J’ai enregistré une petite vidéo pour présenter le recueil « Immorales » qui vient de paraître à La Musardine, et lire un extrait de ma nouvelle. Je n’étais pas satisfaite du résultat, c’était juste une répétition, je voulais recommencer à zéro, enfiler une robe fetish, améliorer le « décor » (flamme d’une bougie, etc)… quand soudain, des voisins se sont lancés dans des travaux : perforations de cloisons, perceuses, coups de marteau… l’enfer ! Tant pis, je garde mon essai raté…
On peut le regarder ici.
Pour ceux et celles qui préfèrent lire – je les comprends ^^ – un petit résumé de ma présentation :
Octavie Delvaux, directrice de l’ouvrage, a sollicité plusieurs autrices pour écrire une nouvelle érotique BDSM. Que des filles ! Dont je suis très heureuse de faire partie… En dehors de ce thème chéri entre tous, nous avions toute liberté d’écrire sur la domination féminine, masculine, et du choix des jeux mis en avant.
De mon côté, j’ai choisi de mettre en scène un couple joueur, autour de la frustration.
Petit extrait (le début) :
Claire a la chance de travailler à la maison ; le télétravail, c’est tous les jours pour elle ! Les tentations sont nombreuses entre la télé, le canapé, les réseaux sociaux… mais elle s’efforce de rester dans les clous côté horaires, se réjouissant d’éviter le métro bondé, les réunions interminables et les échanges aigres-doux avec des collègues.
Elle s’arrime à son bureau et s’y maintient coûte que coûte tant que ses tâches du jour ne sont pas accomplies, ne s’autorisant que quelques allers-retours vers la cafetière. Enchaînée mentalement à son ordinateur malgré l’impatience qui lui donne des tressaillements nerveux dans les jambes. Elle compense en tapotant nerveusement sur son clavier, de plus en plus vite, et abat des montagnes en serrant les dents. Fichus tableaux Excel, elle n’en voit jamais la fin !
La tension s’accumule, atteint un paroxysme difficilement supportable, mais elle continue, de plus en plus nerveuse. Une nervosité qui se transforme peu à peu, évolue vers une sorte de tension sexuelle. Dans les bras de son chéri, elle sent le désir monter lentement, en un crescendo délicieux. Tout commence par des sous-entendus, des échanges de regards qui la réchauffent avant même d’être touchée. Puis viennent les premières caresses, du bout des doigts, des effleurements qui l’embrasent toute entière… alors que là, seule devant son écran, le désir l’enflamme d’un coup. Elle brûle comme une torche, sans raison, au beau milieu de corvées administratives. Est-ce son inconscient qui remue des fantasmes à son insu, ou peut-être confond-elle excitation et exaspération ? Elle se tortille sur sa chaise, agacée, serre ses jambes l’une contre l’autre. Mais bientôt, cela ne suffit plus.
Il n’y a pas trente-six mille solutions, cela ne va pas passer tout seul, elle l’a déjà vécu maintes fois. Elle n’a plus qu’à se faire plaisir, et ce sera vite réglé. Le plus tôt sera le mieux.
Claire s’étend sur son lit, armée de son sextoy préféré toujours à sa disposition dans le tiroir de sa table de nuit. Elle convoque les images les plus licencieuses dans sa tête, du sexe brut, sans chichis ; elle ne va pas y passer trois heures quand même.
Son plaisir ne tarde pas à monter au bout de quelques secondes (quel objet magique !), il est sur le point d’exploser, quand soudain le doux ronronnement de l’engin et ses légers suçons s’interrompent. Le sextoy refuse de redémarrer, c’est la panne sèche, plus de batterie. Mais non, ce n’est pas possible ! À peine une seconde avant l’apothéose ! Plus frustrée que jamais, Claire renonce à perdre du temps à chercher le chargeur, rangé Dieu sait où, sûrement au milieu de mille autres chargeurs … Elle n’a pas d’autre choix que de poursuivre avec ses doigts.
Prochaines dédicaces, à la Bellevilloise, 19-21 Rue Boyer, 75020 Paris :
– Jeudi 26 octobre à 15h30 sur le stand de la Musardine, lors de la Fetish Week
– Dimanche 19 novembre à 15h lors du Salon de la littérature érotique
Pour le commander
La Musardine
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