Quand le clito rit, une soirée autour de l’art et de l’érotisme

Art Q
     Les polissoneries inauguraient hier un nouveau type d’évènement « Art Q », autour de l’érotisme et de l’art, avec un sujet choc : le clitoris, sujet intime s’il en est ! J’étais curieuse, j’avoue : comment serait-il possible d’en parler ouvertement, en public, sans rougir, ni s’abriter derrière des blagues coquines ! Surtout en présence de garçons 😉 
    Il y eut effectivement bien des blagues pour nous détendre, nous faire rire, et ponctuer les intéressantes présentations, tout à fait intéressantes elles !
    Le marquis de la Guénoise et Vic Cabaret nous proposent un petit historique pour commencer. Si on trouve des représentations de sexes féminins dès la préhistoire, le clitoris n’a été scientifiquement décrit qu’en 1850. La religion catholique pensait qu’il avait un lien avec la procréation et l’a laissé tranquille, avant de le nier en découvrant que finalement, il ne servait qu’à avoir du plaisir.
Rita Renoir rouge
  Rita Renoir est une artiste dont j’aime beaucoup les dessins, sa façon de mettre en valeur la féminité, en douceur. Elle représente souvent des sexes féminins, les embellissant de fleurs, mais ne dessine pas le clitoris, il reste à l’abri des grandes lèvres, de la pilosité, ou recouvert d’une main…
    Trop petit pour être dessiné, il est souvent invisible, même si de plus en plus d’artistes se sont emparées du sexe féminin, surtout au Québec, en Belgique, Allemagne… très peu de françaises…
    Rita cite néanmoins cette artiste qui dessine des clitoris partout dans les rues aux Etats-Unis : Laura Kingsley, à l’initiative du compte Instagram Clitorosity.
     Auparavant, le sexe féminin était déjà représenté, évoqué plutôt : par exemple, le chat noir dans L’Olympia de Manet le symbolise.
    Vous pouvez admirer ses dessins sur son compte Instagram
  
Hervé Cortinat
  Hervé Cortinat est photographe, il souhaitait réagir contre la régression de la nudité dans la société, par rapport aux années 70 et 80 (finis les seins nus sur les plages), la pudibonderie grandissante (censure sur Facebook notamment, y compris contre des œuvres d’art comme L’origine du monde, La liberté guidant le peuple… L’un des symboles de notre pays est quand même Marianne aux seins nus ! On la trouvait encore sur nos anciens billets de 100 francs il y a une génération).
    Hervé Cortinat a identifié 21 mots définissant le sexe féminin (minou, abricot…), et a réalisé de belles photos de sexes féminins en les accompagnant des photos de leurs surnoms.
    Hervé Cortinat expose ses photos à Angoulème jusqu’au 30 avril 2018.
    Il présente son travail dans cette vidéo Youtube.
    La réponse au quizz distribué au début de la soirée est l’occasion d’évoquer plusieurs initiatives artistiques autour du clitoris. Par exemples :
    – Une association féminine de l’université de Poitiers a installé une statue de clitoris offerte par un artiste anglais (volée depuis hélas), pour « répondre » à la statue de phallus érigée par les garçons.
    – Des rappeuses françaises le mettent en valeur, emboitant le pas à Colette Renard et son tube savoureux « Les nuits d’une demoiselle »
    – Un film d’animation Canadien très girly le présente
    – Des photos d’un clitoris de papier avec ce hasthag #wonderclito sont postées sur les réseaux sociaux
    Mais au total, le clitoris fait encore assez peu parler de lui.
    Un débat s’instaure dans la salle à propos de la nymphoplastie (opération de chirurgie esthétique des petites lèvres). Nous sommes toutes différentes, nous devons nous accepter telles que nous sommes. Se faire opérer en raison des images véhiculées par le porno est une hérésie. Le porno est devenu une référence – pas de poils, petites lèvres invisibles – les femmes ont honte si elles sont différentes. Hervé Cortinat a voulu leur redonner confiance en leur montrant des sexes féminins dans leur diversité et leur beauté. Les femmes ignorent souvent comment sont faites les autres, elles n’ont vu que des extraits de films X.
clitos
    Les conférences se terminent, nous allons être mis à contribution, je me demande bien ce que l’on va nous demander ! Nous ne sommes pas dans un écrit polisson, il ne s’agira pas d’écrire cette fois…
    On nous distribue des feuilles de papier et une boule de pâte à sel. Notre mission : modeler un clitoris. On redevient des enfants de maternelle, réjouis de malaxer cette matière collante, et de la mettre en forme. Les fous rires fusent, ma voisine a réalisé une espèce de méduse, plus loin on voit une pieuvre, le mien a tout d’un oiseau… Certains s’en tirent haut la main, et gagnent des places pour un cabaret et un opéra porno au Théâtre du rond-point des champs Elysées, il faudra qu’ils nous racontent !

A la vue d’une vulve, même le diable s’enfuit (Freud)
   
    Prochain rendez-vous des écrits polissons avec Maryssa Rachel, le 11 avril, à l’occasion de la sortie de son livre à La Musardine : Le kamasutra lesbien. Une rencontre entre filles cette fois 😉 
  
   Photos, dans l’ordre : flyer de l’événement, dessin de Rita Renoir, photos d’Hervé Cortinat, photos et montage de Sonia Saint Germain

4 commentaires

  1. Dalleray a écrit :

    Le clito rit, et le vagin pleure.

    1. Clarissa a écrit :

      il pleure de joie !

  2. Clarissa a écrit :

    Oui, hier soir nous n’avons évoqué que son influence en terme d’esthétisme, mais je pense qu’il est néfaste aussi sur les comportements, en ne montrant qu’une façon très vigoureuse de faire l’amour…

  3. juju051 a écrit :

    c’est vrai que la pornographie influence beaucoup et, ce qui est triste, c’est qu’elle sert de référence éducative pour les ados et ça!! c’est loin d’être une bonne chose ( à mon avis)

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