Dans l’histoire Soumise aux roses, une dominatrice s’occupe de sa soumise en la piquant avec des roses.
La séance de domination se poursuit, avec des garçons cette fois. Ils espèrent être invités à approcher la jolie soumise, et obéissent volontiers aux demandes de la dominatrice, sans trop rechigner.
***
Ils ressemblent à des chats, prêts à fondre sur une souris terrorisée, alors que ce sont eux les souris, se jetant entre les griffes de la chatte bottée. La dominatrice va bien s’amuser, elle les a vite percés à jour.
Ils s’avancent au ralenti, un peu sur le qui-vive, des sourires plaqués sur leurs visages, le regard fixe. Le premier se penche pour embrasser sans façon la dominatrice, qui se raidit et tend une main dédaigneuse. L’homme se reprend et lui fait un baise-main dans les règles de l’art, accentuant son côté obséquieux pour la taquiner. En vain. La dominatrice aime les marques de respect et de dévotion, elle ne relève pas l’effronterie. Sa petite soumise s’est laissée tombée sur le sol jonché de pétales de roses et se blottit contre sa jambe, les yeux baissés ; elle s’en remet à sa Maîtresse.
Les quatre hommes forment un demi-cercle autour d’elles, ils attendent. Ils ne savent pas quoi, un signe, quelques mots, et puis ce sera la curie, ils s’en pourlèchent les babines d’avances. Ils se précipiteront sur la jeune fille, et sur son amie en cuir aussi pourquoi pas, si elle n’est pas bégueule. Ils leur arracheront leurs vêtements, glisseront leurs doigts dans tous leurs orifices, poseront leurs bouches partout sur leurs corps pour les dévorer, avant de se les passer de mains en mains pour les prendre, poupées abandonnées à leur désir de mâle.
Mais ça n’allait pas se passer comme ça…
La dominatrice se redresse et les toise sévèrement. Elle les contemple longuement, l’un après l’autre, et des fantasmes se dessinent dans ses pensées. Elle sourit toute seule. Les hommes commencent à gigoter, mal à l’aise ; qu’est-ce qu’elle mijote ? Ils ne savent plus sur quel pied danser ; l’un d’eux se racle la gorge, un autre propose du champagne… elle balaie d’un revers de main sa proposition et lui fait signe de s’approcher. C’est le plus efféminé de la bande, avec de jolis traits délicats de fille et de longs cils.
— Agenouilles-toi ! lui ordonne-t-elle d’un ton sec.
Il obtempère de bonne grâce, rieur encore. La dominatrice le foudroie du regard et son rire s’éteint. Il commence à avoir peur, que lui veut-elle à la fin ? La dominatrice fouille dans son sac, et l’inquiétude du garçon s’accroit ; qu’est-ce qu’elle peut bien chercher ? Elle pousse un petit cri de joie, et brandit victorieuse une trousse de velours noir. Sa trousse de maquillage ! Elle saisit le menton du jeune homme entre ses doigts pour l’approcher encore et se lance. D’abord le rouge à lèvres, bien rouge, et puis un peu de rose à joue sur ce teint trop pâle, du mascara pour allonger encore les cils, un trait noir sous les yeux… Il se laisse faire, résigné, comme un petit garçon qu’on débarbouille.
La dominatrice sourit, satisfaite de son travail. Les traits du garçon s’adoucissent encore à mesure qu’il devient fille – une fille très crédible ! Elle lui arrache sa veste, sa chemise. Elle imagine un instant lui mettre le soutien-gorge de sa soumise, mais elle est trop maigrichonne, ce sera impossible de le fermer. Tant pis, il restera torse nu. Elle décide de farder ses tétons pour les mettre en valeur. Le jeune homme se mord les lèvres et la dominatrice glousse. Tiens, tiens, intéressant, il est sensible des bouts de seins ! Elle les pince vivement. Le jeune homme plisse les yeux et gémit. Un son qui a le don d’exciter la dominatrice ! Mais elle n’a pas le temps d’écouter son désir, plus tard, priorité à ses envies de domination ! Qu’il enlève son pantalon maintenant ! Et qu’il mette la jupette de sa soumise. Bon visiblement, ça va être compliqué de remonter la fermeture éclair, il ne fait pas un petit 36… ce n’est pas grave, il se débrouillera. Elle mouille son doigt, plaque sur le front du garçon quelques mèches pour former une frange, et se met à rire. Il est parfait ! Elle est parfaite, plutôt… Il est encore plus mignon qu’avant, en petite allumeuse ! Elle lui tend son miroir de poche, le jeune homme ouvre la bouche, sidéré ; il se reconnaît à peine. La dominatrice fouille encore dans son grand sac à malices — elle devrait s’appeler Mary Poppin’s ! Par chance, il s’y trouve, un collier de soumission supplémentaire, au cas où… Il va servir ce soir ! Elle regarde le jeune homme, lui montre le collier.
