The Sinners Fetish Party


   Samedi dernier, c’était le quatrième chapitre de la Fetish Sinners Party, avec sa recette éprouvée qu’on aime tant : des jeux BDSM + de la danse + tout le monde en tenue fetish, dans ce lieu qu’on adore : les caves St Sabin et ses recoins.
   Des soirées pourtant différentes à chaque fois , et je me demandais bien ce qu’allait nous réserver cette Sinners, après la « Black edition » (no photo) de mars dernier, dédiée essentiellement aux jeux BDSM.
   Cette fois, back to basics : on retrouve nos deux dance-floors, et des photographes sont présents pour immortaliser nos tenues – je suis en vinyle rouge, couleur de l’enfer, cornes de diablesse comprises, sans oublier la croix, pour faire bonne mesure 😉
   J’arrive très tôt, pour le plaisir de sentir la soirée monter, enfler, avant atteindre un paroxysme joyeux… Je me promène partout accompagnée d’amies arrivées tôt elles aussi. Je note les nouveaux aménagements : tiens, il y a une cage dans cette alcôve dédiée aux jeux, et dans la grande salle, des faisceaux lasers verts balayent l’espace, nous éblouissant parfois au passage. Nous nageons au milieu de rayons verts ! Après avoir un peu cligné des yeux, j’aime beaucoup cette impression de danser avec ces lumières futuristes.
   Entre les retrouvailles et les bavardages au bar – vais-je choisir la Skinny Bitch ou le cocktail Molotov 😉 – , le début de soirée est déjà bien avancé. Je m’arrache aux échanges et galope avec entrain vers le salon de massages de Pat, un peu inquiète de l’éventuelle attente.

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   Pat a installé son salon de massage dans l’alcôve juste avant le premier dance-floor. Il a créé un espace chaleureux, illuminé de lumières scintillantes. Une jeune femme est en train de se faire masser, je choisis de patienter devant l’entrée, j’espère ne pas les déranger. Un ami vient me tenir compagnie et me masse le cou, la tête ; quelques préliminaires avant d’attaquer le vif du sujet 😉
   C’est mon tour ! Je m’allonge avec enthousiasme sur la table de massage et ferme les yeux pour profiter pleinement du festival de sensations que Pat va m’offrir. Et cela commence déjà avec ce coussin vibrant qui soutient ma tête… Pat ouvre le bal avec ses grands fouets lumineux qu’il abat sur mon dos et mes fesses, il alterne les coups de fouets intenses et les effleurements. Ces fouets sont piquants juste ce qu’il faut ; une averse torrentielle électrise ma peau ! Ses petits fouets lumineux prennent la relève en douceur, avec des picotements plus légers, si agréables. Un objet non-identifié roule sur ma peau, il se promène en vibrant de mon cou à mes pieds. J’imagine un petit véhicule avec des grosses roues, il laboure mes chairs là où ça fait du bien, mmmm. Pat termine avec ses mains, un massage en profondeur, m’épargnant son gros vibro qui me secoue un peu trop parfois, douillette que je suis. Tiens, je n’ai pas goûté à ses longs martinets cette fois… Pat suit son inspiration du moment et innove souvent. Je devine une silhouette qui patiente devant l’entrée, et me rhabille pour lui laisser la place, tandis que Pat nettoie ses jouets.
   Pat se montre toujours incroyablement généreux, il va passer toute la soirée à nous masser, nous donnant son temps, son énergie sans compter. Il oublie même de fermer son « salon » de temps en temps pour aller danser. Quelques hommes se montrent parfois jaloux pour rire, ils aimeraient bien être massés eux aussi, mais Pat ne masse que les femmes, il m’explique que c’est sa façon à lui de réparer le mal que les hommes leur font, car les femmes ont tant souffert à cause des hommes, et en souffrent encore. Moi qui n’ai jamais eu à me plaindre des hommes (pour l’instant, je croise les doigts), je frôle le sentiment d’imposture, mais j’ai dû mal à me priver de ce rendez-vous sensuel de début de soirée, presque un rituel !



