Lors d’une exposition, Marianne Martinez nous a invités à déposer sur un plateau un objet qui nous est cher. Elle envisageait d’écrire ensuite une histoire sur chacun de ces objets. Une façon de créer du lien aussi : entre elle, l’artiste, et nous, qui lui confions nos trésors, et participions ainsi à la création de son œuvre.
Je n’ai pas hésité longtemps, c’était une évidence : un stylo 4 couleurs ! Il s’est retrouvé au milieu d’autres objets, formant une sorte de cabinet de curiosité.
Les stylos 4 couleurs et moi nous vivons une grande histoire d’amour, ils ne me quittent pas depuis le CM1 ou CM2, un vrai coup de foudre réciproque ! – même si les clics clics intempestifs m’ont valu quelques remontrances de la maîtresse !
Ils ont longtemps arboré une robe d’une couleur immuable : bleue, avant de se parer de mille couleurs et motifs fantaisistes – mon côté « collectionneuse » résiste mal, j’en ai au moins cinq ou six d’avance. Ça tombe bien, car je les perds souvent, je les oublie ici ou là… jamais je n’ai réussi à en « terminer » un, même la couleur noire ou bleue.
Un amour fidèle depuis tant d’années, ou un polyamour plutôt, puisque des générations de 4 couleurs se sont succédés entre mes mains au fil du temps !
Marianne Martinez a écrit une histoire savoureuse où mon stylo 4 couleurs prend la parole, et se confie sur sa relation orageuse avec moi 😊. Elle a aussi peint le stylo héros de l’histoire, avec en arrière-plan, une femme vêtue de rouge, masquée, parée pour la fête, alors qu’une histoire inachevée l’attend dans son carnet – une évocation magnifiée et fantasmatique de sa propriétaire peut-être ^^
Extrait :
Je sais aussi qu’elle fait de moi ce qu’elle veut et m’en fait voir de toutes mes couleurs. Elle exploite mes quatre facettes, que d’un geste elle choisit de mettre tour à tour en avant. Son pouce glisse et clic, elle me fait varier d’un geste expert.
Oh diable, je le sais, elle cherche le plus sombre en moi, même si au final elle se noie dans mes bleus. Je l’aide à canaliser le flot de ses écrits, des plus épiques aux plus polissons.
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Exposition en cours : « In the pocket » ce week-end de 14h à 19h, au laboratoire d’exposition, 13 rue de l’échiquier Paris 10e.
Des artistes exposent tous et toutes au même format, 20X20, et toutes les oeuvres sont en vente au prix de 50 euros.
