Enfin la Burning night est de retour en France ! J’ai pris ma place dès l’annonce de la soirée sur les réseaux sociaux, et puis j’ai attendu, patiemment, longuement, fébrilement.
Samedi dernier, c’était le jour J, enfin ! Je vais tenter de raconter quelques souvenirs brumeux, mais je sais déjà que je ne vais pas réussir à rendre hommage à cette fantastique soirée…
Excitée comme une puce, j’arrive dès l’ouverture au Cabaret sauvage, flanquée de mon soumis cavalier de soirée (ce soir, ce n’est ni fétish, ni bdsm, c’est une soirée Burning Man, une soirée indéfinissable, indescriptible, festive, love et bienveillante !). J’imaginais profiter tranquillement des ateliers proposés (Brain particles, analyse graphologique, Conscience 2.0 …) en attendant le lancement de la soirée dansante, mais j’arrive tellement tôt qu’ils se préparent et ne sont pas encore ouverts ! La nuit sera longue, je les visiterai plus tard, me dis-je.
Les amis arrivent petit à petit, sans encombre pour la plupart malgré l’agitation annoncée. On fait des photos, connaissance avec les amis d’amis, avec des inconnus qui traînent par là, et on profite du début de soirée pour visiter les lieux et admirer les superbes décors :
– Dès l’entrée, un stand « Costume camp » prête des vêtements déjantés aux curieux et aux étourdis qui sont venus bredouilles.
A côté, on trouve le studio photo, déjà opérationnel. Nous en profitons pour faire des photos tant qu’on est « présentables » et qu’il n’y a personne. Des photos trop sages se plaint le photographe : « C’est toujours comme ça au début ! Un peu coincé… Revenez plus tard, on en fera d’autres, plus fun ! » On promet de revenir en groupe. Promesse de gascon, on n’a pas eu le temps !
Fidèles à leur esprit de générosité, les burners ont invité une association caritative, Les baroudeurs de l’espoir, qui recueille nos dons et nous explique son action.
– La principale piste de danse se situe sous le chapiteau du Cabaret Sauvage décoré d’une ronde de nuages, de peintures fluo psychédéliques qui apportent une touche de magie parfaitement assortie à la musique. Les alcôves tout autour accueillent les différents ateliers. Il y a aussi un immense bar, juste à l’entrée, lieu de toutes les retrouvailles et de tous les possibles ! Point stratégique pour lier connaissance, retrouver des amis perdus, etc…
– En dehors du « cirque », à l’extérieur donc, dans le froid et sous la pluie qui tombe à verse (mais ça ne durera pas !), deux food trucks et un grand bar permettent de reprendre quelques forces, pour ceux qui ont prévu le coup et gardé une petite laine.
– A peine plus loin, une grande tente accueille l’espace « Chill des mille et une nuits » : il offre une ambiance plus zen et se consacre aux massages, aux câlins, avec une jolie bulle où l’on peut prendre le thé, se faire encorder, prédire le futur… Je n’aurai pas le temps de tester, malgré les questions brûlantes que je me pose sur mon avenir ! – Je ne ferai finalement aucun atelier, toujours scotchée sur l’une ou l’autre piste de danse.
Toute la nuit, j’alterne entre le cabaret sauvage et l’espace « Chill », piquant un sprint vivifiant entre ces deux lieux séparés d’une trentaine de mètres. Je me souviendrai longtemps de ces courses dans le froid, à demi nue, exaltée et frigorifiée, douchée parfois par une fine bruine Bretonne glaçante. Vite, se réchauffer contre des corps chauds en dansant ! 😉
Je ne me lasse pas de regarder les costumes, très différents de l’ambiance fétish que je connais bien. Les tenues sont lumineuses, brillantes, d’inspiration Steampunk, fantasy, geek, chamanique, super héros, féérique, uniformes… J’incarne une sorte de danseuse Alien, accompagnée de l’ange gardien le plus mignon qui soit avec ses ailes ponctuées de lumières rouges et sa tunique immaculée où j’ai pu glisser au fil de la soirée nos gobelets collector, mes mitaines de velours… Avec son air candide, il reçoit plein de compliments et subit mille tentations de la part de filles et de garçons taquins. Il n’a pas trop déchu, même s’il a fini la soirée les ailes écornées et l’auréole de travers, les paillettes plein les joues attestant des nombreux « hugs » enthousiastes !
L’esprit « Burning Man » est en train de tout envahir peu à peu, je le sens s’insinuer en moi et m’insuffler plein d’énergie, j’ai soif de contacts et de fête ! La « marque de fabrique » des burners c’est le don, la générosité, dans les grandes choses comme dans les infimes plaisirs. L’idée c’est de communiquer plein de joie de vivre, de bonnes ondes, de se sentir reliés les uns aux autres, proches, et d’avoir envie de faire plein de choses ensemble ! J’adore ça ! Je ne suis pas vraiment une « burner », mais je me fonds dans l’ambiance, me réchauffe à leur contact et je me sens comme un poisson dans l’eau !
Certains sont venus avec des petits cadeaux à distribuer. On me propose des cookies, et je suis aussitôt très intéressée :
— des Space cookies ? – Ma virée à Amsterdam n’est pas si lointaine…
— Non, non, juste des cookies !
