Chatteries

Soumise
   Avec Louise, nous nous retrouvons souvent autour d’un thé pour discuter de nos histoires de filles. Je l’écoute d’une oreille distraite, fascinée par le velouté de ses joues, l’éclat de ses yeux. Je ne cesse de penser combien elle serait jolie dans un harnais de cuir ajusté à ses formes menues. Nue, avec de simples bandes de cuir reliées par des anneaux d’acier qui laisseraient ses seins libres, ses cheveux dénoués frôlant ses fesses. Mon amie ignore tout de mes penchants fetish, de mon goût pour la domination, je dois me montrer prudente.
   Je ne résiste plus, j’abats mon jeu. J’avance à pas de loup, pour tâter le terrain, évaluer ses dispositions, et battre en retraite sans trop de dégâts si je me heurte à un mur.
    — Au fait, j’ai découvert des soirées d’enfer ces derniers temps… Je m’y amuse beaucoup ! Il faut venir habillée de façon particulière, en cuir ou en vinyle, un peu comme CatWoman, tu vois… Tu aimes toujours autant la musique electro ? Viens avec moi samedi si tu veux, il faut vivre une telle soirée au moins une fois dans sa vie… Il y a des jeux de rôles aussi, ça rajoute du piment !
   Là, j’ai touché une corde sensible, Louise est joueuse ! Le truc, c’est de susciter l’intérêt, la curiosité… La curiosité nous fait gravir des montagnes ! Elle va me dire oui pour la soirée de samedi, je le sens…
   Une fois sur place, dans le feu de l’action et l’effervescence de la danse, je prendrai sa main. Si elle ne la retire pas, je la serrerai fort, heureuse d’avoir enfin attrapé la soumise de mes rêves ! Je l’apprivoiserai avec patience, il ne faudrait pas qu’elle m’échappe. Je lisserai ses longs cheveux, les tirant doucement au passage, je m’amuserai à les tresser, ou je lui ferai des couettes peut-être. Elle s’offrira à mes doigts, les yeux fermés, et se frottera contre moi, toute ronronnante. Je la caresserai, gagnerai sa confiance peu à peu, jusqu’à ce qu’elle me mange dans la main !  
   Je lui tendrai ma main à baiser, telle une reine, mais cette chatte taquine me lèchera les doigts peut-être, et il me faudra sévir. Mes caresses deviendront des petites tapes, elles iront crescendo, un tempo calé sur ses miaulements.
   Nous entamerons alors un voyage sans retour, il sonnera le glas des sages goûters à deux, remplacés par des nourritures plus épicées !

   Illustration : Sébastien Duquesnoy

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