Wasteland samedi 25 novembre 2023

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   La Wasteland 2023 fut féerique, avec sa décoration façon « cabaret » : lustres dignes de Versailles, grands abat-jours sur statues nues, canapés de cuir, petites tables rondes avec bougies, murs capitonnés de rouge façon maison close… Une soirée démesurée avec ses 4 dance floors, 6 bars (dont un où l’on peut aussi se restaurer), 3 scènes pour les shows, et 3 vastes « play room » organisées comme des labyrinthes. (J’ai dessiné le plan sur mon cahier pour ne rien oublier, mais je vous l’épargne cette fois-ci ^^). Sans oublier ce lit rond immense tournant comme un manège, entouré de murs percés d’ouvertures pour les voyeurs ; nombreux ébats toute la nuit durant.
  J’ai admiré de nombreuses performances : impressionnante suspension à l’aide de crochets distendant la peau du dos, Med play et subtiles tortures du sexe par Diane killer, plusieurs acrobates évoluant dans de longs rubans au-dessus de nos têtes pendant qu’on danse, une chanteuse qui se fait encorder pendant qu’elle chante, des saynètes étranges mimées par des créatures, des rituels de sorcièrs, des shows crépitant d’étincelles et de flammes… avec abondance de fumée, de lumières. Et entre deux performances, des danseurs se succèdent sur scène, se déhanchant avec énergie, lookés queer, fetish… j’en ai regardé un longtemps, cabotin, charmeur, jouant de sa casquette de cuir, mi titi parisien, mi « Village people »… irrésistible !
   Alors que je regarde l’un des shows, un soumis habillé de paillettes dorées s’offre à mes sévices, et je me fais un plaisir de le pincer, de le taper ou le griffer selon ma fantaisie sans quitter la scène des yeux. Un peu de trampling pour finir, et je le renvoie d’une taloche affectueuse.
   Ce que j’aime par-dessus tout dans cette soirée, c’est son ambiance festive entre amoureux de l’univers fetish, au-delà des barrières de la langue ! Sentir que l’on appartient tous à cette même communauté fetish, échanger des sourires, des compliments, des impressions, lier connaissance si facilement, pour quelques minutes, ou plus si affinités… avec la joie de croiser des amis des années précédentes. La principale différence avec les soirées fetish françaises : peu de gens jouent et se livrent à des pratiques BDSM (Même si l’ambiance BDSM est bien là, avec les show, les équipements à disposition). En hollande, les participants préfèrent les activités libertines, et s’y adonnent à grande échelle et frénétiquement ! Les immenses « playroom » bondées en témoignent…
  J’ai débuté la soirée dans les meilleures conditions qui soient, avec le plus grand fêtard devant l’éternel, j’ai nommé Jérôme Géronimo ! Il m’a proposé de venir me changer dans sa chambre d’hôtel non loin de la soirée, et j’ai accepté avec plaisir — bien plus sympa que les toilettes de la gare ^^ On s’est bien amusés, entre essayages, échange des dernières nouvelles, bonne musique (il a prévu une enceinte)… limite, on pourrait passer la soirée là 😉
  On finit par descendre bavarder avec ses amis, qui avaient réservé dans le même hotel. C’était super sympa, mais je m’impatientais en voyant l’heure tourner, et j’ai mis de la pression pour partir au plus tôt (il doit m’en vouloir ^^), redoutant le chaos du vestiaire (des casiers, comme à la piscine) — mais tout s’est bien passé !
  Ce moment où j’entre libre dans la soirée ! Après avoir passé la fouille du sac (minutieuse cette fois, mes doliprane ont été regardés de façon suspicieuse, mon démaquillant jeté à la poubelle direct, toute mes pochettes, étuis, portefeuilles, fouillés avec diligence… ), déposé mes affaires dans le casier en tassant un peu, passé le dress code (des jeunes femmes armées de cravaches qui ne rigolent pas)… Sur le seuil de la soirée, bouffée de joie, d’enthousiasme, frétillement dans mes veines, élan d’énergie… je me transforme en « super teuffeuse fetish » et me fond dans la foule !
   Au début de la soirée, bien qu’émerveillée par les décors et la folie ambiante, je ne rentre pas tout à fait « dedans », la musique ne me convient pas tout à fait, pas assez énergisante, un peu trop molle. (c’est à cause des Monarch et des Master Squat, elles m’ont donné le goût de la techno très énervée, intense, trépidante, qui nous rend dingues !). Mais finalement, le son est monté en puissance, je me suis mise au diapason, et je me suis coulée dans la soirée comme on se glisse dans un bain chaud et parfumée, avec délices !
  Une soirée onirique riche en rencontres et péripéties de toutes sortes. Je me suis fait un nouvel ami Hollandais ! (Ils sont tous très chaleureux, souriants ; en tout cas, ceux et celles qui viennent dans ces fêtes)
  – Moi, avec enthousiasme, et pas peu fière de ma belle ville : you should come to Paris !