Où ai-je la tête, nous sommes en France !
Plus tard, on me donne un délicieux chocolat fourré, mmmm… explosion de saveurs chocolatées fondantes sur ma langue, un vrai petit plaisir au milieu de la nuit ! On m’offre aussi une boucle d’oreille fluo, je m’empresse de la mettre à mon cavalier, car ouille, ça pince ! Et à tout moment, profusion de « hugs », sourires, compliments ; tout est simple, facile, bienveillant, plein de « love » et de bonnes vibrations. On est tous fait pour s’entendre !
Je croise sans cesse des amis, des visages connus, mais où nous sommes nous croisés déjà ? Parfois, cela date de la dernière Burning night, on se reconnaît, on se reconnecte tout de suite. J’ai le tournis à force de rencontres, je suis sans cesse en relation avec des gens, on se parle comme si l’on se connaissait depuis toujours, c’est le cas en fait, on partage le même goût pour la fête et les contacts, on fait partie de la même communauté bien vivante… On me raconte les événements Burning Man aux US, Nowhere en Espagne, des fêtes incroyables à Berlin… j’ai envie de tout expérimenter !
La soirée s’ouvre sur un excellent concert de Yoko ? Oh no ! J’ai adoré ! Du très bon rock, punk, et une énergie sur scène de folie ! Je veux les revoir et danser avec eux ! J’ai juste craint un instant qu’un « po go » ne démarre, avec ma chance légendaire, je suis sûre de me prendre un coup de coude dans le nez.
Ensuite, la musique électro prend le relais. J’aime beaucoup la musique électro, et je réalise qu’il y a plein de tendances différentes. Lors des Nuits Dèmonia, ou des soirées Wasteland, la musique électro est intense, dark, puissante, extrêmement prenante, elle me transporte littéralement dans un autre monde. Là, elle était plus soft, psychédélique, transe ; cela m’a pris plus de temps pour « décoller » et me sentir partir. Je restais un peu « extérieure » à l’ambiance au début, et puis c’est venu, petit à petit, j’ai fini par être prise à mon tour, envoûtée, et je ne me suis plus arrêtée de danser, au point de manquer plein d’animations et de performances : le concert de tambours par exemple (mais comment ai-je pu le rater, dans quel état j’errais ? ), la parade avec la « locomotive »…
Je n’ai pas tout raté 😉 J’ai regardé un joli spectacle de danseuses indiennes, j’ai participé à une ronde tandis qu’un spécialiste de body painting peignait sur nos corps des motifs en peinture fluo nous reliant les uns aux autres. J’ai vu de loin la « nude in » se lancer, s’épanouir, prendre de l’ampleur. Les amateurs ont dansé nus pendant près de deux heures, ils étaient très beaux ! Comme une danse de fées sous les étoiles… je ne les ai pas rejoint malgré quelques amicales pressions 😉
Dans l’espace « chill » des massages se déroulent sans répit, ils me tentent énormément. Je regarde les masseurs avec envie, ils pétrissent avec passion, lenteur. Je n’ose m’avancer, timide, et je crains de rester un peu huileuse ensuite.
Je choisis plutôt un très agréable massage des pieds par un grand amateur, mes pieds ont déjà eu l’occasion de connaître ses mains attentionnées. J’ai prudemment attendu la fin de soirée – ces fichus bas ne collent plus une fois qu’on les a enlevés – tout en redoutant que notre masseur de pieds ne soit épuisé. Mais il m’accueille avec un grand sourire. Je me faufile pour me faire une petite place sur les matelas, et lui confie mes pieds nus, tout en bénéficiant de massages de la tête, des mains, offerts par mes voisins. Le bonheur !
Mais déjà la musique s’éteint, l’espace câlins ferme ses portes, on nous chasse du paradis ! La soirée est passée si vite, en un battement de cils. Tous ces ateliers que je n’ai pu tester… Nous nous terminons sur la piste de danse qui commence à se vider, avant de nous en arracher à regret dix minutes avant la fin. Toujours mon souci de l’émeute finale devant les vestiaires !
Une superbe soirée organisée entièrement par les French Burners et des bénévoles créatifs, artistes, performers, mettant leurs talents au service des autres pour nous offrir la plus belle soirée qui soit…
J’ai encore des étoiles plein les yeux deux jours après et m’en remets difficilement !
Photos : empruntées sur la page publique de l’évènement. Retirées ou créditées sur simple demande. Je prends normalement le temps de demander les autorisations, mais j’étais trop pressée de raconter cette soirée, j’espère que je serai pardonnée ! De même, j’ai préféré ne citer aucun nom d’ami présent, pour ne pas avoir à demander d’autorisations, flemmarde que je suis ^^
4 commentaires
il faut venir au nowhere !!
J’aimerais tellement !!
Oui, il y aura d’autres soirées ! Je pense que 2019 sera une très belle année festive !
Comme je suis déçue de ne pas être venue en lisant ton compte rendu si positif et excitant ! Un grand merci pour ce retour ! Et vivement la prochaine Burning Night, à Paris ou ailleurs