Mess x Monarch – New Year Event

402648883_649212000727341_872428399551382199_n
   Je vous souhaite à tous et à toutes une excellente année 2024 !
   J’inaugure mon année de chroniqueuse-blogueuse tout terrain avec un récit de soirée, le réveillon de la Monarch, qui s’est associée pour l’occasion à un autre monstre sacré des soirées techno : La Mess !

***

   La localisation de la soirée vient de tomber, et c’est tout une aventure ! Fleury-Merogis… (Certes, pour accueillir 4000 personnes, on se doutait bien que ce ne serait pas Paris intramuros !) Moi qui vais parfois à Amsterdam juste pour une soirée, cela ne me fait pas peur, d’autant plus que c’est le réveillon, je suis prête à tout, et je sens que je vais m’en souvenir toute ma vie ! En plus, les organisateurs ont affrété des bus pour nous mener à bon port, départ Porte de Gentilly.  
   Une ambiance particulière règne dans le RER : les gens sont apprêtés, ils portent des bouteilles de champagne, et même des plats cuisinés fumants sous un torchon ! Risqué avec l’affluence ! Changement à Chatelet, je me fais aborder (le truc qui ne m’arrive jamais). Je pense que ce garçon est perdu, ou en galère… c’est le réveillon, je m’arrête pour prêter une oreille à son histoire. Autant commencer l’année en faisant attention à mon prochain.
   — Je te trouve trop stylée, voilà, je voulais te le dire !
   Je reste sans voix ! L’effet de ma grosse doudoune et de mon bonnet de pêcheur breton sûrement ^^ Nous parlons un peu, il est tellement sympa que j’envisage de l’embarquer avec moi à la Monarch, mais des amis l’attendent, et nos chemins se séparent. Une drôle de rencontre, deux univers différents qui se croisent dans ce labyrinthe de Chatelet-Les Halles. Je suis rêveuse, j’écris déjà des histoires dans mes pensées… et je me trompe de quai ! Retour à la maison…
   Je me concentre, je rêverai une fois arrivée ! Je croise un ami à la sortie du RER, et nous nous hâtons vers le grand bus blanc que je vois non loin. Foule !! Panique à bord (enfin, pas encore), je ne vais jamais réussir à monter dans le bus ! Mes voisins me taquinent en me voyant stressée, l’atmosphère est déjà festive, et nous réussissons tous à entrer dans le bus qui démarre aussitôt. Pas de musique techno hélas, mais une chaleur de fou, et j’enlève ma doudoune, mon premier gilet, le deuxième, ma longue robe… sous l’œil amusé de mon voisin. Je lui fais un clin d’œil.
   — Je vais m’arrêter là ! Je gagne du temps pour la file d’attente du vestiaire comme ça…  
   — Tu as bien raison, on est entre nous maintenant !
   Entre la joie de la fête qui nous attend, les souvenirs des soirées précédentes échangés… (Étude comparative de tous les lieux de la Monarch – le site regretté d’Aubervilliers grand gagnant !) , nous arrivons déjà.
   L’organisation est sans faille, on est pris en charge avec rapidité et efficacité : contrôle des sacs, des billets, passage au vestiaire, achat de tokens pour les boissons… une fois toutes ces formalités dignes d’un aéroport international accomplies, la soirée peut commencer ! J’y suis, je peux me détendre et profiter de la fête.
   Il y a déjà foule, je suis loin d’être la première cette fois ! J’entre dans une immense salle décorée de voilages blancs, avec des fleurs blanches qui dégringolent du plafond — une salle pour des repas de mariage peut-être ? Le contraste avec la soirée m’amuse ! J’aperçois un grand bar, et même un stand avec de quoi se restaurer. Des sortes de grandes fontaines rectangulaires sur les côtés et au milieu offrent des margelles où l’on peut s’assoir pour bavarder, trinquer. Et au centre, une grande pelouse artificielle tente d’imiter un jardin kitch. Au fond de cette grande salle, un premier dance floor, un peu frisquet pour l’instant.
   Je franchis des rideaux noirs, et là je découvre une toute autre soirée, plus sombre, seules des lumières rouges éclairent les lieux. Et bien plus chaud, enfin ! La techno pulse plus fort, la foule ondule en rythme, je ne tarde pas à être prise moi aussi par la musique et l’envie de danser. Je sens une ambiance différente des Monarch auxquelles je suis habituée, ce n’est pas « la famille Monarch » telle qu’on la connaît et qu’on l’aime ! La Monarch s’est mariée à la Mess ce soir, et le public de la Mess est moins fetish, moins kinky que nous… Le dress code me manque un peu, beaucoup sont simplement venus en jeans, mais l’énergie et l’envie de faire la fête sont bien là !  
   Deux grands bars se déploient autour de l’immense piste de danse, surmontée d’un lustre gigantesque bien kitch aussi, comme on en voit dans les hôtels à las Vegas (d’après les films ^^) – jamais on ne fera la queue aux bars ! Aux toilettes en revanche, c’est une autre histoire…
   Je soulève un nouveau rideau noir qui m’emmène vers la play room (cette impression de franchir des passages magiques vers des lieux de plus en plus dark !) ; un grand couloir, équipé de croix de St André, de cages, de bancs à fessée, de divans… et, sur le côté, la dark room, une pièce dédiée aux ébats torrides avec tous ses matelas disposés sur le sol.
   L’ambiance est encore un peu timide pour l’instant, on se contente de se promener et de regarder ; l’influence du sage public de la Mess sans doute ! C’est le moment de se mêler à la foule des danseurs et de vibrer des pieds à la tête avec cette musique trépidante qui nous fait perdre la tête. Je croise à chaque pas des amies et des amies de soirée, nous nous enlaçons et nous embrassons avec affection ; bonne année !

