Pégasus Bridge) et son complice passe avec une charrette avec des aviateurs britanniques cachés …On la revoit prendre une carabine USM1 pour faire sauter un pont accueillant 2 paras Français ( ils ont atterri à plus de 300 kms Ouest) Enfin c’est un film « culte » …bien connu (malgré des erreurs) …Un autre film à marqué mon adolescence  » le bataillon du ciel »de 1947 vu un jour à la télé dans les années 75 …d’après le livre d’un certain Joseph Kessel (auteur du chant des partisans …et de l’armée des ombres etc…) me suis rappelé toujours d’une scène 2 paras français égarrés dans un couvent planqués par les bonnes soeurs essaient de planquer leurs bottes de saut lors de l’inspection allemande …Etant trop jeune limite télé maxi 21h30 … A la même époque il y’a eu une émission des dossiers de l’écran sur les camps nazis …trop hard …direction dodo 21h00 ???le lendemain Maman me dit que Papa a appelé SVP 11 11 car sur le plateau il y’avait une femme que la brigade de partisans polonais de Papa a libéré du camps de Holiszow en Tchéko ( unique fait historique du genre avant de rejoindre GAL Patton pourchassés par les NKVD soviétiques )…je viens de retrouver l’émission sur INA …Papa l’un des vice présidents des anciens combattants polonais en France à publié un livre en 1948 …sur les actions hostiles des soviétiques en Ukraine et Pologne …les années passent je postule pour préparer ST Cyr dans un collège militaire (refusé ) malgré mon bac scientifique à 16 ans???Un nouveau Pape arrive JP2 …Papa DCD Maman est invitée par VGE à l’élysée je lui ai recollé ses semelles avant … Le Pape sort avec VGE ministres et autres personnalités un long silence …Maman ne se dégonfle pas … au nom des polonais établis sur le sol de France et de ma cousine TH… je vous salue… VGE et les autres n’ont rien capté Karol Wojtyla bouscule la foule attrape Maman et la soulève comme une plume l’embrasse et demande « tu connais TH… mon ancienne secrétaire paroissiale de Krakowie ??? « oui ST Pére j’étais la plus agée on a vu le guetto de Warsowie brûler résistante recherchée par la GESTAPO puis NKVD ai du m’enfuir seule à pied pour rejoindre la France où Papy avait un copain de la Légion connu lors de son séjour en Silésie dans les années 20 aux ordres du CNE de Gaulle un certain König… ( il commandra la 1 ère BFL à Bir Hakeim et deviendra Maréchal)…
    en 1920 les soviétiques attaquent la jeune Pologne Papy avec son escadron de cavalerie les repousse au delà de Kiew abbattu avec son cheval et pris pour mort entassé sur un tas de cadavres reveillé lorsque qu’un palefrenier lança un sceau d’eau pour éloigner les mouches …peu après il fait la connaissance de Mamy ne pouvant se marier en Pologne il fugue en Belgique son témoin devait être Koënig mais en déplacement … de retour en Pologne il est de permanence lors d’un coup d’état carrière brisée puis muté frontière Lithuanie -bellarusse …Maman est née me racontait que les bielorusses étaient si pauvres ils coupaient les allumettes en 4 …et une paire de chaussures pour tous les gamins allant à l’école donc ils se relayaient …
    en 1914 les parents de Papa ont été déportés par le tsar au delà de Kazan puis arrive la révolution bolchévique …ils s’enfuient …mangeant ce que les rouges jettaient des trains…en 1919 ils arrivent à Lwow (actuellement en Ukraine insurection propolonaise contre les bolchéviks le grand frère de Papa à 14 ans chargeait les fusils des insurgés dans la neige …Ils rentrent chez eux et Papa est né…Tonton part faire son service comme officier pilote de chasse (ai mis de photos de son crash en avion suite panne moteur sur mon skyblog)…Papa ayant réussi son concours à polytechnique de Warsowie passe ses « vacances  » à construire des fossés anti-char face à l’allemagne puis part au service militaire comme élève officier de réserve…
    Tonton est rappelé comme pilote de chasse ,car la tension monte été 39…
