Je viens de lire Liés, d’Anne Cantore qui vient de paraître aux Editions Elixyria, je l’ai beaucoup aimé ! Il s’agit d’une romance érotique dans l’univers BDSM, et plus précisément le shibari.
L’histoire raconte la relation BDSM entre Kenzo Araï, un maître Japonais taciturne et sévère et une nouvelle venue dans le milieu, Alexandra.
Alexandra, fraîchement divorcée et rêvant de soumission, se rend à une démonstration de shibari. À la suite d’un concours de circonstances, elle se retrouve propulsée sur le devant de la scène en devenant la modèle du maître qui réalise la performance ! Elle apprécie tellement cette expérience dans les cordes qu’elle s’empresse d’offrir sa soumission au maître, conquise par son aura. Il se laisse fléchir, malgré ses réserves ; cela prend du temps de former une soumise à sa main.
Nous vivons avec Alexandra et son Sensai une succession de séances BDSM bien excitantes (l’autrice et moi partageons quelques fantasmes 😉), en particulier de belles séances de shibari très érotiques, avec en fil rouge l’évolution de leur relation. L’amour s’en mêle, ajoute des liens invisibles aux cordes, apportant son lot de joies, de complications et de souffrances.
Beaucoup de rebondissements m’ont tenue en haleine et mènent la vie dure aux deux héros : des mensonges et des secrets cachés de part et d’autre, sans oublier un entourage pas forcément bienveillant qui leur met des bâtons dans les roues.
Une partie de l’histoire se déroule au Japon, dans l’ambiance pesante d’un Dojo familial, animé de rancœurs et de rivalités, enfermé dans les traditions d’un autre temps. J’ai aimé voyager, être dépaysée, vivre les obligations, les non-dits, et les convenances de la société japonaise. Ces passages figurent par mes préférés, même si l’on souffre poru les héros — je n’en dirais pas plus.
J’étais surprise par la taille du roman en le recevant (il frôle les 500 pages), mais je l’ai dévoré sans vraiment m’en rendre compte. À aucun moment je ne l’ai trouvé trop long, au contraire, j’ai presque trouvé que l’intrigue s’accélérait un peu trop à la fin à mon goût, et une fois le livre refermé, les personnages me manquaient déjà — surtout l’un d’entre eux ! Il y a de chouettes personnages secondaires aussi, j’aimerais bien une amie comme Célia par exemple…
Je privilégiais les petits formats ces derniers temps, et j’avais un peu oublié le plaisir de lire un « bon gros pavé » – presque une saga – : s’immerger longuement dans une histoire, la déguster, avoir le plaisir de retrouver et suivre les personnages soir après soir, tout en s’attachant à eux…. J’ai particulièrement aimé Kenzo Araï, son côté solitaire, ses difficultés à communiquer et se montrer spontané, sa culture japonaise parfois difficile à appréhender pour les extravertis que nous sommes. Alexandra va réussir à percer sa carapace avec son enthousiasme, sa générosité, son naturel, son côté impulsif qui lui joue des tours parfois (je suis restée sans voix devant certaines de ses réactions ^^). Pour une débutante dans le milieu, elle se révèle vite à la hauteur des attentes de son maître, et s’offre sans réserve ou presque, subjuguée par son charisme.
Le livre est organisé en deux parties, la première, consacrée aux règles que la soumise doit suivre, tourne surtout autour d’Alexandra, ses découvertes, ses réactions et ses ressentis. La seconde partie se consacre aux devoirs du maître, et nous apprenons à mieux connaître Kenzo, ses félures secrètes. Elles sont composées de chapitres courts, que l’on enchaîne comme les épisodes d’une série addictive ! En haut de chaque chapitre, de belles endormies finement dessinées évoquent des soumises s’abandonnant. De très jolies illustrations, mais qui ne correspondent pas à l’image que je me fais d’Alexandra.
Enfin, mention spéciale à l’autrice qui connaît très bien son sujet : les descriptions des séances de shibari sont précises, techniques (juste ce qu’il faut), et bien visuelles. Je voyais tout « le film » défiler dans mes pensées – d’ailleurs, son roman ferait un excellent film ou série, tous les ingrédients sont réunis !
Le résumé de l’éditeur
Quand Alexandra échoue presque par hasard dans le dojo qui abrite, exceptionnellement ce jour, une prestation de kinbaku réalisée par le très secret Kenzo Araï, elle n’en attend pas grand-chose. Pourtant, le baiser du chanvre sur sa peau est une révélation, premier pas sur un chemin qui va la conduire très loin dans l’exploration de l’art des cordes.
Entre souffrance et plaisir, le Sensei la guide sur cette voie difficile de la soumission. De Paris à Kyoto, de punitions en défis, les liens se tissent au sein du couple, jusqu’à devenir inextricables.
Mais le Maître et sa soumise ne savent pas encore que l’amour est un art auquel il est facile de s’attacher. Trop peut-être…
Sauront-ils jouer en harmonie sur cette corde sensible ?
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