  – Lui : yes, beautiful city, I visited the Eiffel tower et Disneyland once (la base ah ah)… but there is a lot of insects in the hotels in Paris right now, no ?
  What ?! Mon sang ne fait qu’un tour, je me sens vexée comme un pou ! C’est le cas de le dire… Personnellement blessée et prête à défendre bec et ongles my beautiful country contre les « on dit ». Cette histoire de punaises de lit, cette fantaisie des médias déjà passée de mode, a donc eu le temps de franchir nos frontières ? Je suis finalement restée de marbre, me contentant d’un « Fuck the insects ! » en levant mon verre. On a bien rigolé, c’est déjà ça !
   Le temps de danser, de regarder les shows, de frayer avec les autochtones… la fin de soirée arrive à la vitesse de la lumière. Ce moment de stupeur en regardant ma montre : c’est déjà l’heure de filer vers la navette. Je n’en reviens pas, je me plains auprès de Jérôme :
  — Mais, je n’ai eu le temps de rien faire !
  — Pareil, juste le temps de papoter un peu au bar
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  En revanche, mon amour des trains a été mis à rude épreuve le lendemain matin, pour le retour à Paris ! Vous pouvez arrêter de lire, plus rien de croustillant au menu, c’est pour vider mon sac ^^
   N’ayant pu trouver de train direct Amsterdam Paris, bien qu’en m’y prenant super tôt (début septembre), j’ai dû réserver un trajet avec un changement : d’abord un train intercité entre Amsterdam et Bruxelles, avant d’embarquer à bord du Thalys-Eurostar après presque 1h de battement.
  Cruelle désillusion en arrivant à la gare, encore enchantée de ma soirée : mon train de 6h28 pour Bruxelles n’existe pas ! Alors que je me suis arrachée de la soirée plus tôt que tout le monde pour ne pas le rater, ce n’est pas juste… Je m’agite partout, me renseigne, le verdict tombe : mon train est supprimé, mais je peux embarquer à bord de celui de 7h02. Puisque j’avais une heure pour changer de train, ça devrait le faire me dis-je. Mais en raison de travaux, nous partons avec quelques minutes de retard, et ce train-là prend plus son temps, un vrai tortillard, le voyage n’en finit plus, lugubre, avec mon voisin visiblement en début de Covid qui tousse non stop. Et pas de prise électrique, je n’ose plus me servir de mon téléphone, je dois garder les 30 % de batterie qui restent pour plaider ma cause…
  J’arrive pile au moment où mon Thalys part… Damned… Petit moment de panique : et si tous les trains suivants étaient complets, s’il me fallait dormir à Bruxelles, abandonner homme et enfants… J’avise le panneau d’affichage, et je repère un train pour Paris une demi-heure plus tard. J’hésite à monter dedans à l’arrache, avant de choisir de négocier mon cas au guichet.
  Et là, le tapis rouge se déroule, toutes les portes s’ouvrent devant moi comme par magie : le conseiller SNCF Belge écoute mon histoire, la comprend, me croit ; effectivement il y a des travaux sur les chemins de fer hollandais. Il me remet un papier tamponné et signé : oui, je peux monter à bord du prochain Thalys, c’est voie 6. Me présenter devant la voiture 5, où le débonnaire chef de bord m’indique plusieurs places libres… Je les aurais embrassés tous les deux ! Je peux enfin charger mon téléphone, petit déjeuner copieusement, rassurée sur mon sort, écrire tout mon saoul ces bêtises, et quelques autres, que je garde secrètes.
  Ah, j’oubliais cette cerise sur le gâteau avarié de la SNCF : j’ai dû racheter mon billet Amsterdam-Bruxelles, déjà acheté en ligne, car il fallait l’imprimer à Paris, il s’est avéré impossible de l’imprimer à Amsterdam — il ne s’affichait pas dans l’application Sncf connect. J’ai ouvert des yeux ronds comme des billes, et la conseillère blasée derrière son guichet m’a confirmé que j’étais loin d’être là seule à me faire avoir, mais bon « now, you know ». Certes. Payer deux fois un train qui n’existe pas, c’est quand même le pompon ! Les trains et moi sommes donc provisoirement en froid, même s’ils ont tout fait pour se rattraper ensuite (alors que je n’étais qu’amour au début, postant la photo de mon Thalys adoré et de moi touchée par la grâce un peu partout sur les réseaux sociaux ^^ car Thalys, hélas, c’est fini, il se fait appeler Eurostar maintenant)

   Photos souvenirs – pas eu le temps de visiter Amsterdam cette fois.
   J’en ai pris des marrantes de Jérôme aussi, mais impossible à publier sur mon sage blog ^^
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