   J’ai de l’énergie à revendre et me précipite sur la grande piste de danse pour en découdre. Équipée de grandes cages, elle est aussi le théâtre de belles séances BDSM, un vrai régal pour les yeux. 
   Je regarde une dominatrice fouetter une ravissante soumise : elle tend ses fesses à la morsure du fouet en s’accrochant aux barreaux extérieurs d’une cage. A l’intérieur de la cage, son maître la réconforte, la câline et ajoute quelques tortures de son cru en pinçant ses tétons. Doucement fouettée d’un côté, subtilement torturée de l’autre, j’imagine sans peine son plaisir !
   Dans la cage voisine, une jeune femme se cambre, son maître verse délicatement des gouttelettes de cire rouge au creux de ses reins. J’aime beaucoup ces jeux de bougies, très beaux, recueillis, poétiques et lents, quand tout le monde se déchaîne autour d’eux. Ils se retrouvent dans un autre espace-temps !
   Plus tard, mon attention est attirée par le manège d’une dominatrice en latex avec ses deux soumis. Un soumis se tient contre une cage, il respire dans une cagoule intégrale qui dispose une poche d’air percée lui permettant de respirer. Tout juste. On devine qu’il doit s’efforcer de respirer calmement, pour obtenir la quantité d’air nécessaire. Il est vêtu d’une combinaison de latex noire, seul son sexe dépasse, comme un objet incongru. La dominatrice s’empare d’une longue tige de métal (une sonde) et l’enfonce dans sa verge, la fait aller et venir. Spectacle extrême et surréaliste, accompagné par la musique électro et la frénésie des danseurs tout autour d’eux. Ensuite, elle invitera son autre soumis à s’allonger sur le sol, et lui marchera dessus sans façon, le piétinant allègrement de ses bottes à talons aiguilles. Du trampling ! – Tiens, je piétinerais bien quelqu’un moi aussi 😉.
   Parfois, des nuages de fumée emplissent la salle, engloutissant à demi les séances BDSM dans un brouillard artificiel et onirique, masquant les étreintes sur les bancs qui courrent le long des murs. 
   Entre les deux dance-floor : le bar, et au milieu, bien mise en valeur, la belle croix noire en T de la Sinners, régulièrement occupée. J’admire un moment une très jolie séance : un jeune homme mince fouetté par deux dominatrices à tour de rôle, en parfaite harmonie toutes les deux.

   Je croise l’un de mes fétichistes des pieds favoris, il semble désœuvré, ça tombe bien ! C’est le moment de faire une pause, après avoir tant dansé, regardé et joué (mais je jette un voile pudique sur mes coupables agissements 😉) ! Je vais me chercher une coupe de champagne au bar, et m’installe confortablement sur le banc de pierre dans l’une des petites salles un peu à l’écart, plus calme, la musique nous parvient de façon assourdie. Au milieu, trône une belle cage équipée d’un matelas situé à la bonne hauteur (pour des fessées, ou autre…). Je confie mes pieds à mon ami, j’aime la façon dont il s’en empare délicatement, retire mes bottines au ralenti…. Nous entrons dans notre bulle, complémentaires dans nos plaisirs kinky : lui aimant masser des pieds féminins, et moi aimant ses massages.
   Je goûte tous les plaisirs à la fois, ses massages, le champagne frais qui pétille, et les scènes que je surprends aux alentours. Une belle jeune femme s’installe à côté de moi, ses jambes magnifiquement tatouées se promènent sur le visage de son soumis à genoux devant elle. Elle prend ensuite sa roue à pics à pic et s’amuse à la faire glisser sur son corps prosterné.
   Je commence à être prise d’une sorte de torpeur bienheureuse entre le champagne, les effets du massage… Je retire mes bas pour le plaisir de sentir les mains de mon fétichiste directement sur mes pieds nus. Mes yeux reviennent tout seuls vers la cage, où se succèdent des séances troublantes et érotiques : un couple s’embrasse, se caresse et s’aime tendrement, bientôt remplacé par un homme qui offre son corps à la cravache d’une dominatrice. Elle aussi fera glisser une roue à pics sur son dos, longuement, avec méthode et concentration. (La roulette de Wartenberg, l’accessoire idéal en soirée, elle ne prend pas de place !)
   Mon fétichiste des pieds s’est merveilleusement occupé de moi, je reprends mes esprits et le remercie. Je m’apprête à me relever quand un ami en embuscade se présente soudain devant moi et propose de me masser les épaules. Avec joie ! Je m’attends à quelques papouilles maladroites, mais de bonne volonté, et je suis très agréablement surprise : il détecte mes nœuds déjà bien travaillés par Pat, et achève de les nouer.