— Puis-je le ceindre autour de ton cou ? Ensuite, tu m’obéiras en tous points.
Subjugué, le jeune homme opine. Il tente de se persuader que tout ceci reste un jeu, qui s’interrompt quand il le souhaite. Il n’a pas envie d’y mettre fin, pas encore, il désire voir jusqu’où cette femme envoûtante va l’emmener, il a l’impression de découvrir un nouveau monde. Un abîme s’ouvre sous ses pied, il meurt d’envie de l’explorer, tout en le redoutant. Le fait de s’y sentir obligé lui donne le courage nécessaire, c’est la petite tape sur l’épaule avant de sauter dans le vide… Alors oui il veut bien être son jouet, et puis, la récompense est sans doute au bout du chemin : la petite soumise et son corps souple. La soumise a relevé les yeux, leurs regards se croisent un instant, tout semble acquis. Elle semble au bord du fou rire. C’est bon pour lui ça, comme on dit : femme qui rit…
Les autres garçons se tiennent coi, vaguement inquiets, quel sort leur réserve-t-on ?
La dominatrice en a terminé avec sa première victime, et la renvoie d’une tape sur les fesses.
— Nicolas, c’est ça ? Désormais je vais t’appeler Nicolette ! Allez Nicolette, tu es prête, ouste ! Va tortiller tes fesses devant tes potes et cherche à les séduire, go !
Il se relève, retenant maladroitement sa jupette qui menace de chuter. Il s’avance vers ses amis, gauche et embarrassé. Un coup de cravache sur son derrière le fait sursauter.
— On bouge les fesses j’ai dit, et on aguiche ! Je m’ennuie, là, il ne se passe rien… il est temps de t’y mettre ! Tu embrasses le premier sur la joue, voilà, c’est bien. Et maintenant, dans le cou. Bien… tu y prends goût on dirait ! Au garçon suivant, pas toujours le même ! Applique-toi, laisse des traces rouges… Déboutonne sa chemise et dépose une belle trace rouge sur son torse. Comment ça, tu n’as plus de rouge sur les lèvres gros dégoûtant ? Reviens vers moi, je vais t’en remettre.
Le jeune homme ne sait plus où il habite, elle l’enivre en le harcelant de mots, d’ordres, d’humiliation, et il se prête avec complaisance à tous ses caprices. Pire, il y prend goût… Cette femme est diabolique ! Grâce à elle, il découvre une nouvelle facette de sa personnalité.
En réalité, la dominatrice suit ses intuitions au hasard, s’amusant avant tout, veillant au consentement bien sûr, mais sans tout le tra la la protocolaire imposé par certains. Là, elle a visé juste on dirait, Nicolette se dandine avec entrain et avance sa bouche pulpeuse en cul de poule. Ses amis acceptent avec stoïcismes ses baisers et ses attouchements, vaguement dégouttés, se concentrant sur la petite soumise qui a relevé la tête et les regarde avec assurance et amusement. Sa Maîtresse les mène par le bout du nez et les fait tourner en bourrique ! Et ils ne s’en rendent pas vraiment compte encore ! Quels nigauds…
— C’était mignon ces petites chatteries de fillettes, mais ça commence à bien faire ! ça m’agace moi l’érotisme mignonet, je veux du sexe brut, de la pornographie. Dégrafez vos pantalons et sortez vos sexes ! Nicolette, à genoux… va les renifler, en bonne petite chienne, et choisis celui que tu veux, je suis sympa, hein ! Un petit effort, il est temps d’arrêter de refouler ton côté bi, c’est pas parce que tu vas sucer des bites que tu ne seras plus un vrai mec ! Allez, c’est la première gorgée la plus difficile, après ça va passer tout seul.