   L’atmosphère se réchauffe à vue d’œil, la play room est investie, et devient l’antre de l’enfer à mesure que la soirée avance et nous prend dans ses filets. La dark room s’est transformée en un hammam sous l’effet des corps nus qui se pressent et s’étreignent. Des angels veillent, un bracelet fluo au bras et éclairent parfois un instant de leur lampe torche un groupe en pleine action. De nombreux participants préfèrent utiliser les équipements BDSM du couloir pour accueillir leurs amours. Des couples s’embrassent, se caressent, se prennent sur les cages, les bancs à fessée, contre les murs… au milieu de curieux qui déambulent, regardent, espèrent un coup de foudre éphémère… La tension érotique est palpable, la techno ne nous laisse aucun répit, les barrières tombent, les scrupules s’envolent, les vêtements aussi, l’orgie nous attire dans ses sables mouvants, nous absorbe et nous commençons 2024 en nous aimant les uns les autres !
  Je m’extrais de cette fête dans la fête, l’envie de danser et de m’étourdir de techno est plus forte. J’alterne entre l’immense dance floor et la première salle plus lumineuse, propice aux échanges avec un son moins fort. La grande pelouse est devenue un haut lieu de réunions en petits groupes. J’adore m’y assoir en cercle avec des amis et des inconnus, bavarder un moment, dans une ambiance « pique-nique » un peu incongrue. Certains fument, boivent, ou s’allongent carrément de tout leur long, comme à la plage ! Heureusement que la lumière est meilleure ici, aucun risque de leur tomber dessus.
   Le temps n’existe plus, comme souvent en soirée, figé en un éternel présent, nous sommes dans une brèche de l’espace-temps où tout est possible ! Je navigue éternellement entre les salles, dans la joie des retrouvailles avec des amis et des rencontres, curieuse aussi des activités de la play-room, où libertinage et BDSM se côtoient. Un soumis est attaché à la croix de St André et offre ses fesses à une très belle maîtresse. Elle manie un fouet fin qui semble prendre vie entre ses mains et ondule comme un serpent. Un autre soumis à côté remue ses fesses de façon indécente, en rythme avec la musique ; une invitation à le fesser peut-être ?
   Quelques signaux commencent cependant à m’alerter, il me semble que le dance floor n’est plus aussi comble qu’avant… coup d’œil à ma montre : 7h ! Stupeur et sidération ! Me voilà comme Cendrillon à l’approche de minuit, panique, je dois rentrer ! Et là je tombe sur un ami – il n’aime que les after, quand moi j’aime arriver tôt. On se croise souvent devant le vestiaire : il arrive, alors que je suis sur le départ. C’est dur de le laisser, j’ai envie de faire une exception ce soir, de m’attarder auprès de lui. Il me dit que je lui porte bonheur : me croiser, c’est l’assurance d’une bonne soirée ! Il me fait rire, toutes les soirées sont super…
   Je me ressaisis et me dirige vers la sortie, un peu triste de quitter mes nouveaux amis, devenus mes meilleurs amis du monde pendant quelques heures. Peut-être nous reverrons-nous ?
  Ce froid en me rhabillant dehors…  Je suis précipitée dans le réel après avoir vécue au paradis le temps d’une nuit !
  Vite, rejoindre le bus !

