Après le ski…

   
     Récemment, une discussion s’est engagée sur Facebook entre auteurs érotiques sur le thème : pseudo ou pas, se cacher ou non… cela me donne envie de vous raconter une anecdote qui m’est arrivée pendant mes vacances à la neige.

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    Je ne reviendrai pas sur les plaisirs orgasmiques du ski déjà évoqués ici, je vais plutôt m’attarder sur les joies de « l’après ski »: le bar et ses apéros réconfortants après l’effort ! Accoudée au comptoir, je fais ce que je n’oserais jamais faire à Paris, au quotidien : connaissance avec des inconnus ! Les mojitos s’enchaînent et me montent agréablement à la tête pendant que j’échange des propos badins avec deux hommes. Nous parlons de Justine avec qui nous avons sympathisé. « Justine, moi ça m’évoque quelque chose de précis » fait le premier garçon avec un clin d’œil égrillard. Et nous voilà partis à discuter de Sade, de littérature érotique en général. Tous les auteurs sont évoqués, ainsi que bien sûr 50 nuances de Grey, impossible d’échapper au couplet sur ce livre. J’ai affaire à des connaisseurs et cela m’amuse de tomber sur des amateurs dès le premier soir ! Nous parlons écriture aussi, et ce qui devait arriver arriva, l’alcool me libère et je fais mon coming-out, je révèle mes écrits secrets, je leur annonce, mi rieuse, mi fiérote que moi aussi j’écris de la littérature érotique, modestement, des petites nouvelles. Je leur distribue même des cartes oubliées au fond de mon sac avec l’adresse de mon blog et tout…
    Évidemment, la traditionnelle question ne tarde pas : « tout est imaginé ou y a t-il une part de réalité dans ce que tu écris ? ». Je réponds que tout est fantasmé et on me croit à demi. C’est effectivement un demi-mensonge. Les ressentis, les sensations, sont inspirés des miens.
    Nous imaginons pour rire des scénarios dans cet immense hôtel, des lieux qui pourraient offrir un cadre à des ébats interdits. Le local des skis, désert à cette heure-ci ? Mais ça sent un peu les chaussures… Les escaliers, tout le monde utilisant les ascenseurs ? Ils sont glacés et inconfortables… Les vestiaires pour handicapés ? En fait, il s’agit plutôt des toilettes… Tous les endroits cachés sont passés en revue. Et il ne faudrait pas oublier l’omniprésence des caméras de surveillance qui pourrait ajouter un grain de sel à notre histoire.
    Les cocktails échauffent nos esprits, nous donnent toutes les audaces. Ces messieurs se confient aussi, me racontent leurs aventures coquasses ou torrides…
    Le lendemain au petit déjeuner, on m’appelle d’une voix vigoureuse et enthousiaste : « Clarissaaa !! ». Et là, je voudrais disparaître dans un trou de souris … Ça m’apprendra à divulguer mon pseudo aux premiers inconnus que je croise – et à boire cul sec deux mojitos – Des le lendemain, il est connu de tout l’hôtel…  (bon, en réalité, tout le monde a le nez dans son café, personne n’a relevé et le gaffeur s’est vite repris…)

Dessin : LeDormeur DuVol, à partir de la photo ci-dessus publiée sur Facebook.