Elle s’approche du malheureux, et pousse sa tête vers le plus gros membre de la bande – puisqu’il tarde à choisir, c’est elle qui s’en charge.
Il entrouvre la bouche et pose ses lèvres sur le gland. Sa réticence est palpable, toute comme celle de son partenaire qui prend sur lui pour exposer son sexe devant son ami. Il se concentre lui aussi sur la suite, l’orgie espérée. Ils sont sur des charbons ardents, mais prêts à tout pour satisfaire cette femme. Contre toute attente, ils sont aussi de plus en plus tentés et excités par la situation, ils doivent bien se l’avouer. Est-ce Nicolette qui absorbe le sexe, ou celui-ci pénètre-t-il la bouche complaisante ? En tout, cas, les voilà enfin réunis. La bouche englobe l’imposant membre, qui va et vient avec de plus en plus de puissance.
La dominatrice s’installe confortablement sur la banquette pour jouir du spectacle et étend ses jambes. Elle prend un air mutin et regarde à la ronde les deux garçons encore désœuvrés, qui attendent, les bras ballants et un sourire niais.
— Lequel d’entre vous me masserait les pieds ? Cela me ferait un bien fou !
Ils s’élancent, l’un des deux se montre plus rapide, il se jette littéralement aux pieds de la dominatrice. Elle éclate de rire.
— Quel enthousiasme ! Je vais te nommer Dévoué ! Montre-moi ce que tu sais faire.
Le jeune homme retire délicatement ses escarpins et les pose avec précaution à côté de lui, avant de s’emparer des pieds et les masser religieusement. Il s’applique, anxieux de la satisfaire ; la récompense est au bout du chemin. Il s’efforce d’ignorer ses deux amis qui continuent leur ouvrage de plus belle, à grand renforts de bruits mouillés, de petites plaintes et de halètements.
La dominatrice soupire de bien être ; il ne manque qu’un détail pour que ce moment soit parfait ! Elle fouille dans son sac et prend une cigarette.
— Quelqu’un aurait-il du feu ?
Le dernier garçon se tenait sur les starting block, ne voulant plus se faire griller par ses confrères. Il se précipite et s’agenouille, tendant son briquet enflammé. La dominatrice se penche et allume sa cigarette avant de lui souffler la fumée au visage.
— Merci Sobriquet ! Reste-là, je n’ai pas de cendrier, et on ne va pas salir le sol quand même. Tends tes mains, comme si tu attendais l’hostie à la messe, voilà, c’est bien, un vrai enfant de choeur !
Le jeune homme ne bronche pas, tandis qu’une pluie de cendres tombe dans la paume de ses mains. Il grimace à peine.
— Tu as les mains dures comme du bois, quel métier fais-tu ? On va corser le jeu, ce n’est pas drôle sinon. Ouvre la bouche maintenant, comme on faisait autrefois pour l’hostie, et sort bien ta langue. Attention, ça va piquer un peu plus, courage Sobriquet.
Le jeune homme proteste énergiquement et bondit sur ses pieds, choqué ; ça va trop loin là.
La dominatrice rit.
— Allons, un peu de cran bon sang, Sobriquet ! Tes amis ne se sont pas dégonflés eux…
Résigné, Sobriquet s’agenouille à nouveau à côté d’elle et tend ostensiblement ses mains. La dominatrice se sent d’humeur joyeuse, elle lui pardonne sa rébellion ; ça ira pour cette fois ! Elle se félicite de se montrer si compréhensive pour une fois, elle aurait pu aussi bien le battre comme plâtre, histoire de lui passer l’envie de contourner ses ordres.
