Je ne pensais pas avoir le temps de raconter la Hell’O Kinky, mais il est des soirées que l’on a envie de graver dans sa mémoire et dans son cœur ! (Que dis-je « une soirée », un festival plutôt : la veille, il y avait une soirée exposition-spectacle-concert, et le lendemain une fin d’après-midi exposition-ateliers)
Je suis tellement en avance que je croise une co-organisatrice dans le métro. On bavarde tout le trajet, et elle me propose d’entrer avec elle, avant l’ouverture. Oui, avec joie !
Je découvre les Caves St Sabin fin prêtes pour accueillir les fêtards, entièrement décorées aux couleurs de la Hell’O kinky dans ses moindres recoins :
— le grand Buddha qui nous accueille dans l’entrée,
— le coin chill avec ses multiples coussins
— l’espace shibari et son tatami,
— les voilages rouges le long des banquettes du bar (j’adore l’idée, on peut s’y cacher derrière)
— les guirlandes de lumières du couloir qui mène à la grande piste de danse avec ses ballons de baudruche en forme d’animaux dans un vaste récipient (un ami a failli s’y asseoir, menaçant de les faire exploser ^^)
— les deux lits du coin câlins qui n’attendent que des corps impatients,
— et la superbe alcôve dédiée aux massages des pieds, avec ses deux lits roses, ses coussins en forme de cœur et le tableau de Buddha qui veille sur nous avec son sourire indulgent. Je me promets de revenir profiter d’un massage et prends rendez-vous avec une amie masseuse.
Pour l’instant, c’est le moment de danser ! Il est à peine 23h, les portes viennent d’ouvrir, et nous sommes déjà trois à danser sur la piste de danse 😊. Je ne voulais manquer pour rien au monde le set de Gab Valério, découvert lors d’une soirée Monarch je crois. J’avais beaucoup aimé, et je suis ravie d’être là au rendez-vous pour profiter de sa musique ! L’espace se remplit peu à peu, jusqu’à ce que je retrouve cette sensation que j’aime tant : me retrouver cernée de fous de musique, plongée dans un océan de son !
Cette fois, je n’ai pas quitté cette salle electro-techno, oubliant jusqu’à l’existence du deuxième dance-floor dédié au rock et aux tubes — c’est étrange, car lors des précédentes soirées Hell’O Kinky, j’alternais non stop entre les deux, courant de l’une à l’autre, incapable de me décider une bonne fois pour toutes. Là, tout s’est enchaîné très vite, je suis restée clouée sur la piste de danse techno !
C’est le moment des shows, ça tombe bien, je suis devant la scène, je vais les admirer en étant aux premières loges. L’ambiance cabaret, la marque de fabrique de la Hell’O Kinky !
Une danseuse que je reconnais du Sweet Paradise se présente en policière sexy hyper lookée jusqu’à ses lunettes de soleil, elle déchire complètement ! (Moi qui suis sensible au uniformes fetish en plus, je suis comblée et au delà). Elle danse en s’effeuillant petit à petit, avant de se rhabiller à nouveau avec un corset qu’elle se met toute seule, se transformant sous nos yeux en une créature fetish et BDSM. Waou !
La deuxième artiste a masqué son visage de dentelles, elle danse de façon impressionnante une chorégraphie intense et saccadée.
Puis, je ne sais pas trop ce qui s’est passé, je crois qu’un groupe devait jouer du métal, un petit clin d’œil au Hell’fest en cours et au nom de la soirée, mais suite à un souci de son, ils n’ont pu produire sur scène. L’organisateur a dû donner de sa personne : faire des blagues, « nulles » comme dit, et jouer de sa guitare électrique, avant de cravacher les deux compères ayant fait faux bond. Il nous invite à prendre le relai, mais on n’ose pas – et je n’avais que mes mains à ma disposition ^^
Il nous montre ensuite les goodies Hell’O Kinky en vente au vestiaire : un mini paddle rose trop mignon, un verre collector (damned, j’ai oublié d’en prendre un à la fin) et se met aux platines, nous concoctant un set de folie qui emporte tout sur son passage. Il sera plus tard remplacé par un DJ venu directement de Berlin juste pour nous. Évidemment, impossible de manquer une miette de ce set là aussi !
