Le chaud et le froid

Ou le charme des vacances à la mer avec une météo au beau fixe, enfin !
Je brûle au soleil sur le sable chaud, avant de décider d’aller faire trempette pour me rafraîchir. Commence alors le supplice de l’eau : les vaguelettes glacées lèchent mes orteils, fouettent mes mollets… Autant de petites décharges électriques. J’avance en frissonnant vers le sacrifice ultime : le ventre, les flancs, en poussant des petits cris, tentant d’accepter cette torture et même d’y trouver un certain plaisir.
L’eau monte encore, me submerge… S’ensuit un bref moment de félicité où je barbote comme un bébé hippopotame, heureuse dans mon élément naturel, l’eau à la bonne température de mon corps, slalomant entre des surfeurs déprimés – pas de vagues – et des ballons qui menacent d’atterrir sur mon nez… Avant d’être saisie par le froid à nouveau, je grelotte et claque des dents ; je n’ai pas le choix, je dois revenir sur le sable avant de me refroidir pour de bon et couler au fond de l’océan.
Les rayons ardents du soleil me réchauffent toute entière, et puis me brûlent les yeux, les joues, je suis desséchée à peine sortie de l’eau. Personne n’a pensé à prendre des boissons, ce sera donc une glace. Le choix des parfums est fabuleux, mais je tourne toujours autour des mêmes : réglisse, pistache, café, caramel breton, coco parfois…. Fraîcheur sur mes lèvres, ma langue….  J’embrasse l’homme pour goûter ses parfums saupoudrés d’eau de mer… mélange sucré-salé délicieux ! (Il manque le parfum « iodé » dans la liste infinie du marchant de glaces je trouve, je vais lui suggérer). La glace finit de fondre dans ma bouche et dégouline partout. Des fantasmes surgissent, tartiner une peau bien aimée de mes parfums préférés, et lécher ardemment avant que tout ne fonde…
Je me secoue, il est temps de rentrer ! Je me rince les pieds à l’eau froide des robinets de la plage pour évacuer le sable qui colle, avant d’attaquer le retour. Pas de douche pour « cause de sécheresse » explique un autocollant. Ah bon ? Ça fait seulement deux ou trois jours que des vacances dignes de ce nom ont commencé, après des semaines de pluie ! De toute façon, les douches sont glacées elles aussi, autant rester poisseuse de sel et de crème solaire jusqu’à ma salle de bains douillette.
Enfin la tiédeur de la nuit, et des bras chauds juste comme il faut pour cuire à feu doux et être portée doucement à ébullition.
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Et demain, rebelotte, peu ou prou, et ainsi de suite jusqu’à ce ce que les plages se vident peu à peu, annonçant la rentrée, attendue avec joie en secret.
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Photo : moi sur le sentier de la guerre, fin prête pour partir à la plage à un chapeau près, et mon double maléfique qui soupire après la rentrée dans le miroir

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