Le grand Meaulnes, d’Alain Fournier

s-l1600

   Cet été, j’ai renoué avec mes lectures de collège.
   En triant une bibliothèque, je suis retombée par hasard sur des livres aimés, c’était comme retrouver des amis perdus de vue de longue date, et irrésistible ! (Le tri s’en est retrouvé considérablement ralenti).
   Je quitte donc ma thématique habituelle, l’érotisme 😉 car j’ai envie de partager mes coups de cœur (et la paresse de créer un autre blog, plus sage).

   Je gardais un souvenir enchanteur du livre d’Alain Fournier Le grand Meaulnes, je l’ai ouvert avec appréhension — allai-je retrouver la magie qui m’avait envoûtée à l’époque ?
   Effectivement, les années passant, j’avais considérablement enjolivé et idéalisé la fête étrange des enfants, organisée en l’honneur d’une fiancée qui n’arrivera jamais, où le Grand Meaulnes rencontre une jeune fille dont il tombe éperduement amoureux. Une fête onirique, mais bien moins fastueuse et étincelante que dans mes souvenirs, une fête presque paysanne en fait ! Et j’avais complètement oublié l’histoire, romantique et rocambolesque, racontée le plus souvent du point de vue de l’ami du grand Meaulnes, François, à l’exception de certains passages, confiés par le Grand Meaulnes, à travers ses récits, son journal… (j’ai beaucoup aimé la construction du roman, les différents points de vue, les destins des personnages qui se croisent…).
   François, d’une santé fragile, s’ennuie souvent à l’école, jusqu’à l’arrivée du grand Meaulnes qui apporte avec lui un vent de liberté. Ils deviennent très proches, et François s’exalte pour les aventures de son ami, au point de reprendre sa quête, la recherche de cette jeune fille merveilleuse à peine entrevue quelques instants lors de la fête. Il fera son possible pour réunir les amoureux.
   Les personnages sont tous très attachants :
   – Augustin Meaulnes et sa fascinante personnalité de jeune homme torturé, coupable, sacrificiel… maladroit et passionné.
   – Yvonne, une jeune fille lumineuse comme il n’en existe que dans les rêves, et son petit frère épris d’absolu.
   – François, l’ami tout dévoué et admiratif, qui ne vit que pour le grand Meaulnes.

   Un roman mélancolique et initiatique sur la difficulté d’aimer, de gérer des émotions ressenties pour la première fois, d’être heureux, que ce soit en raison d’événements extérieurs, de non dits ou de mauvais choix…

   J’ai le cœur serré en pensant au destin tragique d’Alain Fournier, mort si jeune, si talentueux, auteur de cet unique et très beau roman sur les amours adolescentes (on peut être très sérieux quand on a 17 ans).   

2 commentaires

  1. Bonsoir
    Il avait commencé un second roman, resté inachevé à son départ à la guerre (dont il n’est pas revenu), mais dont le manuscrit a été finalement édité en 1990: Colombe Blanchet.
    En en lisant l’introduction, j’en ai appris, un peu plus sur sa méthode de travail (déjà utilisée pour Le Grand Meaulnes): d’abord rédiger, puis « enlever tout le superflu », jusqu’à l’os…
    Et, oui, c’est un débat parfois abordé sur les blogs: relire, ou non, un roman qui nous a enchanté jadis? Retrouvera-t-on cet enchantement, ou bien vaut-il mieux rester sur notre souvenir (se fût-il embelli au fil des ans)?…
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

    1. a écrit :

      Quel merveilleux écrivain, fauché si jeune… Merci pour ce roman que je ne connaissais pas, je vais le lire ! Je pense que c’est bon de relire des livres aimés autrefois, à certaines périodes de sa vie par exemple, quand on a besoin de réconfort… Je n’ai pas été déçue une seconde ! Même si j’avais embelli la fête des enfants dans mes souvenirs… Je reste quand même partagée : j’ai envie de relire des livres que j’ai aimés, mais je me dis que je ferais mieux de lire de nouveaux livres, car la vie n’est pas éternelle, alors autant éviter de refaire ce qui a déjà été fait…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos de l’auteur

Blogueuse et autrice