Les éditions Edicool, Numériterature et la Bauge littéraire organisent un Concours sur Facebook pour gagner le recueil de nouvelles « Les 10 font le sapin ».
Il s’agit de raconter en 100 mots maximum une anecdote coquine sur un de nos Noël présents, passés ou à venir…
Ah, s’ils avaient choisi le 31 décembre, j’en aurais eu des histoires croustillantes à raconter 🙂 Alors que Noël ne m’évoque que d’interminables repas de famille, d’intenses séances de déballages de cadeaux, des sapins branlants croulant sous les décorations, des crèches déparaillées …
Je me suis souvenue d’une histoire, comprenant certes des éléments coquins, mais avant tout cruelle… je n’ai donc aucun espoir de gagner, juste le plaisir de participer et de lire les histoires des autres !
100 mots c’est vraiment trop court pour la bavarde que je suis … je me suis prêtée au jeu sur la page de l’événement, et je vous livre ici une « version longue », non censurée 🙂
J’espère que vous participerez vous aussi et que j’aurai le plaisir de vous lire …
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Nous avons 19 ans et nous sortons ensemble depuis quelques mois. C’est mon premier petit ami « sérieux ». Je suis très amoureuse et romantique, lui se montre surtout taquin, fanfaron. Il adore me bousculer, me taquiner. Il s’amuse de ma candeur, de mon innocence en riant aux éclats. Il aime par dessus tout me torturer devant nos amis, en public. Quand on se retrouve tous les deux, il redevient doux comme un agneau et je lui pardonne tout.
Mais en ce jour de Noël, il dépasse les bornes.
Il m’invite à venir fêter Noël dans sa famille. Je suis surprise et heureuse. Il va enfin me présenter à ses parents ! Et pour la première fois, je serai loin des miens le soir de Noël, dans une famille inconnue, avec mon chéri pour seul soutien.
Je connais déjà un peu ses deux grands frères d’une vingtaine d’années. Ils sont encore plus grandes gueules que lui et me paralysent de timidité. Ils ont épousé des femmes élégantes et pleines d’assurance, soulignant mon côté adolescente complexée.
C’est le moment, nous échangeons les cadeaux. Le ventre noué, je les regarde ouvrir les cadeaux qui j’ai pris tant de soin à choisir, je guette leurs réactions, et j’en oublie de m’occuper des miens qu’on a déposé sur mes genoux. Mon ami me relance. Tout le monde a déjà fini et me regarde fixement tandis que je les ouvre maladroitement. Horrifiée, je découvre… des dessous affriolants ! Des petites culottes en dentelle de toutes les couleurs, minuscules et sexy. Beaucoup trop sexy à mon goût, presque vulgaires… Certaines ne cacheront pas grand chose de mon intimité.
Je reste sans voix. Choquée. Je deviens rouge comme une tomate. Je sens mes joues cuire, des larmes d’humiliation piquer mes yeux. Je ne sais pas si je dois rire aux éclats ou m’enfuir. Je voudrais disparaître dans un trou de souris. Les grands frères veulent voir de plus près, rivalisent de bons mots et grivoiseries, oursons balourds, aimant embêter leur petit frère qui se rengorge, ravi de son petit effet. Les belles sœurs pouffent et font des commentaires. Tout le monde a oublié la jeune fille qui retient ses larmes.
Sa mère me sauve en m’attirant en cuisine sous prétexte de finir les préparatifs. Chaleureuse, elle me redonne le sourire avec des anecdotes peu glorieuses de sa jeunesse, avant de lancer les festivités par un « A table !« tonitruant. Les trois garnements filent s’installer sans demander leur reste. Après un détour à la salle de bain, je parviens à faire une entrée à peu près digne dans la salle à manger.
Il ne fut plus jamais question de ces petites culottes, promptement escamotées au fond de mon sac. Quelques coupes de champagne, des échanges animés, l’humour d’enfer des garçons, m’ont aidés à surmonter ma honte, et permis de passer la meilleure des soirées !
6 commentaires
Rires ! Bon, à la demande générale… enfin, de Laurent, voici la fin de l’histoire de ces petites culottes. Je les ai cachées au fond d’un tiroir, longtemps, et je les ai oubliées… avant de les donner à une association catho avec d’autres vêtements (elles étaient toute neuves avec encore leurs étiquettes ! ) … quelques années plus tard, un autre homme m’a réconcilié avec la lingerie fine…. mais ceci est une autre histoire !
et qu’es ce qu’elles sont devenues ces ptites culottes avez osé les porter ou poubelle
on est plutôt du côté du mauvais goût que de l’humour !
tendre cruauté … quant à réagir avec humour, c’est un tour de force.
Merci chère Clarissa pour cette version longue dans laquelle vous vous laissez découvrir avec une grande simplicité et sincérité.
Oui, que la vie peut se montrer cruelle pour les âmes sensibles et timides !
Je vous trouve quelques similitudes -quoi qu’avec quelques annees de plus, avec le personnage de mon petit texte que vous avez eu la gentillesse de bien vouloir publier
Bonjour,
J’imagine votre gêne, un manque de délicatesse certainement due à son jeune âge. C’est le genre de cadeau que l’on se fait dans l’intimité d’un couple..
Je vais vous fixer le thème de votre prochain récit!!!!! 31 décembre, racontez nous vos souvenirs les plus chauds ( sans limitation de caractères!!oui j’y tiens)
Si je ne vous croise pas ici ou là, je vous souhaite un joyeux Noël avec vôtre enfant ( fille si mes souvenirs sont bons)qui va déballer ses cadeaux et bien entendu un bon 31 décembre » anecdotique »