Elle s’affaisse sur les coussins, silencieuse enfin. Elle se laisse aller, goûte le moment, entre le massage de pieds, le plaisir de fumer, l’agitation des deux hommes juste devant elle… Nicolette s’y prend bien, on dirait qu’elle ne va pas tarder à faire jouir son ami. Une pointe de désir nait entre les jambes de la dominatrice devant cet émouvant spectacle. Elle relève sa soumise, l’attire près d’elle, et dégage l’un de ses seins. Elle le caresse, le pétrit, devant les yeux de Sobriquet, inoccupé depuis la fin de la cigarette. Elle froisse le bout de seins entre ses doigts, le pince vivement. La soumise pousse un léger cri, de surprise et de plaisir, et une vague de chaleur envahit la dominatrice. Comme elle aime faire chanter sa soumise, de si jolis plaintes ! Sobriquet gémit de frustration, le sexe douloureusement tendu. Le sourire de la dominatrice s’élargit ; elle se sent comme une cheffe d’orchestre, jouant de plusieurs instruments pour composer une belle symphonie.
— Et toi, tu ne sers à rien à présent, provoque-t-elle Sobriquet.
Il s’incline.
— Je suis à l’écoute de vos désirs.
— Baisse ton pantalon, et montre-moi tes fesses, je vais voir si elles m’inspirent. Si tu es d’accord, bien sûr, le consentement, c’est la clef !
Le jeune homme s’exécute en souriant ; ça s’annonce bien pour lui, enfin ! Il était temps…
Il sursaute quand un coup de cravache s’abat sur son derrière, suivi de nombreux autres. La surprise passée, il se prête volontiers à l’expérience. Son érection, chancelante un instant, s’épanouit sous les coups. Cette femme est étonnante ! Son espoir de gang-bang s’est évanoui, mais ce qu’il vit est tout aussi mémorable.
— On va s’installer mieux, redresse-toi et tiens-toi à cette table, tends-moi bien les fesses. Pas mal ! J’aurais dû t’appeler « Beau cul » !
La dominatrice s’est levée, elle est belle, échevelée, brandissant sa cravache comme une furie et s’acharnant sur le fessier musclé qui semble en redemander. Elle s’apaise bientôt, les douces caresses remplacent la brûlure des coups. Le jeune homme en pleurerait d’émotion. Le moment est gâché par Nicolette qui hoquette et recrache tout ce qu’elle peut ; son ami vient de jouir dans sa bouche, et se rajuste, gêné.
La dominatrice vient tancer Nicolette.
— Je sais bien que tu débutes, mais ce n’est pas une raison pour réagir ainsi ! Va faire un brin de toilette à la salle de bain avec ton ami, et reviens vers moi pour un raccord de maquillage, tu en as bien besoin.
Nicolette a piètre allure en effet, son maquillage a coulé, le rouge à lèvres déborde… Elle file au trot se refaire une beauté sans demander son reste, suivi de son acolyte, un peu penaud d’avoir joui aussi abondamment.
Tous s’agenouillent devant la dominatrice et attendent la suite. Elle rit, ils la fixent avec des regards de merlans frits… c’est tout juste s’ils n’ont pas la langue pendante ! Elle s’étire, satisfaite de leur empressement, et se lève.
— Quelle bonne soirée j’ai passé ! Merci messieurs de vous être prêtés à mes jeux, j’espère qu’ils vous ont plu autant qu’à moi. Je vous laisse ranger, essuyer les gouttes de sperme sur le sol, enlever les pétales fanés, il ne doit pas en rester un seul !
Les jeunes hommes acquiescent et bredouillent des murmures reconnaissants.
Elle accroche une laisse au collier de sa soumise et salue ces messieurs, s’amusant en silence de leur mine dépitée. Elle offre son rouge à lèvre à Nicolette en lui faisant un clin d’œil.
— Ce rouge te va bien mieux qu’à moi ! Et n’oublie pas de me rendre la jupette, tu ne l’as pas salie, j’espère…
Elle récupère la mini jupe, et entraîne vivement sa soumise vers la sortie, sans lui laissant le temps de se rhabiller.
— Les garçons ! Ils m’ont mise en train ! Et maintenant, hop, on rentre à la maison, pour des jeux plus intimes entre filles.
Sa soumise lui lance un regard plein de joie et de vice, et se passe la langue sur les lèvres.
Photo : La princesse de Montpensier