Légendes érotiques Arthuriennes est un recueil de deux nouvelles paru aux Editions Dominique Leroy.
La demoiselle du Lac, de Julie Derussy, raconte la rencontre et les amours tumultueuses entre Viviane et Merlin ; Pour l’amour de son roi se penche sur le trio amoureux, Lancelot, Arthur, et Guenièvre.
Nos histoires sont illustrées par Tonino Della Bianca
Je vous propose un extrait ci-dessous, à lire ou écouter ici
Lancelot ramène Guenièvre à Camelot, afin qu’elle devienne l’épouse du roi Arthur. Sur la route du retour, ils font étape pour la nuit dans une auberge. Ils sont déjà amoureux fous l’un de l’autre, depuis que leurs regards se sont croisés et qu’ils ont chevauché ensemble.
***
« — Mon auberge est complète avec vous autres et cette troupe de comédiens. Vos hommes se contenteront de la paille propre de mon écurie et vous devrez partager la dernière chambre qui me reste.
Lancelot songea un instant à rejoindre ses soldats dans le foin, mais se dit qu’il ne serait guère prudent de laisser Guenièvre seule en pareille compagnie.
— Je suis au service de ma dame, répondit-il en s’inclinant, prenant la lourde clé rouillée.
La clé du paradis. Il la serra contre son cœur.
Dans la petite chambre, Lancelot ne savait où se mettre, il restait planté là, immense et gauche, admirant Guenièvre se préparer pour la nuit.
— Voulez-vous m’aider, chevalier ? Mes servantes me manquent, je ne peux défaire ma robe seule.
Malhabile avec ses gros doigts habitués au maniement de l’épée, mais peu au fait des rubans et des lacets, il réussit à dévêtir Guenièvre, non sans la faire rire aux éclats.
— Vous me chatouillez, vous le faites exprès !
Lancelot rougit, il raffermit son toucher, transformant ses effleurements en de douces caresses.
Ils se tenaient nus l’un devant l’autre et s’observaient en silence, gênés. Cette étape nocturne n’était pas prévue, ils n’avaient pas de linge de corps pour la nuit. Les robes et les affaires de Guenièvre l’attendaient déjà à Camelot. Lancelot se sentait ému par la finesse de la petite demoiselle toute nue, ses cheveux camouflant mal ses jolis seins ronds et la courbe de ses fesses. Plus que jamais, elle ressemblait à une fée égarée. Lui-même ne réalisait pas l’effet qu’il lui faisait avec sa haute taille et ses bras musclés. Avec naturel, il la prit dans ses bras et la serra doucement.
— Ma mie, comme vous êtes belle et douce, n’ayez pas peur, je suis là.
Guenièvre n’avait pas peur. Elle se serra néanmoins plus fort contre le torse du jeune homme et picora son poitrail de baisers, tandis que ses mains éprouvaient la rondeur de ses fesses, la fermeté de ses cuisses.
Lancelot ne supporta pas longtemps pareil traitement, il l’emporta dans ses bras et la coucha sur le lit. Il se posa sur elle sans réfléchir, se mouvant doucement, réveillant son sexe qui durcissait en se frottant entre les cuisses serrées de la jeune fille.
Guenièvre protesta faiblement.
— Je dois rester pucelle, chevalier, c’est à Arthur que revient l’honneur de me déflorer. »
Illustration : Tonino Della Bianca