   Je me relève toute légère, prête à m’envoler, direction la piste de danse !  
   La première piste de danse partage son espace avec le bar, elle nous propose un son bien rock, avec notemment toute une série de rocks des années 90’s, trop bon ! Dans la seconde piste de danse, toujours très animée de jeux en tous genres, deux DJ aux commandes mettent le feu sur fond de vitrail d’église. Je m’y attarde à nouveau, je danse avec une amie envoûtante, tout en succombant complètement à son charme. Elle s’amuse un peu avec moi, comme un chat avec une souris… puis, je retrouve une autre amie, malicieuse et rieuse.
   J’aime bien regarder autour de moi, les danseurs mêlent les plaisirs de la danse et du BDSM : ici un dominant danse avec sa partenaire tout en l’étranglant délicatement ; là, un couple danse une sorte de « slow », l’homme tord les seins de sa partenaire entre ses mains…  et je ne compte plus les petites fessées entraperçues ! Deux filles dansent ensemble, de façon très câline à première vue, mais en y regardant de plus près, l’une d’entre elles griffe la peau tendre de son amie, qui l’encourage visiblement à aller plus fort, encore plus fort. Elles s’éclipsent à l’abri des regards dans l’un des « cachots ».  
   Dans un autre cachot à l’écart, un soumis est pris à partie par deux dominas. Elles se mettent d’accord : chacune une fesse ! L’une fouette vigoureusement, l’autre commence doucement, bientôt frustrée quand le soumis se dérobe, trop tôt à son goût, mais c’est déjà assez pour lui !

   Je m’alarme, il me semble que l’on circule un peu mieux, des personnes commencent à partir. Coup d’œil à ma montre, quoi, 4h30 ! Plus qu’une demi-heure de son ! Je me suis fait prendre une fois de plus par ce sortilège : les soirées, cet univers parallèle où le temps n’existe pas, reste suspendu (mais en réalité, file à toute vitesse).
   Je bondis sur le dance-floor pour profiter à fond de ces derniers moments de fête. Et là, les DJ plutôt électro « vrillent » et nous offrent les tubes les plus variés : je reconnais les Spice Girls, Katy Perry, remixés à leur sauce, et aussi Mylène Farmer… On se regarde en riant avec des amis, mais c’est quoi ça ? Et puis tout le monde s’éclate et chante comme des fous, on en veut encore et encore ! On se fait des cœurs à n’en plus finir de nos doigts avec les DJ qui s’amusent autant que nous. Grand moment de communion avec eux sur les tubes de notre jeunesse, avant ce final en apothéose avec cette musique electro qu’on a tous adoré. Je devine que c’est vraiment la fin cette fois, et avant les dernières notes, je me dirige à reculons vers la sortie. Il était temps, la musique s’éteint, les lumières se rallument, la file d’attente s’allonge devant les vestiaires.
   Je suis toujours surprise par les fins de soirée. Je le dis souvent : il me semble que j’ai à peine eu le temps de discuter, de jouer, de danser… « un peu de tout », et c’est déjà fini ! Le souci de s’éparpiller et de vouloir tout vivre à la fois…

   Un grand merci aux organisateurs pour cette soirée, et bravo à toute l’équipe de l’accueil, du vestiaire, du bar, des photographes… une organisation parfaitement huilée qui ne laisse place qu’à la fête !
    Rendez-vous le samedi 23 septembre pour la prochaine soirée !

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   Pour en savoir plus sur la Sinners Fetish Party :

   Le site The Sinners 
   Facebook
   Instagram

   – Photos : Flyer de la Sinners Fetish Party, et selfie pris vite fait avant de partir

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