Essayages

Dita Von tease

   Dans ma série les petites joies « post confinement », voici la virée shopping dans un grand magasin.
   J’ai transposé mon récit trois mois plus tôt, afin de ne pas m’embarrasser d’histoires de masques et de gestes barrières, et offrir un contexte de romance kitch à mes héros, la Saint Valentin, fêtée avec de la lingerie fine comme il se doit 😉 dans un décor qui revient souvent dans mes histoires, hautement fantasmatique, la cabine d’essayage ^^ (en plus, elles sont fermées pour l’instant)

***

   Cette année, il lui fait la surprise, il organise une fête pour la St Valentin ! Il fait taire les petites voix cyniques qui chuchotent des moqueries dans ses pensées. Il sait bien tout ce que l’on dit sur le 14 février : c’est la fête des bijoutiers, c’est commercial, etc… Tant pis ! Il a envie de marquer le coup, de lui faire plaisir surtout, même s’il doit se vautrer jusqu’au cou dans les pires clichés romantiques.
   Il n’a lésiné sur rien, il a mis les petits plats dans les grands : les bulles de Champagne, la lumière des bougies qui fait briller les yeux de sa chérie, les violons qui miaulent dans les enceintes, et son embarras quand il lui tend un paquet cadeau. Son coeur bat plus vite, il a le trac, est-ce qu’elle sera contente, ce qu’il a choisi va-t-il lui plaire ? — Il ne devrait pas s’en faire, elle est déjà ravie de la fête, de ses attentions, peu importe ce qu’il lui offre, tant que ce n’est pas un robot ménager !
    Son grand sourire le rassure, sa chérie semble réjouie ! Le papier cadeaux est chiffonné avec enthousiasme, elle pousse des petits cris de joie en découvrant le ravissant ensemble de lingerie qu’il a déniché. Ses petits cris lui donnent immédiatement envie d’elle, on dirait qu’elle jouit ! Il tend la main vers sa taille, mais elle s’échappe, vive comme l’éclair, elle veut essayer sa parure de dentelles tout de suite. Elle improvise un strip tease, pas simple sur Mozart, et met fin à la fête. Le dîner aux chandelles refroidit, le champagne se réchauffe ; une autre fête démarre, moins romantique, plus sensuelle. Elle ondule des hanches, provocante, se dénude peu à peu. Elle le rend fou avec sa danse des sept voiles et ses regards en coulisse. Il se lève, la soulève et l’emmène sur leur lit, heureux de tenir dans ses bras sa danseuse bien aimée. Elle essayera son ensemble plus tard, il la désire trop !
   Le lendemain, c’est le retour contrit au magasin, car finalement, le soutien-gorge ne convient pas, il est trop grand. Il la voit toujours avec une poitrine généreuse, prenant ses fantasmes pour la réalité… Deux tailles au-dessus, au moins ! La vendeuse sourit, elle a l’habitude des échanges. Les petites culottes ne posent jamais de problème, mais les soutiens-gorges par contre, peu d’hommes réussissent à tomber juste, même au bout d’une dizaine d’années de mariage.
   — Installez-vous dans cette cabine, vous y serez bien, il y a même un siège pour monsieur…
   — On a le droit d’entrer à deux dans une cabine d’essayage ?
   La vendeuse sourit devant l’air étonné de sa cliente, elle lui fait un clin d’œil.
   — C’est encore la St Valentin !
   Elle hésite sur le seuil de la cabine, mais son homme arbore un sourire jusqu’aux oreilles, il a bien fait de l’accompagner !
   — Elle nous a dit que c’était la St Valentin, j’y vois un encouragement ! Vas-y ma chérie, je te suis…
   Alors elle se lance, deux soutiens gorges à essayer à la main, et tire le rideau. C’est une vaste cabine, vivement éclairée, avec des miroirs permettant de se voir sous toutes les coutures, elle peut accueillir un fauteuil roulant, une poussette…. un amant. Elle l’invite à s’assoir, enlève son manteau, son gilet, son pull… soupirant contre l’hiver qui lui impose toutes ces couches de vêtements, un hiver bien doux pourtant cette année. La voilà nue jusqu’à la taille, frissonnant sous le regard brûlant de son chéri.