Il fait bien chaud, les ventilos qui tournent à plein régime. Mais loin de nous gêner, je trouve que la chaleur et la moiteur ambiantes ajoutent au plaisir de vivre une vraie soirée d’été ! Une amie me propose de m’asperger le visage avec son brumisateur. Oh oui ! Une petite pluie bruine sur ma peau, je suis pile sous un ventilateur à ce moment-là, la sensation de fraîcheur est immédiate et délicieuse — il ne manque qu’un glaçon à promener dans mon cou, sur mes bras… j’aurais dû en pécher un dans mon verre et taquiner quelques voisins 😉
Beaucoup de visages nouveaux, autant d’occasions de rencontres, et aussi de joyeuses retrouvailles à tous les détours. Du côté des tenues, je retrouve l’extravagance et la sexy-attitude des Hell’O Kinky, avec la prise en compte des températures caniculaires – moi-même je ne suis vêtue que de fines dentelles qui s’effilochent en s’accrochant ici ou là. (J’aime beaucoup aussi les soirées fetish où tout le monde joue le jeu de ne porter que des matières comme le cuir, le latex, le vinyle… et j’aime la Hell’O Kinky qui nous offre toute liberté, tant que l’on sort des sentiers battus. Je croise quelques garçons en slip, ils ont dû venir en jeans tee-shirt, et se sont fait déshabiller par les responsables du dress code à l’entrée – mouah ah, j’aurais bien voulu voir ça ^^)
La Hell’O kinky a une place à part dans le paysage des soirées fetish- BDSM : une soirée fun, festive, pleine de love… comme une soirée entre amis ! Le Bdsm est bienvenu bien sûr, comme toutes les sexualités, mais il est assez peu présent, c’est surtout une soirée « Love Love », massage et papouillages, paillettes et licornes. J’ai quand même vu quelques séances — enfin, une séance surtout : tout d’un coup, le bar se libère entièrement pour laisser la place à un dominant et un soumis, un jeune homme androgyne, très fin. Il tourne le dos au dominant et tend ses bras à l’horizontale. Le dom lui fouette un bras, puis l’autre, doucement comme des caresses, et puis de façon plus cinglante, avec un grand sourire réjoui. Le soumis ferme les yeux, il se tend, se crispe parfois, avant de reprendre sa position de « martyre ». C’est beau et troublant, une jeune femme frissonne à côté de moi et me glisse à l’oreille.
— J’aimerais essayer ! Doucement, pour commencer.
Je lui assure que les pratiquants et pratiquantes du fouet savent parfaitement moduler leurs gestes, procurant de simples piqûres jusqu’à des lacérations, selon leurs intentions et l’endurance des soumis et soumises — je me souviens encore de cette sensation de légers chocs électriques sur mes fesses, grâce au talent de ma fouetteuse.
Cela ne dure que quelques instants, ils s’interrompent, la foule et le brouhaha des conversations reprennent possession du bar.
Après m’être bien agitée sur le dance floor, je me dirige vers le salon de massages des pieds. Ma masseuse est miraculeusement libre et me prodigue le plus doux des massages, sans compter son temps. Elle commence par un vrai massage, avant de m’effleurer la plante des pieds plus légèrement de son toucher délicat, à la limite des chatouilles. J’aurais dû grimper au rideau sous la torture et me tordre de rire, mais mes pieds ont été bien préparés par le massage, ils se sentent en confiance, je reste détendue, profitant de ces sensations agréables. C’était léger et rafraîchissant ! Quelques personnes s’assoient à côté de moi sur le rebord du lit, pour bavarder, ou éventuellement masser un autre endroit, mais je crois ne pas m’être montrée très réceptive, je suis plongée dans une sorte de transe, je pourrais rester allongée comme ça longtemps, mes pieds entre des mains attentionnées.
Je prends conscience du temps qui passe, tic-tac, et l’envie de danser me démange. Je remercie ma masseuse de tout le temps qu’elle m’a consacrée et me relève, ravie de ce moment hors du temps. Je suis aussitôt remplacée – je crois que l’alcôve massages n’a jamais désempli !
Effectivement il était déjà très tard ; un dernier tour de piste et il me faut partir, avec un peu de nostalgie car la prochaine Hell’O Kinky ne se déroulera qu’à l’automne prochaine. La date n’a pas été annoncée officiellement encore, à mon grand regret, j’aurais voulu la noter tout de suite !
Un grand merci à toute l’équipe pour cette belle soirée ! L’accueil, le bar, le vestiaire, la déco, les DJ, les artistes, les angels… tout était au top !
Pour en savoir plus
La page Facebook de la Hell’O Kinky
Son compte Instagram
Avec toute votre indulgence, récit dicté à Word, faute de temps. J’ai d’ailleurs failli poster un podcast… mais le goût de l’écrit à pris le dessus.