L’école des Arts Sadiens

école des arts sadiens

   Samedi dernier, j’ai eu la joie de participer à une formation de L’école des Arts Sadiens, fondée par Marie L’Albatrice (Dominatrice et artiste, à l’origine de l’association Erosticratie et de son festival Erosphère, des jeux de rôles BDSM « Subspace »… ).
   L’école des arts sadiens propose tout un cursus autour du BDSM, avec des cours théoriques et pratiques aussi variés que « L’éthique du mind fucking », « L’initiation au medical play » ou aux « techniques d’impact play »… (tout est super alléchant ! Et s’adresse aussi bien aux débutants qu’à ceux ayant déjà de l’expérience).
  Samedi 24 septembre, c’était : « Construire son archétype dans la domination ».

   A notre arrivée, le ton est donné, nous sommes bien dans une école consacrée aux jeux de domination-soumission : nous sommes accueillis par deux majordomes, l’un en soutane noir, l’autre avec un collier de cuir autour du cou. Ils seront à notre service toute l’après-midi nous dit Marie L’Albatrice, si l’on veut un café, un thé… il suffit de leur demander. Ils prennent nos vestes et s’activent avec diligence, servant cafés et thés à discrétion, tancés à l’occasion par leur maîtresse. Ils forcent mon admiration : ils resteront debout toute la durée de la formation, empressés et discrets. Qu’il est bon de se faire servir !
   Nous nous installons autour d’une grande table et sirotons nos cafés. Nous nous présentons à tour de rôle, nous sommes six, trois dominants et trois dominatrices. D’un côté les garçons, de l’autre les filles ! Et Marie L’Albatrice qui trône en bout de table 😊. Nous venons tous d’horizons complètement différents : d’Erosphère, du shibari, des soirées (mais pas les mêmes…)
   Je réalise que notre table est en fait une vaste cage ! Avec son coucouche-panier, etc. Je glisse mon pied déchaussé à travers les barreaux, je m’imagine taquiner un soumis enfermé en le tapant de mon pied, l’agaçant de chatouilles, me promenant partout sur sa peau… Ma voisine me raconte qu’à la leçon sur l’anal à laquelle elle a participé, ils étaient 4 soumis entassés dans cette cage pendant tout le début du cours ! J’aurais voulu voir ça, ces soumis imbriqués les uns dans les autres, les chairs comprimées par les barreaux de métal…
   Mais aujourd’hui, la leçon est plutôt théorique, il n’y aura pas d’exercices pratiques !
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    Marie L’Albatrice commence par un rappel des fondamentaux du BDSM (le module 1 du cursus que j’ai séché grâce à ma grande expérience du milieu 😉).
   Je prends des notes frénétiquement pour tenter de rattraper mon retard. C’est bon de poser des mots clairs et des notions précises sur ce que l’on connait intuitivement, parfois vaguement. Il y a de chose que j’avais oubliées, j’en apprends de nouvelles… tout un puzzle se met en place de façon cohérente, alors que je ne connaissais que les pièces détachées. Le BDSM, ce formidable terrain de jeu où nous pouvons donner libre cours à nos perversions, notre sadisme, nos fétichismes… moyennant certains garde-fous : en particulier, le respect de la sécurité et du consentement, et d’autres clefs que nous livre Marie L’Albatrice.
   Elle nous détaille les différentes formes de domination, les responsabilités de la personne dominante, les règles de fonctionnement… Pourquoi est-ce si important de créer un cadre, délimiter le temps de jeu. Des principes que j’ai appris confusément sur le tas, que je « ressens », et tout à coup énoncés clairement, écrits noir sur blanc.
   Je pourrais l’écouter pendant des heures sans me lasser : sa façon de parler, passionnante et souriante, ses anecdotes… nous sommes tous captivés et suspendus à ses lèvres. Elle veille à nous solliciter régulièrement, et bientôt nous fait participer activement !