   Son goût du jeu reprend le dessus, elle jette un regard autour d’elle, au plafond, pour vérifier l’absence de caméras de vidéosurveillance, avant de poursuivre son effeuillage. Lui reste assis, goûtant le spectacle, même si elle n’ose pas y mettre autant de volupté que la veille. Il contemple sa poitrine nue se reflétant dans les miroirs, et son sexe durcit à la vue de leur doux balancement, de ses tétons dressés. Il va s’efforcer de ne pas la distraire, il lui tend un premier soutien-gorge à essayer, qu’elle s’empresse d’accrocher à une patère, peu intéressée. D’autres envies la tenaillent, elles prennent le pas sur tout le reste. Elle s’installe à califourchon sur ses genoux et lui intime le silence d’un doigt sur sa bouche. Elle dispose sa longue jupe de gitane autour d’eux pour les cacher, et fait glisser la fermeture éclair de son jeans. Le temps manque pour les bisous et les préliminaires ! Vite, elle l’invite à lever ses fesses un instant pour descendre son jeans, et s’empresse de libérer son sexe. Elle le caresse, se réjouit de le trouver déjà si raide et impatient. Elle écarte sa culotte, et le fait glisser en elle, soupirant de plaisir ; elle le désire tant elle aussi ! Elle s’immobilise, avant d’aller et venir sur lui, lentement, s’activant en silence. Lui se laissait faire, faussement indifférent, s’abandonnant entre ses mains, mais la sensation de son sexe dur dans son intimité chaude et trempée, devient trop excitante. Il ne se retient plus, il empoigne ses hanches fermement, la soulève sans effort, et la fait coulisser sur son sexe à son rythme, fouetté par ses gémissements de plaisir qu’elle ne contient plus. Elle se mord les lèvres, on va les entendre ! Follement excitée, elle accompagne son rythme effréné, et l’accélère encore, jusqu’à ce qu’il explose en elle, vaincu. Il jouit les dents serrées, les ongles enfoncées dans ses fesses, attentif à ne pas émettre le moindre son.
   Elle n’a pas joui en revanche, elle a besoin de calme, de lenteur, pour que sa fragile jouissance monte, s’épanouisse, jusqu’à l’orgasme libérateur. Vite, elle se relève, se dépêche de se rhabiller, et prend sa main. Elle court, l’entraîne jusqu’à leur appartement tout proche pour jouir de lui tout son soûl.
   Elle a oublié de terminer l’échange ! Elle a même oublié de remettre sa culotte, tout est resté en vrac dans la cabine… Il lui faudra revenir et affronter le coup d’œil égrillard de la vendeuse. Elle viendra seule cette fois.

   Photo : Dita Von Teese

5 commentaires

  1. P_apanoel a écrit :

    « Les violons miaulent dans les enceintes ».
    Les violons miaulent dans les enceintes ? Comment ça, pour la St Valentin, pas d’orchestre de chambre en livrée, jouant du rondo veneziano tout en étant masqué ? J’ai failli laisser le billet en plan. J’ai bien fait de ne pas le faire. Il est tout doux et tout brûlant.

  2. Clarissa a écrit :

    Merci cher matou ! J’imagine combien le moment fut agréable

    1. Le Matou Liberti a écrit :

      Oh oui…. d’autant qu’une amie commune participait à ces essayages…

      1. Clarissa a écrit :

        Tu me fais rire ! Je suis contente que mon texte t’ait plu, finalement

  3. Le Matou Liberti a écrit :

    Joli texte… Je me souviens d’essayages chez les Méta l’an passé où les deux femmes qui m’accompagnaient se sont livrées à une débauches d’essayages plus coquins les uns que les autres…. mais il n’y a pas eu de suites comme tu le racontes… Parles en à une amie commune…

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