Lecture publique

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    Gustav Clauvel a réalisé cette très belle illustration d’un passage de mon roman Le Village des soumises qui me tient particulièrement à coeur : une jeune femme lit des extraits érotiques, et l’assistance se met peu à peu au diapason, envoûtée par sa voix et les mots crus :

   Soudain, un auditeur se lève et s’installe entre les jambes bronzées de la lectrice, rabattant sa robe noire sur sa tête. Ce doit être prévu, car elle ne le renvoie pas. Au contraire, elle attrape le visage du jeune homme de sa main libre pour le coller tout contre son pubis. Elle continue sa lecture d’une voix légèrement essoufflée, entrecoupée de gémissements.   
   Les baisers de l’homme se font plus précis, sa tête s’active de plus belle et la lectrice s’offre sans retenue à sa langue infatigable. Sa voix se brise, devient à peine audible sous l’influence de l’orgasme qui enfle dans son ventre. Elle ne s’interrompt que quelques secondes, le temps de crier de plaisir. Un autre spectateur se présente et s’incruste. Lui ne s’agenouille pas, il extirpe directement son membre de son pantalon. Il enfile un préservatif et s’enfonce dans la douce intimité de la jeune femme. Ses grognements de satisfaction remplacent les mots osés de l’auteur du roman.

 
   Pétrifiée, Océane regarde avec fascination ces ébats qui se déroulent sous ses yeux, avant d’être brusquement ramenée à la réalité. La personne derrière elle vient de poser ses mains sur ses épaules. La jeune fille sursaute ; doit-elle chasser ces mains, les accepter ? Les mains entament un massage de ses épaules, du haut de son dos, de sa nuque et bientôt, Océane n’a plus le cœur de les repousser tant leur contact est agréable. Elle se détend, presque en transe sous les divines caresses prodiguées. Les mains se sentent bienvenues, elles prennent de l’assurance, et ne tardent pas à descendre caresser ses bras, sa poitrine. Elles s’insinuent entre les boutons de sa robe, soulèvent son soutien-gorge — Océane s’en veut, elle n’a pas pris le temps de l’enlever, encore une entorse au règlement. Elle sent le poids de ses seins tomber dans les paumes de l’inconnu. Il les presse, les pétrit, jusqu’à tendre leurs pointes de désir. Un autre homme s’assoit par terre, entre ses jambes. Il les écarte, promène ses mains le long de ses cuisses, remontant peu à peu. Il pose un doigt inquisiteur sur sa culotte, n’attendant que son accord pour se faufiler sous le tissu. Océane ouvre les yeux et jette un coup d’œil autour d’elle, craignant d’être surprise en fâcheuse posture. Elle reste bouche bée : des scènes sensuelles se déroulent tout autour d’elle, au vu et au su de tous.
   Tous les spectateurs se sont mis en mouvement, leurs gestes sont lents et amples, comme au ralenti. Le peu de vêtements portés par certaines a disparu, des seins apparaissent, des ventres plats ou bombés, des fesses rebondies de toutes les nuances d’ocre, d’ivoire ou d’ébène… Océane aperçoit des sexes entrouverts, béants parfois, qui aspirent tels des bouches avides des pénis dressés. Ils ne sont visibles qu’un instant, le temps de la pénétration. Les corps se rapprochent ensuite, et Océane ne voit plus que des dos bougeant en rythme, dans lesquels se plantent des ongles rouges.
   Terriblement excitée, Océane cherche à mieux distinguer les sexes qui s’offrent, ceux des femmes surtout. Elle entrevoit des sexes bordés de duvet sombre, clos et cachés, des sexes charnus, ouverts et suintants, de jolis coquillages lisses à demi-fermés qu’une langue experte force et fouille. D’autres engloutissent des doigts, des phallus… Ces visions lui font perdre la tête, Océane sent son propre sexe s’ouvrir à son tour, ses plis s’écarter, explorés par la langue de l’inconnu. Son désir ruisselle dans la bouche de l’homme ; il a l’air d’apprécier, car il ne ralentit pas son rythme et la boit avec encore plus d’empressement.
   Océane ne regarde plus les autres. Elle ferme les yeux, se concentre sur la montée de son plaisir sous les merveilleux coups de langue de l’inconnu, légers et appuyés à la fois. Des baisers exquis qui ne tardent pas à déclencher son plaisir. Il ne la lâche pas pour autant, il continue de la lécher sans relâche, jusqu’à ce qu’elle crie grâce.

 

2 commentaires

  1. Clarissa a écrit :

    Merci Chris ! Oui, l’artiste est doué, j’aime beaucoup la façon dont ils donne vie à mes personnages et mes scènes érotiques, en ajoutant aussi son imaginaire…

  2. Chrislanuit a écrit :

    Jolis traits qui reflètent bien le contenu de l’écrit

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