J’ai déjà raconté quelques anecdotes de mes vacances de ski, voici maintenant mes fantasmes, nés dans la contemplation des paysages enneigés, doucement balancée par le télésiège m’emmenant vers les sommets 😉
– avec des photos du film toujours culte « Les Bronzés font du ski » – pas très érotique ni même en rapport avec mes histoires, je vous l’accorde, mais j’ai tout de suite pensé à lui !
Un début de romance… deux amies très différentes, une rencontre imprévue…
Les deux amies posent leurs valises avec soulagement dans leurs chambres. Il est déjà tard avec ces embouteillages qui n’en finissaient plus.
— Tu viens boire un verre au bar de l’hôtel pour fêter le début des vacances ? propose Célia.
Elle a toujours préféré « l’après-ski » au ski.
— Vas-y sans moi, demain on se lève tôt, je veux être au top pour notre cours particulier, c’est à 9h30, tu n’as pas oublié ?
Clara, elle, en bonne sportive accomplie, préfère le ski, et ne bois jamais une goutte d’alcool. Célia soupire, elle se demande si les vacances vont être réussies, elles sont si différentes toutes les deux.
— Oui, t’inquiète, je vais juste faire un tour, et je remonte direct !
Au bar de l’hôtel, il y a foule. Apparemment, Célia n’est pas la seule à apprécier le côté festif des vacances à la neige : la raclette, son petit vin blanc… Toutes les tables sont occupées, il reste seulement un tabouret libre au bar. Elle se retrouve cuisse contre cuisse avec un inconnu, mais ne fait rien pour se dégager, appréciant la chaleur qui se diffuse dans son corps, à la faveur de ce simple contact.
— Excusez-moi, fait l’inconnu, en resserrant les genoux.
— Non, non, pas de souci.
Célia voudrait ravaler ses paroles, il va peut-être prendre sa réponse pour un encouragement ! Elle a promis de retrouver Clara dès que possible, ce n’est pas le moment de draguer, pas le premier soir en tout cas. Il faut reconnaître que son voisin a du charme avec ses yeux bleus glacier et son visage cramé par le soleil – un gars du coin sûrement.
— Je me présente, Nicolas !
— Enchantée, Célia… je viens d’arriver.
— Et de Paris je parie, vous êtes toute pâle !
Célia ne se formalise pas, il n’a pas tort, elle quitte rarement son ordi, au travail comme à la maison. Nicolas doit se sentir légèrement coupable, il lui propose un verre, joue les galants, lui conte fleurette… Il la fait rire, la séduit, lui parle du domaine skiable ; effectivement, il est d’ici, ça ne fait aucun doute ! Le nom des pistes la fait rire : La démone, L’enfer… très peu pour elle !
— Non, mais moi je ne fais pas les noires, se défend-elle en hoquetant de rire.
De fil en aiguille, ils se rapprochent, et il finit par lui proposer de l’emmener chez lui, pour un « dernier verre ». Célia secoue la tête, elle doit retrouver sa copine. Son corps proteste aussitôt, le désir qu’elle commençait à ressentir pour Nicolas se transforme en un incendie dévorant tout sur son passage. Elle n’a pas le temps de le suivre chez lui, mais pourquoi pas un petit coup rapide dans les toilettes ? Son audace l’étonne elle-même, mais après tout, ça lui fera du bien ! Depuis combien de temps n’a-t-elle pas vécu une aventure sans conséquence ? Et baiser dans les toilettes, elle ne l’a jamais fait encore, ça lui fera des souvenirs… Avec un inconnu rencontré en vacances qu’elle ne reverra plus jamais, elle peut se détendre et faire des folies !
Le lendemain, le réveil se révèle douloureux, entre la gueule de bois et la nuit courte. Clara ne la loupe pas.
— Tu as une de ces têtes ! A quelle heure es-tu rentrée ? On a réservé un cours je te rappelle !
Comme une somnambule, Célia s’équipe de pied en cap et suit Clara en maugréant ; c’est pas des vacances s’il faut se lever tôt ! L’air frais la réveille enfin, le soleil est au rendez-vous et elle retrouve le sourire. Ses skis frémissent d’impatience ! Ah, un homme en combinaison rouge s’approche, leur moniteur sûrement.
Il enlève ses lunettes de soleil et tend la main pour les saluer.
— Nicolas, enchanté !
Clara se fige, c’est son amant de la veille ! Elle serre sa main en grimaçant, priant pour qu’il ne la reconnaisse pas. Avec son casque, son masque de ski et son écharpe, ça devrait aller, le risque est faible.
— Vous avez quel niveau mesdames ?
Clara répond qu’elles sont à l’aise partout. Célia la coupe et précise étourdiment.
— Ah, moi je ne fais pas les noires par contre !
Elle se mord les lèvres, quelle étourdie ! Le moniteur marque un temps et la regarde fixement.
— Pas d’inquiétude, on va commencer doucement, surtout que vous avez sans doute fait la fête hier soir, je me trompe ?
Suis-je la seule à fantasmer sur ces remontées vintage ?
Elle aime bien ce téléski en marge de la station. Il est très excentré, il n’y a aucune attente. C’est l’un des derniers qui subsistent encore, ils sont en voie de disparition hélas. Plus personne ne veut les prendre depuis que les télésièges sont si confortables — certains chauffent même les fesses, histoire d’avoir bien le feu au cul, sans doute.
