Je viens de lire le dernier livre d’Eva Delambre, un recueil de nouvelles cette fois, Parfums d’Elles.
Un vrai plaisir de lecture ! Et une souffrance aussi parfois, puisqu’il est questions de relations de domination et de soumission…
Chaque histoire met en scène l’héroïne d’un de ses romans précédents. — C’était une demande récurrente des lecteurs et lectrices : en savoir plus sur ce que deviennent les personnages, toujours très attachants dans les romans d’Eva, et les retrouver dans un nouveau livre… Je m’étais bien attachée moi aussi à plusieurs soumises, particulièrement émouvantes dans leur abnégation, leur soif de soumission, ou leurs souhaits de vivre des expériences extrêmes. Je me souviens les avoir laissées à regret après le mot « fin ». Eva Delambre a exaucé nos vœux en nous racontant la suite de leur histoire à travers des nouvelles, et j’étais ravie et excitée à l’idée de les retrouver le temps de quelques pages !
Je les ai lues dans le désordre, je n’ai pas résisté, j’ai commencé par mes personnages préférés ! Léna, héroïne de L’esclave, si touchante dans ses désirs de perfection et de satisfaire son Maître, mais qui cette fois souffre de jalousie. Elle ne peut lutter contre ses émotions de femme, qui passent avant son souhait de se montrer une bonne esclave.
J’étais très enthousiaste aussi de retrouver Laura, toute jeune soumise si intense, qui forme avec Hantz un couple hors norme lié par un sadomasochisme qui les emmènent loin ( lire Marquée au fer). Laura se pose la même question que Léna : est-elle vraiment irremplaçable ? La flamme reste-t-elle toujours intacte, malgré le temps qui passe ?
Cosy, elle, a tiré un trait sur son goût de l’humiliation en revanche. Elle se consacre désormais à sa carrière, mais son passé va la rattraper, sous la forme d’une énigme. La tentation de renouer avec le BDSM revient, plus forte que jamais. Cosy était l’une des soumises de Hantz, essentiellement dévolue au service, qui m’avait beaucoup plu aussi dans Marquée au fer.
La dernière histoire, écrite par le Maître d’Eva Delambre, raconte la suite d’Evidence. Maître Tesamo emmène sa soumise en voyage au Japon. Il ne s’agit pas de vacances telles qu’on peut les imaginer, sa soumise sera à tout moment sollicitée pour le satisfaire ; elle reçoit d’ailleurs toute une liste de consignes précises avant le départ. J’ai aimé retrouver la voix de Maître Tesamo, si exigeant et soucieux d’esthétisme. Il évoque de belles séances dans de magnifiques décors au Japon, comme des rêves, et nous voyageons nous aussi.
J’ai ensuite découvert des soumises que je ne connaissais pas, n’ayant pas lu les romans dont elles sont issues. Ce n’est pas du tout gênant, car toutes les nouvelles peuvent se lire comme des histoires à part entière, on les apprécie même si l’on ne connaît pas le contexte.
L’héroïne de Devenir Sienne a fondé une famille avec son Maître, ils ont un enfant. Depuis sa grossesse, elle se demande si le regard de son Maître a changé, et s’ils pourront retrouver la magie de leurs relation D/s. Elle craint que l’aspect BDSM ne disparaisse de leur relation, alors que c’est ce qui la rend exceptionnelle. Elle redoute qu’il ne voie plus que la mère. Ils sont en train de devenir complices, le désir de relation D/s s’émousse tout comme les possibilités de vivre des séances, et elle en souffre.
Solange, l’héroïne de L’éveil de l’ange et de L’envol de l’ange, se remet mal de sa rupture avec son Maître. Il lui accorde une dernière séance, avec une surprise à la clef, qui prouve combien il prend soin d’elle, et prend au sérieux son bien-être et son avenir sans lui.
J’ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles, même s’il y a une pointe de frustration pour nous les lecteurs, car les histoires sont courtes, c’est le propre du genre, et qu’on aimerait s’attarder avec telle ou telle héroïne. Au début, j’ai surtout aimé retrouver mes héroïnes préférées, et puis j’ai aimé découvrir aussi les autres personnages emblématiques des romans d’Eva. Leurs histoires m’ont donné envie de lire les livres dont elles sont issues (même si je connais la fin maintenant ^^).
Les héroïnes sont très fouillées psychologiquement, nous ressentons leurs émotions, leurs doutes, nous nous identifions à elles, les Maîtres sont plus esquissés et se confondent un peu – à l’exception du Maître de la dernière nouvelle, écrite de son point de vue. Eva Delambre avait d’ailleurs avoué lors du Salon de la littérature érotique qu’elle aimait camper toujours un peu le même type de Maître : dur, exigeant, élégant, un peu à l’image du sien.
Les séances BDSM décrites sont toujours aussi belles, éprouvantes et troublantes, variées. Certaines très dures, d’autres surtout érotiques… avec des Maîtres attentionnés, au-delà de leur désir de dominer ou de leur sadisme. Avec parfois beaucoup de frustration pour la soumise, pour encore plus de jouissance et de bonheur, et de trouble pour les lecteurs…
La présentation de l’éditeur
Vous êtes vous déjà demandé ce qu’il advenait de certains personnages de roman après avoir refermé un livre? Où en sont-ils quatre ou cinq ans plus tard? Ont-ils subi des ruptures? Faits de nouvelles rencontres? Poursuivi leurs relations, avec des hauts et des bas?
À travers différentes nouvelles, Éva Delambre vous convie à retrouver quelques-unes des soumises qui peuplent ses romans BDSM et à découvrir ce qu’elles sont devenues. Personnages phares ou petites apparitions, elles ont chacune leurs places dans ce recueil de nouvelles parfois presque sages, et parfois très épicées. Chacune avec son parfum.
Un livre pour les lecteurs et lectrices qui regrettent le mot ”FIN” de la dernière page, mais aussi pour celles et ceux qui décideront de découvrir ainsi ces soumises, avant de revenir sur leurs débuts.
Pour se procurer le livre
Les Editions Tabou
Amazon
2 commentaires
J’aime beaucoup les séances mises en scène dans le livre, leur esthétisme, l’ambiance… en plus des ressentis et des émotions décrites… et c’est particulièrement le cas dans la dernière histoire du recueil. J’y suis très sensible Merci Monsieur pour ce retour !
Merci pour ces mots Clarissa et d’avoir compris l’essence de ce recueil. Maitre dur, exigeant et élégant. Oui, j’aime bien. L’élégance est un Art oublié, être esthète aujourd’hui a ce parfum un peu suranné qui n’est perceptible que par quelques esprits éclairés.