   Nous attendons patiemment avec trois personnes à la sortie du lieu en bavardant. Je suis un peu inquiète, car nous ne sommes que trois, nous avons dû rater le bus, ça risque d’être long d’attendre le suivant ! Un garçon arrive, plus dégourdi :
   — Les gens sont là-bas, venez !
   Effectivement, un peu plus loin, il y a déjà foule, je redoute même de ne pas réussir à monter dans le bus !
  Il fait un froid terrible, la fatigue se fait sentir, je commence à envisager de casser ma tirelire et commander un Uber. Un garçon lance à la cantonade :
   — Opéra, ça intéresse quelqu’un ?
   — Oui, oui, on adore Opéra, répond ma voisine de file d’attente avec son amie frigorifiée blottie contre elle.
   Je secoue la tête.
   — Moi pas trop, je suis vers Nation
   — On adore Nation ! s’exclame ma voisine.
   J’ai envie de rire, mais finalement elle se révèle ma voisine pour de bon, je n’en reviens pas !
   Hop, je nous commande un Uber, il se fait un peu désirer, et quand enfin je suis choisie (merci !!), j’ai l’impression qu’il s’avance vers nous au ralenti.
   Nous nous engouffrons avec enthousiasme dans la voiture bien chauffée, le chauffeur est super sympa, et mes nouvelles amies joyeuses comme tout. C’est comme si notre soirée de réveillon se poursuivait pendant que la voiture file à vive allure, avec le soleil qui se lève comme à regret. Nous nous racontons nos vies, nous échangeons nos bonnes résolutions… Une seule me vient à l’esprit : faire la fête encore et encore.
   — Oh, j’ai une idée, on prend un café en arrivant propose l’une des jeunes filles, pour commencer l’année tous ensemble !
   Le chauffeur décline, il doit travailler, et moi, je ne pense qu’à mon lit ! S’il avait dit oui, j’aurais suivi le mouvement je pense, j’adore notre complicité… L’une des jeunes filles a un humour d’enfer, elle est très extravertie, son amie semble plus timide, romantique. On se serre dans les bras les unes des autres et on se sépare enchantées de notre rencontre et soulagées d’arriver – et moi ravie en secret d’avoir pu jouer un peu à la maman en les prenant sous mon aile ^^ (mais ça, je ne leur dis pas !)

   Bravo à ces deux collectifs d’avoir relevé le défi d’une soirée ensemble et organisé ce réveillon d’anthologie ! Un mariage réussi entre la Monarch, fetish, bdsm, open-minded, gay, all inclusive ; et la Mess plutôt straight je pense et purement techno, sans les à-côtés kinky. Le lieu s’est révélé idéal, malgré son éloignement, pour nous accueillir avec ses trois espaces, et nous permettre de nous épanouir et nous ébattre dans toutes sortes d’activités, avec son coeur battant au centre, ce bain de foule techno.

2023-12-31 19

   Pour venir les prochaines fois

   La Monarch sur Facebook
   La Mess sur Facebook

   Bien lire les descriptifs, deux soirées différentes, unies par leur goût de la techno !
   (Selfie pris vite fait avant de partir. Finalement, j’ai renoncé à la voilette pailletée, elle me grattait le visage !)
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos de l’auteur

Blogueuse et autrice