Avec les vacances, un récit de soirée est resté oublié dans mon ordinateur. Enfin, ce n’est pas vraiment un récit de soirée, plutôt une (bonne) surprise !
– Note à moi-même : lire les descriptifs de soirées sur les réseaux sociaux, au moins le flyer, au lieu de foncer tête baissée, attirée par le seul nom de la soirée, même si finalement ça m’a donné l’occasion de découvrir une nouvelle soirée !
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Parfois, tout ne se passe pas comme prévu, et c’est très bien aussi !
Je ne pensais pas sortir ce soir-là, ayant déjà bien fait la fête à La Monarch la veille. – Mention spéciale à ce show d’anthologie, digne d’une cérémonie vaudou ou d’un rituel de société primitive : une jeune femme vêtue de bandages blanc apparaît, avec sa chevelure couleur de feu – « Leloo » me souffle mon voisin. Elle est bientôt entièrement recouverte de sang – du faux sang – elle s’en barbouille avec un plaisir évident, et nous emporte dans sa folie. Je suis au plus près de l’estrade, l’une des dominatrices performeuses, taquine, se penche vers les spectateurs, trace des peintures de guerre sur les visages levés vers elle. Je n’y échappe pas ! Nous sommes tous des peaux rouges en train de danser follement autour d’une belle captive – et moi, je gagne en plus les paillettes d’une amie sur mes joues ! –
Mais finalement, l’envie de sortir grandit à mesure que l’après-midi avance. Je regarde l’étendue des possibilités et arrête mon choix sur « La Tech noire » que j’ai vue passer plusieurs fois sur mon fil d’actus. La soirée est sold out, une bonne centaine de personnes patientent sur Ticket Swap dans l’espoir de récupérer une place, hop, je grille tout le monde et capte le précieux sésame, assez contente de moi !
La soirée se déroule à La Station Gare des mines, je ne connais pas, ce sera l’occasion de découvrir cette salle.
Minuit, Porte de la chapelle : ses chantiers, son tram, son périphérique, ses silhouettes sombres encapuchonnées qui errent en petit groupes de trois ou quatre… (Je suis allée de nuit un peu partout, y compris dans des banlieues reculées, des zones d’entrepôts désertes, et je n’ai jamais eu la moindre inquiétude, mais là je me demande ce que font tous ces gens dehors par un froid pareil (en fait, rien).
Et puis je découvre qu’il y a vraiment une chapelle Porte de la chapelle ! Logique, me direz-vous 😉 Je la regarde, un peu interloquée, amusée par les décorations de Noël qui trainent encore autour d’elle. (hors champs sur ma photo hélas, j’étais pressée et frigorifiée).
J’arrive devant La station gare des mines, et j’ouvre de grands yeux : il y a au moins deux cents personnes qui patientent devant moi, alors que ça ouvre tout juste ! Je n’ai pas l’habitude, je suis toujours la première dans la queue d’habitude. (bon, la deuxième la veille à la Monarch, je faiblis ^^)
Je patiente sagement au bout de la file qui s’agrandit à vue d’œil derrière moi, et je passe un moment plaisant à papoter vaguement avec mes voisins dans le froid glacial. Des personnes passent devant nous comme des princes et des princesses, sans nous adresser un regard, sûrs d’eux – sûrement des performers. Mais il y en a tellement que je commence à m’alarmer. Mes voisins promettent de me garder la place dans la file au cas où, et je me dirige vers l’entrée pour m’informer. Là je comprends que les gens qui patientent n’ont pas de billet ! Je rentre directement et découvre une belle salle, ambiance atelier industriel, avec une grande cour extérieure, qui doit être très agréable l’été.
Je retrouve des amis et connaissances. Le public est très varié, moins fetish que je m’y attendais ; je me sens un peu décalée avec ma robe simili cuir, et nous en rions avec une amie portant fièrement sa belle casquette de vinyle. Elle me demande si je viens pour le concert… Je n’ose lui dire que je suis là complètement par hasard, en dernière minute. Je ne savais même pas qu’un concert était prévu !
Pour l’instant, la musique est plutôt new wave, je suis très surprise, car avec ce nom « Tech noire », j’entendais « Techno noire » : je m’attendais donc à de la techno bien hard, bien dark (toujours lire les flyers, je le sais pourtant, à quoi ça sert sinon que les organisateurs se décarcassent !). Mais j’aime beaucoup la New wave et ses sous-genres, et les ambiances gothiques, ça me va très bien aussi…
La soirée ne ressemble à aucune autre : le concert commence, un groupe cold wave séparé en 1987, Martin Dupont, se reforme aujourd’hui, là sous nos yeux ! Ils peuvent compter sur un solide public de fans… Je suis très surprise de me retrouver dans une ambiance « concert », je m’avance plus près de l’estrade, au milieu de fervents admirateurs, pour m’imprégner de leur son. Cela fait longtemps que je n’ai pas participé à un concert. Au début, j’ai un peu de mal à « entrer » dans leur musique, avant de me laisser prendre peu à peu…
Puis, nous profitons de shows de drag queens très réussis sur d’excellents remix, avant que la soirée ne reprenne avec sa programmation variée : wave, electro, techno soft… (je ne connais pas assez les styles de musiques, il faudrait que je me forme si j’ai envie de poursuivre des récits de soirée !)
C’était très sympa de découvrir une nouvelle soirée en étant complètement surprise, et à plusieurs reprises ! J’ai aimé son côté libre, déjanté, queer… Les gens étaient tous souriants, accueillants, et parmi eux, beaucoup de fans de Martin Dupont que je découvrais de mon côté. J’ai croisé de nombreuses drag queens magnifiquement costumées et maquillées. Je reviendrai ! La prochaine se déroule à la Machine, un lieu que j’aime beaucoup.
– Je me souviens de la toute première soirée Monarch où je suis allée, seule, en aventurière, sans avoir lu le flyer non plus. Je pensais découvrir une nouvelle soirée fetish, et j’ai découvert la techno la plus intense de toute ma vie qui m’a immédiatement propulsée vers les étoiles ! J’étais au milieu d’un public de garçons en harnais de cuir, j’avais un peu peur de ne pas être à ma place, même si tous se montraient souriants et bienveillants, unis par le goût de cette musique fracassante ^^ et depuis, j’y suis retournée, souvent, avec un plaisir croissant ! La Monarch a pris une teinte fetish-bdsm au fil des soirées, avec des shows, un public de plus en plus varié…
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