    Papy comme tout officier de carrière partout dans le monde en Aout 39 est muté le temps de trouver un appart il envoie Maman en « vacances » à la campagne chez une tante mère de la secrétaire du futur Jean-pol2 …ces « vacances vont durer 7 ans »…Tonton est de garde le 31 aout 39 sur un aérodrome appelle son officier de permanence : « grosse concentration d’appareils de reconnaissance à haute altitude parlez »  » fais pas ch…je pars en weekend on verra ça lundi »…le vendredi 1 SEP la WW2 éclate sans déclaration les avions rangés comme pour la parade côté Ouest sont tous détruits au sol …du coup les aviateurs et pilotes sont envoyés sans avions à la frontière russe ???seuls quelques avions subsistent du côté de Warsowie ils livreront une lutte acharnée contre la luftwaffe dont un certain Witold Urbanowicz mis au placard suite à un incident avec otto Messerschmit avant guerre finira par s’évader et commandera l’escadron 303 polonais de la RAF le plus victorieux de la bataille d’Angleterre …décoré par le roi père d’Elisabeth 2 …le 17 septembre 39 Tonton ronge son frein et scrute les radios il tombe sur un communiqué en russe de radio moscou « nos armées victorieuses rentrent en Pologne »??? sans déclaration de guerre ??? clair ayant été déporté en russie en 14 il savait parler russe …il rassemble sa section au même moment des éléments de l’armée rouge mettent des mitrailleuses en batterie??? avec force de hauts parleurs ils disent nous sommes vos « amis » ils dit aux autres qui m’aime me suive c’est un coup fourré on se casse…avec plus d’une compagnie ils se planquent dans un champs de maïs ils ont vu leurs copains être fait prisonniers des russes et les officiers séparés seront exécutés à Katyn …Suite à cet acte de désobeïssance cachés par les champs ils arrivent en Roumanie et donc désarmés par les nouveaux alliés d’hitler mais assez « cool » les autorisent à prendre le bateau sur la mer noire direction la Syrie française plus de 150000 polonais dont 3000 aviateurs rejoindront l’Armée Française …avant 40…En attendant Warsowie est assiégée et bombardée …Mamy vient enfin de trouver un appart …les stukas ont été plus rapides…La nouvelle voisine amène le café en ouvrant la porte trou béant ??? Mamy et sa jeune soeur avec son bébé ont été précipitées dans le vide et brulées au phosfore …J’ai encore des contacts car Imek le papa du bébé évadé d’allemagne c’est remarié à la plus jeune soeur de Mamy je correspond encore avec Danusia  » la petite dernière via net …n’ayant pas eu de réponse de T…pour Noël dernier j’ai appris qu’elle est DCD 10 jours avant …la fidèle secrétaire du pape ai eu une vidéo de la télé polonaise avec son kayak acheté en commun…Danusia est la descendante du LTN Niegolewski officier des lanciers polonais de Napoléon « souls comme des polonais  » ils savent se battre ils ont ouvert la route de Madrid au Canyon de Somossierra en 1808 et ont été intégrés à la garde impériale… Grâce aux charmes de la comtesse Maria Walewska et avec l’accord de son mari elle a eu une liaison avec Napoléon ainsi est né le grand duché de Warsowie pour 8 ans de 1807 à 1815 permettant à Bonaparte 1/4 de sa grande armée dont le prince maréchal Poniatowski un boulevard parisien porte son nom …un de ses descendants para de la France Libre comme Bigeard et Aussaresse sauteront en France occupée ….Papa n’a jamais été copain avec « Ponia » …ministre de VGE …par contre Maria Walewska a eu un fils « naturel » avec Bonaparte le comte d’Ornano un des premiers officiers de la Légion étrangère son descendant Michel (ministre de VGE) va décorer Papa de l’ONM 7ème étranger à être décoré…