Elle a toujours aimé les téléskis et les regrette en secret : la sensation de la tige de métal entre ses jambes, ses pensées qui vagabondent au fil des soubresauts… Le tire-fesses, si bien nommé, cet objet phallique qui la titille tout le voyage au bon endroit ! En plus, celui-là mène à une jolie piste bleue oubliée qui serpente entre les sapins. Une piste juste pour elle et quelques skieurs perdus.
C’est la troisième fois qu’elle le prend ce matin, ignorant le travailleur saisonnier qui lui tend la perche avec indifférence. Soudain, elle se fige, il vient de lui jeter un regard salace. Elle grimace, il la répugne avec son mégot au bec. Mais c’est irrésistible, elle aime trop cette piste, elle retourne prendre le téléski à peine la piste descendue. Il n’y a toujours personne, et ce malotru ose lui adresser la parole d’une voix rocailleuse en lui donnant la perche.
— Bon voyage ! Direction le 7e ciel, hé hé !
Le tout assorti d’un clin d’œil bien gras.
Elle sent le feu lui monter aux joues. Heureusement, elle doit être déjà bien rouge avec le froid ! Elle se sent curieuse aussi, et joueuse. Que va-t-il lui dire lors de son prochain passage ? Elle fonce à toute allure pour le retrouver plus vite. Il ne lui plaît pas pourtant, il l’embarrasse, mais il l’excite aussi, elle ne peut le nier.
Il la guettait, il lui fait un grand sourire de bad boy et se pourlèche les babines en lui tendant une nouvelle fois la perche. A son tour, elle esquisse un sourire, avant de décoller, emportée vers le sommet de la montagne. Comme elle aime ce petit bond au démarrage, si casse-gueule pour les débutants ! Elle remarque un post-it collé sur sa perche, pile au dessus de la pub pour une barre chocolatée : « Je vous invite à prendre un café dans ma cabane « .
Elle dévale la piste sans vraiment le réaliser, le coeur battant, et constate à son arrivée que le téléski est fermé. Un écriteau « en panne » informe l’éventuel skieur égaré. Debout devant la cabane en bois, le perchman fume avec désinvolture.
— Vous pouvez poser vos skis contre le mur, le café est prêt… et moi aussi !
La première partie est vraie, à ma grande confusion ^^ , mais la fin est inventée – hélas 😉
Ils rentrent épuisés et ravis de leur journée de ski. La dernière hélas ! Sandra se déchausse avec nostalgie dans le hall de la résidence, déjà déprimée à l’idée de rentrer et de quitter les copains. Elle remarque un papier collé sur le mur.
« Merci à la personne qui a pris mon casque de le rendre dès que possible. Je suis joignable au 06… «
Son sang ne fait qu’un tour, Sandra s’insurge.
— Vous avez vu ? ça craint de voler du matériel ! On est ici en vacances, pour s’amuser, prendre du plaisir, et certains en profitent, c’est dégueulasse !
Ses amis s’indignent avec elle, avant de penser aux valises.
— On va d’abord rentre nos skis, nos chaussures et nos casques au magasin de location, comme ça c’est fait, avant la ruée, propose Loïc.
Il a toujours été organisé.
Les amis rassemblent leurs chaussures de skis et leurs casques dans l’entrée.
— Bon, on a tout retrouvé je pense, on n’a plus qu’à passer prendre les skis dans le local, fait Sandra.
— Hé, attend, comment ça se fait qu’on a un casque de plus ? s’étonne Loïc.
— Quoi ? Oh mince, c’est vrai… dur, en fait c’était nous qui avions pris le casque du gars ! Dire que j’étais vener contre les cuistres qui l’avaient volé… et c’était nous !
— C’était toi, tu veux dire, tu es la seule à avoir un casque noir comme le sien, tu as dû confondre…
Sandra soupire et se résout à appeler l’inconnu. Elle bafouille au téléphone, lui explique qu’elle croit avoir retrouvé son casque dans un coin du hall, hum hum, près du local de rangement des skis.
— ça ne vous ennuierait pas de me le rapporter à mon appartement ? Je suis en train de boucler mes valises, et je suis super à la bourre. Appartement 708 !
— Heu, non, du tout, j’arrive !
Sandra lui doit bien ça. Elle se sent tellement coupable qu’elle aurait été prête à traverser toute la station ! Là, c’est le hall d’à côté.
Elle sonne et marque un temps. L’homme qui lui ouvre, une simple serviette nouée autour de la taille, ressemble à s’y méprendre à Daniel Craig, alias James Bond, avec son torse musclé et son regard d’acier. Elle reste sans voix, bouche bée, le casque à la main, hésitant entre s’enfuir et se jeter à son cou.
— Merci infiniment ! C’est bien le mien ! Je vous offre un café pour vous remercier ? Je ne suis pas obligé de partir dans la minute… et puis je suis loin d’être prêt, comme vous pouvez le constater. Je vais passer un jean.
C’est pire, il est encore plus sexy en jeans, toujours torse nu.
— Vous voulez un autre café ? Non ? Un thé… non plus ? Un baiser peut-être ?
Sandra opine et ferme les yeux. Finalement, elle a bien fait de lui prendre son casque.
***
J’en profite pour faire une petite pub au passage :
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