La cage

2021-03-08 15

Une petite séance photos improvisée entre amis m’a donné une idée de roman-photos 😉

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Elle eut beau s’abîmer de longues heures dans de pieuses lectures, prier son Dieu et Maître avec la plus grande dévotion, cela ne servit à rien ; sa faute était trop grande, il restait de marbre.
Il fit claquer son fouet, elle sursauta, heureuse et frémissante d’impatience. Le moment était venu, enfin ! Elle allait s’offrir et obtenir sa rédemption !

Elle s’allongea tout sourires sur le banc à fessée, siège des délicieuses tortures, et lui jeta un regard provoquant pour qu’il lance la punition ; elle n’attendait que ça et l’appelait de tous ses vœux ! Être fessée, tourmentée, flagellée avec ardeur, pour le plaisir de son Seigneur, et pour le sien !
Son Maître fronça les sourcils, elle n’allait pas s’en tirer aussi facilement ; il ne se sentait pas d’humeur joueuse, lui. Elle comprit qu’elle n’y aurait pas droit cette fois, il lui faudrait expier autrement. Il fallait que la punition en soit réellement une et qu’elle soit mémorable, et non pas une partie de plaisirs.

Il ouvrit la cage en fer et elle frissonna, il allait la confronter à la pire de ses phobies : l’enfermement. Elle y pénétra à reculons, et s’y blottit comme elle put ; c’était si exigu.
Contre toute attente, elle s’y trouva bien. Elle se recroquevilla sur le mince matelas, à l’abri, comme dans un cocon. Elle sentait son regard sévère peser sur elle ; il veillait sur elle, il ne l’abandonnerait pas. Elle lâcha prise et ferma les yeux, en confiance. Elle ne s’était jamais sentie aussi apaisée de sa vie, elle qui ne tenait jamais en place, nerveuse comme un cabri à flanc de montagne ! Toute liberté de mouvement lui était désormais interdite, elle ne pouvait rien faire et s’en remit à lui. Elle se détendit, ses larmes coulèrent lentement sur ses joues.

Le clic de la porte de la cage la réveilla. Elle se redressa, et retint une exclamation de surprise : la porte était ouverte. Son Maître la regardait avec bienveillance en lui souriant ; elle était pardonnée et libre de sortir.
Elle ne tenait plus tant que ça à sa liberté en réalité, elle ne sortit de la cage que pour se prosterner à ses pieds et lui demander une nouvelle fois pardon.
Et cette fois, c’était sincère ; il ne s’y trompa point et lui caressa doucement les cheveux.


Photos : Phil Stern

 

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