    j’étais au ministère avec Maman à la cérémonie j’étais encore mineur …Concernant Maman à la campagne fin .39 Papy veuf prisonnier et Papa prisonnier aussi lors de la contre attaque de la Bzura face aux boches…Un jour Maman voit débarquer des SS à la ferme fin 39 TH était plus jeune ils demandent à Oncle zdislaw de se mettre en tenue de cérémonie et embarqué en camion direction Oswiencim plus connu sous le nom d’Auschwitz…entre temps Tonton avec sa compagnie rejoint les français en Syrie transportés par terre et mer ils gagnent l’Algérie puis embarquent pour la France direction Lyon – Bron escadrilles de chasse polonaise en France quelques victoires …les autres troupes cantonnées aux camps de Coêtquidan ou quartier Stirn à Dieuze plus de 100000 hommes en renfort pour la « drôle de guerre » avec des tchèques ukrainiens et roumains beaucoup seront intégrés aux RMLE de la Légion étrangère 2 brigades la Karpacka et Podhalanska (chasseurs des montagnes)vont renforcer la BDE des chasseurs alpins renforcée par la 13ème DBLE direction Narvik…aux ordres du GAL Béthouard …Suite à l’armistice les « chasse-bites » sont rentrés en France la 13 a rejoint de Gaulle le 14 juillet Violette invite un de ses officiers hongrois de la Légion pour le 14 Juillet elle tombe amoureuse et se marie puis s’engage dans les paras féminins du SOE son mari survivant de Bir Hacheim sera tué à El Alamein la petite est née mais Violette repart en mission encore parachutée…Tonton voyant la France capituler reprend sa compagnie direction Algérie les « british » les contactent par radio : piquez le cuirassé Strasbourg et rejoignez nous sinon on bombarde Mers el Kébir…nous pilotes pas marins ???? du coup ils sont passés au Maroc le roi les a reçus mais vous avez de drôles d’uniformes et casquettes carrées???vous n’êtes pas français ???non nous polonais on prends le prochain bateau pour rejoindre la RAF pour la bataille d’Angleterre …on n’est pas des petits joueurs on a combattu dans les airs déjà …et Tonton est reparti dans la RAF jusqu’en 1948  » dégages sale polak on n’a plus besoin de toi vas te faire fusiller dans ton paradis communiste…une bouche de moins à nourrir on a trop de migrants qui n’ont jamais combattu mais faut les nourrir ??? ce genre de remarques n’ont jamais été prononcées aux seuls 11 pilotes française de l’escadrille de Clostermann . Mais j’ai connu un autre pilote engagé en 1936 a vécu la débacle de 40 a rejoint de Gaulle le 25 juin 40 sur un bateau polonais …puis transportera le GAL en avion suite échec débarquement FFL Sur Dakkar …un jeune CES nommé Leclerc un pseudo …enmènes moi avec ton zing au dessus de Koufra 2000 bornes en avion par vent de sable ils prennent des photos et reviennent à Fort Lamy (n ajména Tchad) le fougeux Leclerc lance son offensive avec quelques vieux camions des mullets et un seul canon de 75 … les GB ont callé Leclrec continue et s’empare du fort italien de Koufra et son serment …Première victoire Française Jean DP est muté en URSS escadrille Française Normandie IL verra 3 fois de Gaule à Moscou son escadrille sera baptisée Normandie-Niemen juste 517 sorties en temps de guerre…comme tout le monde….
    IL est revenu avec son avion au dessus de l’arc de Triomphe….une fois posé au Bourget MSG gaulien Oui tu m’as triballé 4 fois en avion …je n’ai pas reçu ta demande de médaille de la libération ??? je n’ai fait que mon devoir mon Général sans plus … un homme modeste … 40 ans après il a été sollicité pour écrire ses mémoires …j’ai contribué par souscription trop content d’avoir vu son livre édité

    +++++++++++++

  2. Phil a écrit :

    Si previsible mais magnifique texte, on ne s en lasse pas !! Quel souvenir imperissable pour ces 2 êtres d avoir ce petit moment de bonheur au milieu de cette barbarie.
    Quel talent Miss Riviere !!

    1. a écrit :

      Merci beaucoup 🙂 Oui, « très cliché », mais je n’ai pas résisté ! Et je n’ai pas su terminer mon histoire… J’avais prévu une fin en demi-teinte : quelques mois plus tard, elle entend du bruit dans le jardin, elle se précipite pour ouvrir, pleine d’espoir, mais au lieu de son Américain tant attendu, c’est le retour du gentil fiancé si vite oublié… mais finalement, j’ai eu envie de laisser toutes les portes ouvertes, y compris celle du happy end !

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