   À l’aide de différentes techniques : visualisation par l’hypnose, questionnaires… , Marie L’Albatrice nous aide à définir le type de personne dominante que l’on est, que l’on souhaite incarner : notre avatar en quelque sorte. Je pensais bien me connaître, car je connais mes préférences, mes goûts… et j’ai finalement appris plein de choses sur moi ! Je fonctionne beaucoup à l’intuition, à l’envie, j’ai toujours fait ce qui me plaisait, sans vraiment réfléchir à « mon style », mon genre de domination, au moins sur le moment. J’ai aimé mettre tout à plat, me construire un personnage cohérent, et être guidée dans cette démarche.
   Marie L’Albatrice s’appuie sur les 12 archétypes de Jung et nous invite à réfléchir ensemble sur les déclinaisons possibles en BDSM.
   — Je me suis reconnue dans le « soignant-e », car j’aime beaucoup initier les nouveaux et les débutants, qu’ils passent entre mes griffes avant de les confier à d’autres dominatrices, et jouer au pet play… et dans « l’amoureux-se », car finalement mes pratiques préférées se pratiquent à mains nues : griffures, morsures, fessées, gifles… et massages des pieds ^^

   La dernière heure est consacrée aux partages, chacun notre tour nous décrivons notre univers. C’est très intéressant, car nous sommes tous et toutes différents, et certains univers sont très originaux ! J’ai beaucoup aimé les retours de la formatrice : elle pointe du doigt les éventuelles incohérences avec bienveillance, renvoie plein de choses positives à nous faire rougir jusqu’aux oreilles, fait des suggestions pertinentes, provocantes parfois 😉 Les autres élèves réagissent aussi. Passé le léger embarras de parler de mes fantasmes intimes à de parfaits inconnus, cela m’a plu de savoir ce que je renvoie, et comment en jouer, accentuer tel ou tel trait pour construire mon personnage.

   Ainsi, j’aime jouer à des jeux plutôt de domination/soumission, à « la reine et son chevalier servant », avec des épreuves, des services, des sévices aussi… et j’étais attirée par une ambiance gothique, cryptique… La formatrice a relevé l’incohérence, car même si j’aime la musique gothique et les histoires de revenants, ça ne me correspond pas. Mes fantasmes évoluent plutôt dans une ambiance féérique, je ne dois pas hésiter à en jouer jusque dans ma tenue : robes longues, fleurs dans les cheveux (ça, je le fais quelques fois )… Ne pas confondre notre goût pour certains livres, certaines séries et films, et ce que l’on est vraiment, ce que l’on veut être dans le jeu.

  La tenue est importante, elle donne des indices sur qui on est, ce que l’on aime, et l’on va attirer des soumis et des soumises en accord avec ce que l’on projette. On le fait parfois intuitivement : certaines dominatrices portent ostensiblement leur fouet autour du cou ou à la ceinture, d’autres mettent un collier de cuir avec un cœur à la place de l’anneau de soumission… 😉 Certains dominants et dominatrices viennent en soirée avec un grand sac plein d’accessoires, d’autres les mains vides pour être libre — et les mains permettent de faire plein de choses aussi !
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  Couronnement de notre travail, nous devons nous trouver un nom de scène qui nous caractérise et nous va comme un gant. J’avoue m’être montrée paresseuse jusque-là ! Pendant les séances et les jeux, je suis « Madame » avec les inconnus, « Clarissa » avec les amis et connaissances — je ne suis maîtresse que pour un seul soumis 😉 (pour l’instant ^^, mais je ne pense pas avoir le temps et l’énergie pour former un clan, un cheptel, ou, dans mon imaginaire, une cour de soupirants !)
   J’ai imaginé Lady Rose : la rose étant la fleur romantique par excellence, avec des épines piquantes ! Mais je connais une très bonne amie de soirée qui s’appelle Rose…
   J’ai pensé aussi à Alice, le nom du personnage principal de mon roman qui découvre le BDSM et traverse le miroir pour rejoindre ce monde incroyable de plaisirs et de perversions.
   La quête continue 😉
  On peut posséder plusieurs avatars selon les jeux et les circonstances, nous ne sommes pas « enfermés »dans un rôle unique pour toujours ^^

   J’ai beaucoup aimé cette formation ! Je n’ai pas vu passer le temps, entre les temps d’échanges, les apports théoriques de la formatrice, les temps de réflexion personnelle… et aussi les papotages avec mes voisines 😉 (mais on n’a pas été mises au coin !)
  On apprend sur le BDSM, ses principes, ses valeurs, les pratiques.. et aussi sur soi.
  Et on fait des connaissances ! À la fin de la formation, nous nous rapprochons entre stagiaires, nous confier si intimement a créé des liens, et nous avons du mal à nous séparer. Nous nous attardons, nous échangeons nos coordonnées, nous avons envie de rester ensemble encore !

  Je reviendrais bien pour la suite du cursus, plusieurs cours attirent mon attention dans l’agenda 😉

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   Pour en savoir plus :
   Le site de l’École des arts Sadiens

   La page Facebook

1 commentaire

  1. Mick_lars a écrit :

    Au delà de ce que vous évoquez de ce cours, merci de nous livrer un peu de qui vous êtes….

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